lundi 4 août 2014

Les rapports entre l’Église Réformée Néerlandaise et l'apartheid en Afrique du Sud

Le récent décès de Nelson Mandela m'a poussé vers un vieux bouquin présent dans ma bibliothèque depuis déjà longtemps, « L'Afrique du Sud et la Primauté du Droit ».


Il s'agit d'un ouvrage édité par la Commission Internationale des Juristes de Genève (1961), des gens géographiquement près des banques mais mentalement très loin des fascismes.

Il comporte de larges commentaires de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme servant de critique au régime d'Apartheid.

On y trouve une très précieuse pièce, le projet de constitution de la République d'Afrique du Sud présenté pour la première fois en 1943, lequel fut adopté lors de la sortie du pays du Commonwealth en 1961 (indépendance de la Grande-Bretagne).

J'ouvre une parenthèse pour rappeler que cette constitution est avant tout un projet des nationalistes de langue afrikaans (néerlandais d'Afrique du Sud), ce dialecte ayant été adoptée comme langue officielle (l'anglais sera langue officielle complémentaire placée sur un plan d'égalité), la loi du pays étant basée sur le « droit romano-néerlandais ».

Le mot néerlandais « apartheid » vient de « apart », lequel dérive du français « à part ».

Apartheid signifie donc « aparté », c'est à dire « placer à part », « séparation ».

Se succèdent également une série de pièces juridiques (dépositions, décisions de tribunaux, etc.) mettant en lumière la façon dont les grands propriétaires terriens ont traités les peuples indigènes durant les années précédant la mise en place de l'Apartheid, traitements dont vous pourrez aisément imaginer la nature.

Ce qui a spécialement retenu mon attention lors de ma lecture du projet de constitution c'est la façon dont la religion chrétienne, principalement le protestantisme, est instrumentalisée.

Partout références sont faites à Dieu, à la Bible, à la religion chrétienne, au protestantisme, à la justice divine.

La République est présentée comme étant fondée sur le « principe national-chrétien » - probablement une innovation des nationalistes - et l'attitude que les blancs auront à entretenir envers les gens de couleur censée s'inspirer du « paternalisme chrétien » (sic !).

Mais que signifie donc ce « paternalisme chrétien » dans le vocabulaire de ces racistes qui ont fait de la pureté raciale et de la ségrégation des principes fondamentaux de leur République ?

Où dans la Bible trouve-t-on trace de cette étrange « paternalisme chrétien » ?

J'ai personnellement envie de dire nulle part !

Certes l'Ancien Testament place les Hébreux dans une situation particulièrement favorable, Dieu leur conférant le statut de peuple choisi pour le représenter.

Mais la Loi de Moïse contient des règles précises obligeant l'Hébreu à traiter le résident étranger avec bienveillance.

Il n'était nullement question de le considérer comme un être inférieur ou de l'obliger à vivre dans des quartiers à part.

Le Nouveau Testament rompt le lien sacré entre la nation d'Israël selon la chair et Dieu et ouvre la voie à un Israël spirituel formé par des individus de toutes races jouissant des mêmes bienfaits.

Certains considèrent que dans ses épîtres l'apôtre Paul manque à son devoir en ne dénonçant pas l'esclavagisme, lequel est une forme de ségrégation.

Cependant il n'en fait nullement l'apologie et il faut retenir que Paul rédige ses lettres dans un monde romain fortement hostile au christianisme.

Par ailleurs les premiers chrétiens n'appartenaient pas à une mouvance politique ou révolutionnaire, se sont au contraire les politiques qui se sont inspirés des textes qu'ils nous ont laissés.

Mais ce qui me semble le plus étonnant dans la construction de l'Apartheid c'est la place de l’Église Réformée Néerlandaise.
En 1961 dans son foyer d'origine les Pays-Bas, il y a longtemps que cette église s'était débarrassée de tout conservatisme calviniste pour s'ouvrir toujours davantage au libéralisme théologique.

Même durant l'âge d'or des Pays-Bas, les 17ème et 18ème siècles, cette église alors encore très austère avait ouvert ses offices aux personnes de couleur, placés certes sur des bancs à part, mais rompant ainsi avec la très traditionnelle ségrégation raciale en cours partout en Europe.

Que s'est-il donc passé en Afrique du Sud dans l'esprit des pasteurs ?

Comment une église peut-elle en Europe s'inscrire dans le progrès social et en même temps en Afrique du Sud choisir la voie du nationalisme ?

Pour tenter de le comprendre il nous faut remonter à la fin du 18ème siècle et à l'occupation britannique du Cap.

Jusqu'à cette époque ce qui deviendra l'Afrique du Sud était majoritairement peuplé d'agriculteurs d'origine néerlandaise* dans les terres et de commerçants sur le littoral.

*Il s'agit des fameux « paysans » connus sous le nom de « Boers » le « s » correspondant au pluriel en usage dans l'anglais et le français. En néerlandais comme en afrikaans on dit « boer » (prononcer « bour ») au singulier. Au pluriel l'Afrikaans dit « boere », en prononçant le dernier « e », et le Néerlandais « boeren » (le « n » est nasalisé).

La Grande-Bretagne va à son tour coloniser les régions du Cap et envoyer des pasteurs missionnaires, principalement des Écossais formés aux Pays-bas, dont la doctrine est déjà fortement libérale et rationaliste.

En réaction à cette « invasion », les Britanniques tentant d'imposer leur langue jusque dans les offices religieux, les Boers vont quitter la colonie du Cap pour pénétrer plus loin dans les terres et former leurs propres républiques.

C'est là que prend naissance le nationalisme Afrikaans.

Avec la création du Transvaal et d'autres états dans les années 1850 va naître au sein de l’
Église Réformée Néerlandaise un courant néo-calviniste, très conservateur, visant à renouer avec l'esprit du calvinisme originel, celui-là même que le « grand réformateur » avait fondé à Genève au 16ème siècle.

Ainsi l’
Église Réformée Néerlandaise (Nederduitsch Gereformeerde Kerk), présente au Cap depuis son origine, va perdre de son influence au Transvaal au profit d'une église plus fondamentaliste, la Nederduitsch Hervormde Kerk (Église Restaurée Néerlandaise).

Puis s'en suivra la naissance d'une autre église plus proche de l'église néerlandaise traditionnelle, la Gereformeerde Kerk van Suid-Afrika (Eglise Réformée d'Afrique du Sud).

Bien que parfois divisées sur le plan doctrinal toutes vont contribuer au développement du nationalisme Afrikaans.

Elles ont soutenus les thèses politico-religieuses de peuple Afrikaans élu participant au dessein divin selon leurs propres lectures de la Bible, thèses qu'elles ont exposées publiquement lors de prédications.

Elles ont été les hérauts de la culture afrikaans quand les colons britanniques du Cap ont tentés d'interdire l'emploi de cette langue dans les écoles ou les administrations entre 1899 et 1902, au moment de la seconde guerre des Boers (la première avait eu lieu entre 1880 et 1881).

En 1949-1950 les trois églises ont non seulement soutenus les lois de séparation des races mais encore ont participé à leur application.

Finalement à compter de 1966 les liens entre le pouvoir et l’Église Réformée Néerlandaise vont encore se resserrer lorsque Koot Vorster, le frère du premier ministre John Vorster, deviendra le modérateur de l'église.

Au moment où l'apartheid allait vers sa fin en 1989 sous la présidence de Frederik de Klerk, l’Église Réformée Néerlandaise ainsi que ses deux sœurs se refusaient encore à reconnaître l'apartheid comme un crime et une hérésie.

Après la naissance de la nouvelle Afrique du Sud démocratique et multiraciale en 1992, l’
Église Réformée Néerlandaise a tournée le dos à la ségrégation et la politique.

Cela dit les nostalgiques de l'ancienne constitution ont créés une autre église qui n'a pas changée d'orientation, l'
Afrikaanse Protestante Kerk.

C'est la politisation de l’
Église Réformée Néerlandaise, se faisant instrument de lutte culturelle et nationaliste, qui a permis l'apartheid.


Si le clergé de cette église avaient observé une stricte neutralité et avait conseillé à ses fidèles de ne pas se lancer dans la lutte nationaliste l'Afrique du Sud aurait connu un destin tout différent.

Certes la langue et la culture afrikaans se seraient peut-être presque éteintes au profit de celles du colon Britannique mais il y a de fortes chances que le nationalisme n'ait pas gagné ni que l'apartheid ait vu le jour.

Cette page de l'histoire nous montre une fois de plus que ce n'est pas la religion en elle-même, ce ne sont pas les messages des religions qui provoquent guerres et crimes.

C'est l'instrumentalisation des religions et de leurs livres saints à des fins politiques qui en est responsable...

dimanche 23 juin 2013

Chronologie de l'antitrinitarisme

Cette chronologie retrace l’histoire de l’antitrinitarisme sans faire de distinction entre les différents courant de pensés. On trouvera donc parfois des courants strictement biblicistes mais également de tendance libérale ou rationaliste. Il sera nécessaire sous ce rapport de prendre en compte qu’il n’y a aucune relation directe entre la conception non trinitaire des églises Unitariennes, de l'Islam et celle d’autres mouvements tels que les Témoins de Jéhovah. Cependant un certain nombre d'entre eux sont liés historiquement.
Image : Première page du livre de Michel Servet De trinitatis erroribus (Des erreurs de la Trinité) paru en 1531.
Chronologie

Vers 750 av. J-C - Rédaction du livre biblique d'Isaïe annonçant la venue du Messie. Celui-ci serait appelé ʼÉl gibbôr, c'est à dire "Dieu fort", et ʼAvi-ʽadh, c'est à dire "Père éternel" (cf. 9:6). Mais les traducteurs ne s'accordent pas sur le sens du texte suivant qu'ils sont juifs ou chrétiens. La version grecque des Septante rend par ailleurs le verset 6 de façon totalement différente du texte hébreu massorétique*.

Entre 40 et 65 - Rédaction des livres chrétiens formant le Nouveau Testament (à l’exception des livres johanniques plus tardifs). Le Christ est appelé Fils de Dieu et Seigneur mais n'est jamais placé sur un plan d'égalité avec le Père. L'esprit saint n'est jamais identifié comme étant une personne.

Vers 100 - Rédaction de l'évangile selon Jean affirmant la double nature du Christ, divine et humaine, en réaction aux croyances des judéo-chrétiens et des gnostiques. La traduction du premier verset du prologue de Jean fait cependant toujours l'objet d'une querelle d'école entre les linguistes, à savoir si le Logos est "dieu", "un dieu" ou "(le) Dieu". Quand au verset 18 du prologue il varie suivant les manuscrits. Certains le rendent par "le fils unique (engendré) qui est dans le sein du Père" alors que d'autres le rendent par "le dieu unique (engendré)".

Vers 120 - (Saint) Ignace d'Antioche appel Jésus-Christ "notre Dieu" dans plusieurs de ses lettres mais l’authenticité de certaines est contestée. Dans les autres il le nomme simplement Fils et Seigneur.

Vers 150 - Dans sa première apologie (Saint) Justin écrit à propos du Christ qu'il est également Dieu comme le Père l'est mais plutôt par représentation.

Vers 180 - (Saint) Irénée de Lyon affirme dans son Contre les hérésies la divinité du Christ selon le schéma de l'évangile de Jean, néanmoins sans entrer encore dans des considérations métaphysiques.

(Saint) Théophile d'Antioche dans son A Autolycus est le premier à employer le mot grec trias (traduisible par triade ou trinité) non pour parler du Père, du Fils et du Saint-Esprit mais "de Dieu, de son Verbe et de sa Sagesse".

Vers 200 - Tertullien emploi le mot latin trinitas (en français trinité) et pose le fondement réel de la doctrine trinitaire en écrivant dans son Contre Praxéas que "lui aussi (l'Esprit) est une personne si bien que la divinité est une Trinité". Mais Tertullien demeure "subordinatianiste" (le Fils est inférieur au Père).

Vers 230 - Origène emploi également le mot trinité dans son De Principiis, affirme l'omnipotence du Fils et personnifie le Saint-Esprit le plaçant sur un plan d'égalité avec le Père et le Fils.
318 – A Alexandrie le prêtre Arius prêche un Christ inférieur au Père.
Athanase, secrétaire de l’évêque Alexandre, sera son premier détracteur. Début de la controverse dite « arienne ».

325 – Au Concile de Nicée la controverse tourne au profit des tenants de la divinité totale du Christ (Jésus est déclaré égale à Dieu son père).
Vers 350 - (Saint) Hilaire de Poitiers rédige un ouvrage intitulé De trinitate contre l'arianisme.

381 – Fin de la controverse arienne au concile de Constantinople qui place le Saint-Esprit sur le même plan que Dieu et le Christ. Naissance officielle du dogme trinitaire.

Vers 400 - (Saint) Épiphane de Salamine et (Saint) Jérôme parlent dans leurs écrits de l’existence d'une communauté judéo-chrétienne dont les membres se nomment Nazôréens. Ils niaient probablement la divinité du Christ et, de source sûre, n'adhéraient pas à la trinité nicéenne.

Vers 580 - Le roi Franc Chilpéric Ier, pourtant catholique, embrasse une foi personnelle de type modaliste. Selon les dires de Grégoire de Tours il aurait rédigé un petit traité sur la Trinité (contre la Trinité nicéenne) et réclama que les évêques adhèrent à sa pensée (Histoire des Francs, livre V).

612 - Début de la prédication du prophète Mahomet en Arabie. Il enseignera l'unicité stricte de Dieu contre la filiation divine de Jésus et la Trinité.

632 - Mort de Mahomet.

644 - Compilation définitive des révélations données à Mahomet sous le Califat de Othman Ibnou Affan. Cette compilation appelée le Coran (littéralement "Récitation") déclare avec force "Le Messie Jésus, fils de Marie, n'est qu'un Messager d'Allah (...). Et ne dites pas "Trois". Cessez! (...) Allah n'est qu'un Dieu unique. Il est trop glorieux pour avoir un enfant" (4:171).

Bien qu’en certains endroit, notamment en Germanie, il faudra attendre le 9ème siècle pour que le dogme soit universellement reconnu et accepté, la Trinité ne sera plus remise en question ni par les Eglises Catholique et Orthodoxe ni par les premiers réformateurs officiels (tels Luther, Zwingli ou Calvin) mais sera au contraire développée.

1440 – Le pré réformateur tchèque Petr Chelčický écrit Le filet dela foi.

1458 - Petr Chelčický persuade de petits groupes d’anciens hussites de diverses régions de la Tchéquie de partir de chez eux pour le suivre à Kunwald, où ils fondent la communauté religieuse de l’Unité des Frères moraves.
Par la suite, des groupes de vaudois tchèques et allemands les rejoignent.

1464 à 1467 – Développement de l’Unité des Frères. Rédaction desActa Unitatis Fratrum.

1494 – L’Unité des Frères se scinde en deux groupes le parti majeur et le parti mineur.
C’est le parti mineur qui demeurera antitrinitaire.

1516 – Érasme supprime de son Nouveau Testament grec l’ajout trinitaire apocryphe de 1 Jean 5 :7.

1523 – Érasme émet des réserves à propos du caractère orthodoxe de la doctrine trinitaire dans sa préface pour l'édition du De Trinitate d'Hilaire de Poitiers (Voir Roland Bainton, Michel Servet – hérétique et martyr, chap. 2, page 22 de l'édition Droz 1953).

1524 – Jan Kalenec, dirigeant du parti mineur, est flagellé et torturé au moyen du feu et trois autres membres meurent sur le bûcher.

v. 1525- L’anabaptiste allemand Hans Denck publie un ouvrage dans lequel il remet en question l'enseignement « orthodoxe » de la Trinité.

1527 – L’anabaptiste allemand Martin Cellarius publie Sur les travaux de Dieu dans lequel il enseigne que Jésus était Dieu seulement dans le sens qu’il était rempli de l’esprit de Dieu.
Le chef des églises anabaptistes de Suisse Michael Sattler est brulé publiquement à Rottenburg am Neckar après avoir eu la langue coupée et avoir été partiellement écorché pour avoir remis en question le dogme trinitaire.

1528 – Le prédicateur anabaptiste allemand Jacop Kautz, défenseur des idées de Denck, est emprisonné à Strasbourg puis banni.

1530 - L’anabaptiste Conradin Bassen est décapité et exposé publiquement à Bâle pour avoir nié la déité du Christ.

1531 – L'étudiant et futur médecin espagnol Michel Servet écrit, vers l’âge de 20 ans, De Trinitatis erroribus dans lequel il pose le fondement réel de ce qui deviendra l’antitrinitarisme.
L’anabaptiste allemand Johannes Campanus publie En opposition au monde entier depuis les apôtres dans lequel il enseigne que seuls sont divins le Père et le Fils et que le Saint-Esprit n'est pas une personne mais représente la puissance divine.

1532 – Michel Servet écrit Dialogorum de Trinitate.

1533 – Arrestation de Johannes Campanus. Il passe 26 ans dans les prisons de Clèves.

1539 – Hélène Weigel, 80 ans, monte sur le bûcher à Cracovie pour avoir cru en l’unité de Dieu, après avoir passée dix ans dans une geôle où elle avait été jetée à la suite de la dénonciation de l'évêque.

1544 – L'anabaptiste néerlandais (flamand) David Joris publie Het wonderboeck dans lequel il enseigne que la Trinité tend à obscurcir notre connaissance de Dieu.

1550 – Synode anabaptiste de Venise pour définir la vrai nature du Christ auquel assistent des antitrinitaires.
Le premier article doctrinal déclare que le Christ n'est pas Dieu mais homme doté de puissances divines.
Mort des derniers Frères moraves.

1553 – Michel Servet écrit la Christianismi Restitutio dans lequel il réitère son rejet de la Trinité.
La même année il est arrêté et incarcéré une première fois à Lyon par l’inquisition Catholique puis une seconde fois à Genève par les Calvinistes où il sera jugé et condamné à être brulé vif.

1554 – L'anabaptiste italien Camillo Renato envoi à Calvin une poésie latine de protestation au brûlage de Servet.
Son système de pensée proche de celui des Sociniens influence son entourage dont un cercle, composé notamment de Biandrata, propage des idées antitrinitaires.
Le réformé italien Matteo Gribaldi, visiteur occasionnel de l'église italienne de Genève, exprime clairement ses opinions défavorables à la Trinité.

1556 – Mort à Bâle de David Joris connu sous le pseudonyme de Jan van Brugge.
Trois ans après que sa véritable identité ai été révélée, ses restes et ses ouvrages sont brulés après un procès posthume pour hérésie.

1558 – A Genève Calvin rédige pour l'église italienne une profession de foi très stricte opposée aux idées de ses membres antitrinitaires.

1563 – Le théologien réformé Sébastien Castellion écrit De l’art de douter et de croire, d’ignorer et de savoir dans lequel il oppose le symbole d’Athanase à la raison et à la Bible et conclu en disant que croire en la Trinité n’est en rien nécessaire au salut.

1565-1658 – Organisation de la Petite Eglise Polonaise, communauté réformé antitrinitaire, à la diète de Piotrkow.

1566 – Le hongrois Ferencz Dávid, ancien catholique, évêque luthérien puis surintendant calviniste devient antitrinitaire sous l’influence de Georges Biandrata et embrasse les idées de Michel Servet.

1567 – Ferencz Dávid et Georges Biandrata font publier un recueil de textes antitrinitaires.

1571 – Edit de tolérance du prince hongrois Jean Sigismond de Transylvanie et création de la première Eglise unitarienne de Transylvanie par Ferencz Dávid. Cette Eglise existe toujours.

1579 – Les Italiens Lelio et Fausto Socini (Sozzini) rejoignent la Petite Eglise polonaise. Ferencz Dávid décède en prison.

1594 – Fausto Socini publie, après un travail de vingt années,Jésus-Christ Sauveur qui inspirera le catéchisme de Rakow.

1605 – Catéchisme (antitrinitaire) de Rakow (par les Frères polonais).

1611 – Jan Tyskiewicz est brûlé sur le bûché à Varsovie.

1616 – Début de la persécution des sociniens. Certains sont expulsés d’Altdorf.

1647 – Le théologien anglais antitrinitaire John Biddle publie lesXII Arguments.

1648 – John Biddle publie sa confession de foi.

1651 – A peine publié à Londres on ordonne de brûler lecatéchisme de Rakow.

1654 – John Biddle publie son catéchisme (antitrinitaire).

1655 – Bannissement de John Biddle. Il part en Islande.

1693 – En Angleterre, la Chambre des Lords fait brûler un pamphlet contre la trinité et, l’année suivante, poursuit en justice son auteur ainsi que l’imprimeur.

1697 – Thomas Aikenhead, étudiant de dix-huit ans accusé de nier la trinité, est pendu à Édimbourg.

1702 - Thomas Emlyn, prédicateur presbytérien anglais, publie An humble inquiry into the Scripture account of Jesus-Christ, son premier ouvrage à caractère unitarien. Emlyn rédigera pas moins de 14 textes et ouvrages défendant l'unité de Dieu et le socinianisme.

1711 – William Whiston, traducteur des œuvres de Josèphe et ami d’Isaac Newton, perd sa chaire à Cambridge pour son rejet de la Trinité.

1712 – Le théologien anglais et ami d’Isaac Newton, Samuel Clarke, publie un traité de la Trinité et provoque quelques foudres.

1754 – Parution, vingt sept ans après sa mort, du livre d’Isaac Newton An Historical Account of Two Notable Corruptions ofScripture où l’auteur oppose le grec du Nouveau Testament à la doctrine trinitaire.

1759 – Parution en Angleterre du livre Union de l’universaliste James Relly.

1768 - Le théologien et scientifique Suédois Emanuel Swedenborg est accusé de socinianisme dans son pays bien que son système soit plutôt de type modaliste.

1779 – John Murray, disciple de James Relly, occupe la chair de l’Independent Christian Church of Gloucester (Massachusetts), première Eglise universaliste organisée aux Etats-Unis.
L’universalisme n’est pas antitrinitaire mais s'associera à l'unitarisme au 20ème siècle.

1782 – Le chimiste et théologien anglais Joseph Priestley publieUne histoire des corruptions du christianisme.
L’ouvrage sera officiellement brûlé en 1785 à cause de son caractère unitarien.

1794 – Joseph Priestley émigre aux Etats-Unis.

1796 – Formation, aux Etats-Unis, de la première Eglise unitarienne à Philadelphie par Joseph Priestley.

1805 – L’unitarien américain John Sherman publie One God in One Person Only.

1811 – Extinction du socinianisme proprement dit en Prusse.

1815 – Parution de American Unitarism.

1821 – Rencontre des antitrinitaires anglais et des unitariens de Transylvanie.

1824 – L’ancien pasteur baptiste Henry Grew rédige une réfutation de la Trinité intitulée An Examination of the Divine TestimonyConcerning the Character of the Son of God.

1825 – Formation des associations unitariennes en Amérique et en Angleterre.

1827 - Le prédicateur Elias Hicks fonde une branche dissidente libérale au sein du mouvement Quaker. Ils professeront une doctrine unitarienne proche du socinianisme.

1830 – Organisation officiel de l’Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours (ou église mormone).
Joseph Smith, premier président et prophète de l’église, enseignera suite à sa vision de 1820 que le Père et le Fils sont deux êtres de chair distincts l’un de l’autre et suite à une révélation, que le Saint Esprit est une personne spirituelle.
Cette église est à considérer par conséquent comme antitrinitaire.

1831 – Le pasteur genèvois Jean-Jacques-Caton Chenevière publie un essai de 239 pages intitulé 
Du système théologique de la Trinitédans lequel il démontre que celle-ci est contraire à l'opinion générale de l'Église primitive, que ce système se forma graduellement, qu'il ne fut achevé qu'en 381 et qu'il est contraire à la raison ainsi qu'à l'Écriture sainte.


1844 – Début de la collaboration entre Henry Grew et l’ancien pasteur méthodiste George Storss.

1850 – L'américain John Thomas, proche de la réforme radicale et de l'adventisme, publie Elpis Israel: an exposition of the Kingdom of God with reference to the time of the end and the age to comedans lequel il développe son interprétation des principales doctrines de la Bible et notamment son rejet de la Trinité.

1853 – Alexander Hislop, pasteur de la East Free Church of Arbroath (Écosse) publie un livre intitulé Les deux Babylone dans lequel il révèle, sans toutefois la condamner, les véritables origines de la croyance trinitaire.

1857 – Henry Grew rédige Un appel aux pieux trinitaires. En Autriche on tente de faire cesser l’unitarisme.

1858 - Gilbert Cranmer fonde l'Eglise de Dieu (Septième jour), mouvement non trinitaire. Cette église n'est pas l'Eglise Adventiste du 7ème jour qui sera fondée deux ans plus tard.

v.1860 à 1879 – George Storrs publie le magazine The Bible Examiner dans lequel sera régulièrement exposé le caractère non fondé du dogme trinitaire.

1860 - Fondation de l'Eglise adventiste du 7ème jour à Washington. Cette église sera officiellement antitrinitaire jusqu'en 1931, date à laquelle la foi trinitaire sera réintroduite. Il existe cependant aujourd'hui au sein de l'adventiste sabbatique de nombreux unitariens.

1865 – Réunion par John Thomas de divers groupes associés à lui, les Croyants, les Croyants Baptisés, l’Association Royale des Croyants, les Croyants Baptisés du Royaume de Dieu, les Antipas, sous le seul nom de Christadelphes.

1870 – Création du groupe des Etudiants de la Bible d’Allegheny sous l’impulsion de Charles Taze Russell, qui deviendra plus tard l’Association internationale des étudiants de la Bible. Dès l’origine le groupe adopte les conceptions antitrinitaires de Henry Grew et d’Isaac Newton.

1873 – Le centre de l’Eglise unitarienne se déplace à Budapest (Hongrie) pour s’organiser.

1875 – Mary Baker Eddy écrit Science et santé avec la clef des Ecritures dans lequel elle compare la trinité chrétienne à un trithéisme et rejette le dogme.

1879 – Première parution du magazine chrétien antitrinitaireZion’s Watch Tower (aujourd’hui The Watchtower) par Charles Russell. Le tirage n’a jamais été interrompu jusqu’à ce jour et atteint 26 millions d’exemplaires par an.
Fondation de l’Eglise du Christ, Scientiste à Boston par Mary Baker Eddy. Cette église est officiellement antitrinitaire.

1914 - Fondation de l'Iglesia ni Cristo (Eglise du Christ) aux Philippines par Felix Y. Manalo. Cette église rejette la Trinité et revendique environ 1 million de fidèles principalement dans son pays d'origine.

1916 – Décès de Charles Taze Russell premier président de l’Association internationale des étudiants de la Bible et de la Watchtower Society.
La même année, le Suisse Alexandre Freytag, responsable de filiale, quitte les étudiants de la Bible et fonde l’association connue aujourd’hui sous le nom des Amis de l’Homme, mouvement demeuré antitrinitaire.

1918 – Un groupe de dissidents se sépare de l’Association internationale des étudiants de la Bible représentée par Joseph Rutherford (second président).
A partir de cette date une multitude de petits groupes d'Étudiants de la Bible se formeront. Tous conserveront leurs vues non trinitaires.

1922 – Ayant quitté l’Association internationale des étudiants de la Bible, Paul Johnson, ancien pasteur luthérien d’origine juive et orateur itinérant pour l’association, créé le Mouvement missionnaire intérieur laïque, mouvement demeuré antitrinitaire.

1925 L’historien unitarien Earl Morse Wilbur président de la Pacific Unitarian School for the Ministry (aujourd’hui Starr King School for the Ministry) publie Our Unitarian Heritage.

1931 – Les Etudiants de la Bible rattachés à la Watchtower Society prennent officiellement le nom de Témoins de Jéhovah pour établir une distinction entre eux et les autres Etudiants de la Bible restés attachés uniquement aux travaux de Charles Russell.
L'Eglise adventiste du 7ème jour renoue officiellement avec le dogme trinitaire alors que ses fondateurs l'avaient rejetés à la fondation de l'église en 1860. Il existe cependant aujourd'hui au sein de l'adventiste sabbatique de nombreux unitariens.

1931 - Herbert W. Armstrong anime la Radio Church of God (qui deviendra l'Église universelle de Dieu en 1968) diffusant des enseignements sabbatistes et anti-trinitaires pour le compte de l'Eglise de Dieu (Septième jour).

1932 – Earl Morse Wilbur traduit les deux premiers traités de Michel Servet en anglais.

1933 - La Radio Church of God commence à prendre ses distances pour des raisons d'ordre doctrinal avec l'Église de Dieu  (Septième Jour) mais celle-ci ne ne lui retirera son ministère dans l'église qu'en 1938.

1934 - Armstrong commence à éditer la revue 'La Pure Vérité'.

1938 - l'Église de Dieu (Septième Jour) retire le ministère à Armstrong.

1945 Earl Morse Wilbur publie History of Unitarianism: Socinianism and its Antecedents.

1946 - La Radio Church of God devient indépendante et prend le statut officielle d'église.

1948 – L'Eglise Réformé de France souscrit une réserve au principe trinitaire lors de son adhésion au Conseil œcuménique des Eglises.

1952 Earl Morse Wilbur publie History of Unitarianism: in Transylvania, England, and America.

1955 - Des mouvements internes se forment dans la Radio Church of God . Certains semblent vouloir revenir à la doctrine trinitaire.

1961 – Fusion de l’Association unitarienne américaine avec l’Eglise universaliste et formation de l’Association unitarienne-universaliste.
L’UUisme ne se déclare plus strictement chrétien ni antitrinitaire mais des associations chrétiennes unitariennes (donc antitrinitaires) existent toujours.

1968 - La Radio Church of God devient l'Église universelle de Dieu. Dès les années 70 des groupes dissidents font leurs apparitions suite à des modifications de doctrines dans l'église (Église de Dieu, Église restaurée de Dieu, Église de Dieu sabbatiste, etc.).

1986 - Mort de Herbert W. Armstrong. De nouveaux groupes dissidents apparaissent (l'Église globale de Dieu, l' Église vivante de Dieu, l' Église unie de Dieu, l' Église restaurée de Dieu, etc.)

1989 – Les Témoins de Jéhovah publient une brochure internationale intitulée Doit-on croire à la Trinité ? (Jésus Christ est-il le Dieu Tout-puissant ?)

1994 - l'Église universelle de Dieu, pourtant anti-trinitaire depuis son origine, devient officiellement trinitaire et rejoint l'association nationale évangélique.
Naissance des Eglises Chrétiennes de Dieu, église sabbatiste et anti-trinitaire dissidente de l'Église universelle de Dieu.

1999 – Le professeur de sciences politiques Richard E. Rubenstein publie When Jesus Became God dans lequel il retrace tout l’historique de la controverse arienne.



dimanche 6 janvier 2013

Le vin dans la Bible et le Coran : entre éloge et critique

Le vin est omniprésent dans la Bible.

Il fait toutefois figure de bénédiction ou de déshonneur selon l'emploi qu'on en fait.

Image : Les noces de Cana par le peintre Julius Schnorr von Carolsfeld (1819-1820)

Au vin bien-sûr il faut associer les autres boissons alcooliques telles que les liqueurs de figues, de dattes ou de tout autres fruits que la bassin méditerranéen et l'orient pouvait offrir.

Il semble que l'art de la vinification remonte aux temps les plus reculés.

Pour les concordistes il s'agit d'une évolution normale de l'intelligence de l'espèce humaine, pour les tenant de la création il s'agit d'un don de Dieu, le résultat d'une science naturellement déposée dans l'esprit de l'homme.

Dans le Coran le vin et le reste des boissons alcooliques sont prohibés.

Mais paradoxalement le vin ordinairement interdit au croyant musulman coule à flot dans le paradis qui lui est promis.

C'est volontairement et pour ne pas alourdir la liste que j'ai omis de donner en référence les textes bibliques faisant un usage symbolique du vin.

Mais ce que nous pouvons retenir de ces textes que je ne donne pas ci-après c'est que le vin est le plus souvent associé à la fureur et au péché.

Ainsi la Bible parle par exemple du "pressoir de la fureur de Dieu" (Apocalypse 14:19) ou "du vin de la fureur de sa fornication", celui de Babylone la Grande (Apocalypse 14:8).


Le vin pouvait être de bonne ou de mauvaise qualité comme le prouve certains versets et les sources profanes.

Bien que le vin était un produit de grande importance, parfois sacré, sa production n'était pas érigée au rang de science comme c'est le cas de nos jours.

Il était souvent amélioré ou agrémenté au moyen de fruits et de plantes.

Par ailleurs le vin dans l'orient ancien se conservait assez mal car on ne disposait que d'amphores ou d'outres pour le garder.

Les Grecs enduisaient l'intérieur des amphores de sève de pin afin qu'il se conserve mieux ce qui dénaturait son goût.

Le tonneau, bien qu'étant une invention ancienne qui remontrait au Vème siècle avant notre ère, ne s'imposa que très tardivement car le bassin méditerranéen et l'orient n'offraient pas de bois se prêtant aisément au cerclage à la différence des contrées d'Europe centrale et de l'ouest.

Concernant les mots "vigne", "vin", "vin nouveau" et "boissons fortes"

Le mot vigne correspond au mot hébreu gèphèn qui fait référence à la vigne à vin, le mot grec qui lui est apparenté est αμπελωνος (ampélônos).

Le mot vin correspond à plusieurs expressions hébraïques et grecques.

Tout d'abbord tirôsh et ḥèmèr (en araméen ḥamar) qui sont souvent traduit par "vin nouveau" et "vin doux" et qui font référence à un vin dont on ne détermine pas la nature, jeune, associé à un autre produit ou faiblement alcoolisé.

Enfin yayin le mot hébreu le plus souvent employé pour parler du vin tel qu'on peut l'entendre de nos jours, un vin arrivé à maturité sans ajout.

Le mot grec gleukos correspond dans les deux Testaments à l'hébreu ḥèmèr, tandis que l'autre mot grec pour parler de vin, oïnos, correspond à yayin.

Le mot hébreu asis se traduit plutôt par "jus", sans présence d'alcool donc.

Le mot hébreu sovèʼ est plus complexe.

Certains le font correspondre à du vin, d'autres à de la bière et d'autres encore à une boisson dont la nature n'est pas déterminé (cf. Isaïe 1:22 et Nahum 1:10).


Certains avancent l'hypothèse que les jus de raisin fermentés dont parle la Bible n'étaient pas alcoolisés mais cette idée n'est défendable ni sur le plan historique ni sur le plan scripturaire.

Cette thèse des jus fermentés non alcooliques est le résultat de la conclusion de quelques chrétiens évangéliques hébraïsants et très fondamentalistes qui, de par leur lecture de la Bible, cherchent à établir un lien entre l'antique prêtrise juive, le naziréat et le statut de "prêtrise royale et nation sainte" de l'assemblée chrétienne selon les mots de l'apôtre Pierre (cf. 1 pierre 2:9).

Attendu que les prêtres ne devaient pas prendre leur fonction après avec bu une boisson alcoolisée, ils en concluent qu'aucun chrétien, étant prêtre au sens symbolique et en permanence, ne devrait absorber d'alcool.

Il est cependant évident que tout prouve que le vin dont parle la Bible était alcoolisé et que Juifs et chrétiens en burent à commencer par Jésus.

Les versets bibliques cités sont tous tirés de la version Segond 21 ou de la Segond révisée (2002) sauf pour les livres deutérocanoniques et les passages du Coran qui sont tirés des versions Crampon 1905 et Chouraqui (l'ordre des versets peuvent différer suivant les différentes traductions).

Contexte historique et autres repères scripturaires :

Noé commença à cultiver le sol et planta de la vigne. Il but du vin et devint ivre, si bien qu'il se dénuda au milieu de sa tente. (Genèse 9:20)

Melchisédek, roi de Salem, fit apporter du pain et du vin. Il était prêtre du Dieu très-haut. (Genèse 14:18)

L'aînée dit à la plus jeune: "Notre père est vieux et il n'y a pas d'homme dans la région pour s'unir à nous comme cela se fait partout. Viens, faisons boire du vin à notre père et couchons avec lui afin de lui donner une descendance". (Genèse 19:31 et 32)

Avec le premier agneau, tu offriras 2 litres de fleur de farine pétrie dans un litre d'huile d'olives concassées, ainsi qu'une offrande d'un litre de vin. (Exode 29:40)

L'Eternel dit à Aaron: "Tu ne boiras ni vin ni boisson alcoolisée, toi ainsi que tes fils, lorsque vous entrerez dans la tente de la rencontre, sinon vous mourrez. Ce sera une prescription perpétuelle pour vous au fil des générations". (Lévitique 10:8 et 9)

L'Eternel dit à  Moïse: "Transmets ces instructions aux Israélites: Lorsque quelqu'un, homme ou femme, se consacrera tout particulièrement à  l'Eternel en faisant voeu de naziréat, il s'abstiendra de vin et de boisson alcoolisée. Il ne boira ni vinaigre fait avec du vin, ni vinaigre fait avec une boisson alcoolisée. Il ne boira d'aucune liqueur tirée des raisins et il ne mangera pas de raisins, ni frais ni secs. Pendant toute la période de sa consécration, il ne mangera rien de ce qui provient de la vigne, depuis les pépins jusqu'à  la peau du raisin." (...) Voici la loi relative au naziréen. Le jour où prendra fin sa période de consécration, on le fera venir à l'entrée de la tente de la rencontre. (...) Le prêtre fera pour eux le geste de présentation devant l'Eternel: c'est une chose sainte qui appartient au prêtre, avec la poitrine qu'on a présentée et la cuisse prélevée. Ensuite, le naziréen pourra boire du vin. (Nombres 6:1 à 4 ; 13 et 20)

Je te donne les premiers produits que les Israélites offriront à l'Eternel: tout ce qu'il y aura de meilleur en huile, tout ce qu'il y aura de meilleur en vin nouveau et en blé. (Nombres 18:12)

Vous tous qui avez soif, venez vers l'eau, même celui qui n'a pas d'argent! Venez, achetez et mangez, venez, achetez du vin et du lait sans argent, sans rien payer ! (Esaïe 55:1) 

On ne met pas non plus du vin nouveau dans de vieilles outres, sinon les outres éclatent, le vin coule et les outres sont perdues; mais on met le vin nouveau dans des outres neuves, et le vin et les outres se conservent. (Matthieu 9:17)

Ils lui donnèrent à boire du vin mêlé de fiel, mais, quand il l'eut goûté, il ne voulut pas boire. (Matthieu 27:34) 

Mais l'ange lui dit: «N'aie pas peur, Zacharie, car ta prière a été exaucée. Ta femme Elisabeth te donnera un fils et tu l'appelleras Jean. Il sera pour toi un sujet de joie et d'allégresse et beaucoup se réjouiront de sa naissance, car il sera grand devant le Seigneur. Il ne boira ni vin ni boisson alcoolisée et il sera rempli de l'Esprit saint dès le ventre de sa mère. (Luc 1:13-15)

En effet, Jean-Baptiste est venu, il ne mange pas de pain et ne boit pas de vin, et vous dites: 'Il a un démon.' Le Fils de l'homme est venu, il mange et il boit, et vous dites: 'C'est un glouton et un buveur, un ami des collecteurs d'impôts et des pécheurs.' Mais la sagesse a été reconnue juste par tous ses enfants. (Luc 7:33-35)

Mais un Samaritain qui voyageait arriva près de lui et fut rempli de compassion lorsqu'il le vit. Il s'approcha et banda ses plaies en y versant de l'huile et du vin; puis il le mit sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui. (Luc 10:33 et 34)

Quand l'heure fut venue, il se mit à table avec les [douze] apôtres. Il leur dit: «J'ai vivement désiré manger cette Pâque avec vous avant de souffrir car, je vous le dis, je ne la mangerai plus jusqu'à ce qu'elle soit accomplie dans le royaume de Dieu.» Puis il prit une coupe, remercia Dieu et dit: «Prenez cette coupe et partagez-la entre vous car, je vous le dis, [désormais] je ne boirai plus du fruit de la vigne jusqu'à ce que le royaume de Dieu soit venu.» Ensuite il prit du pain et, après avoir remercié Dieu, il le rompit et le leur donna en disant: «Ceci est mon corps qui est donné pour vous. Faites ceci en souvenir de moi.» Après le souper il prit de même la coupe et la leur donna en disant: «Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang qui est versé pour vous. (Luc 22:14-20 ; cf. 1 Corinthiens 11:23-26)

Comme le vin venait à manquer, la mère de Jésus lui dit: «Ils n'ont plus de vin.» Jésus lui répondit: «Que me veux-tu, femme? Mon heure n'est pas encore venue.» Sa mère dit aux serviteurs: «Faites tout ce qu'il vous dira.» Or il y avait là six jarres de pierre, destinées aux purifications des Juifs et contenant chacune une centaine de litres. Jésus leur dit: «Remplissez d'eau ces jarres.» Et ils les remplirent jusqu'au bord. «Puisez maintenant, leur dit-il, et apportez-en à l'organisateur du repas.» Et ils lui en apportèrent. L'organisateur du repas goûta l'eau changée en vin. Ne sachant pas d'où venait ce vin, tandis que les serviteurs qui avaient puisé l'eau le savaient bien, il appela le marié et lui dit: «Tout homme sert d'abord le bon vin, puis le moins bon après qu'on s'est enivré; mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu'à présent !» (Jean 2:3-10)

Mais d'autres se moquaient et disaient: «Ils sont pleins de vin doux.» (Actes 2:13)

Et j'entendis [comme] une voix dire, au milieu des quatre êtres vivants: «Une mesure de blé pour une pièce d'argent et trois mesures d'orge pour une pièce d'argent, mais ne touche pas à l'huile et au vin.» (Apocalypse 6:6)

L'éloge et l'apologie :

Honore l'Eternel avec tes biens et avec les premiers de tous tes produits! Alors tes greniers seront abondamment remplis et tes cuves déborderont de vin nouveau. (Proverbes 3:9 et 10)
Ce n'est pas aux rois, Lemuel, ce n'est pas aux rois de boire du vin, ni aux princes de rechercher des boissons fortes. En effet, en buvant ils pourraient oublier les lois et porter atteinte à la cause des plus malheureux. Donnez des liqueurs fortes à celui qui va mourir, du vin à celui qui est rempli d'amertume: qu'il boive et oublie ainsi sa pauvreté, qu'il ne se souvienne plus de sa peine. (Proverbes 31:4-7)

J'ai imaginé, dans mon coeur, de livrer mon corps au vin tout en me conduisant avec sagesse et de m'attacher à la folie jusqu'à ce que je voie ce qu'il est bon pour les humains de faire sous le ciel tout au long de leur vie. Je me suis lancé dans de grandes entreprises: je me suis construit des maisons, je me suis planté des vignes, je me suis fait des jardins et des vergers et j'y ai planté toutes sortes d'arbres fruitiers. (Ecclésiaste 2:3-5)

On prépare des repas pour s'amuser, le vin rend la vie joyeuse et l'argent a réponse à tout. (Ecclésiaste 10:19)

Il m'a fait entrer dans la maison du vin, et l'étendard qu'il déploie au-dessus de moi, c'est l'amour. (Cantique des cantiques 2:4)

J'entre dans mon jardin, ma soeur, ma chérie. Je cueille ma myrrhe et mes aromates, je mange mon rayon de miel avec mon miel, je bois mon vin avec mon lait. (Cantique des cantiques 5:1)
Voici ce que dit l'Eternel: Quand on trouve du jus dans une grappe, on dit: «Ne la détruis pas, car elle contient une bénédiction!» J'agirai de la même manière à cause de mes serviteurs: je ne détruirai pas tout. (Esaïe 65:8)

Ils viendront et pousseront des cris de joie sur les hauteurs de Sion. Ils accourront vers les biens de l'Eternel: le blé, le vin nouveau, l'huile, le petit et le gros bétail. Leur vie sera pareille à un jardin arrosé et ils ne dépériront plus. (Jérémie 31:12)

L'Eternel répond et dit à son peuple: «Je vous enverrai le blé, le vin nouveau et l'huile. Vous en serez rassasiés, et je ne vous exposerai plus à l'insulte parmi les nations. (...) Les aires se rempliront de blé, et les cuves regorgeront de vin nouveau et d'huile. (Joël 2:19 et 24)

A ce moment-là, le vin nouveau ruissellera des montagnes, le lait coulera des collines et il y aura de l'eau dans tous les torrents de Juda. Une source sortira aussi de la maison de l'Eternel et arrosera la vallée de Sittim. (Joël 4:18)

Ils habiteront chacun au milieu de ses vignes et de ses figuiers, et il n'y aura personne pour les troubler, car la bouche de l'Eternel, le maître de l'univers, a parlé. (Michée 4:4) 

Ephraïm sera pareil à un héros; leur coeur aura la joie que donne le vin. Leurs fils le verront et seront dans l'allégresse, leur coeur se réjouira en l'Eternel. (Zacharie 10:7)

Si le cours de mes paroles est beau et bien ordonné, tel était mon désir; s’il est médiocre et faible, c’est tout ce que j’ai pu faire ! Comme il est nuisible de boire seulement du vin ou seulement de l’eau, tandis que le vin mélangé à l’eau est agréable et procure du plaisir, ainsi la bonne ordonnance des paroles sera agréable et charmera l’entendement de ceux qui, d’aventure, consulteront ce livre. C’est ici la fin. (2 Maccabées 15:38 et 39)

Cesse de ne boire que de l'eau, prends un peu de vin à cause de ton estomac et de tes fréquents malaises. (1 Timothée 5:23)

Du fruit des palmiers et des raisins
vous tirez du vin et une subsistance excellente,
C’est en cela un Signe, pour un peuple qui discerne. (Le Coran, sourate 16:67)

Image du Jardin promis aux frémissants:
là, il est des fleuves d’une eau sans pollution,
fleuves de lait au goût inaltérable,
fleuves de vin, volupté des buveurs,
fleuves de miel pur...
Les élus ont, là, de tous les fruits,
avec l’indulgence de leur Rabb.
En est-il de même dans le Feu ?
Là en permanence, ils sont abreuvés
d’une eau bouillante qui déchiquette les entrailles. (Le Coran, sourate 47:15 ou 16)

La critique :

Le vin est moqueur, les boissons fortes sont bruyantes; s'en enivrer n'est pas sage. (Proverbes 20:1)

Celui qui aime la joie connaîtra la misère, celui qui aime le vin et l'huile ne s'enrichira pas. (Proverbes 21:17)

Ne figure pas parmi les buveurs de vin, parmi ceux qui font des excès de viande, (...) Pour qui les «ah»? Pour qui les «hélas»? Pour qui les disputes? Pour qui les plaintes? Pour qui les blessures sans raison? Pour qui les yeux rouges? Pour ceux qui s'attardent auprès du vin, pour ceux qui vont déguster du vin mélangé. Ne regarde pas le vin parce qu'il est d'un beau rouge et qu'il fait des perles dans la coupe: il s'avale d'un trait et il finit par mordre comme un serpent, par piquer comme une vipère. Tes yeux auraient alors d'étranges visions et ton coeur exprimerait le dérèglement. Tu serais pareil à un homme couché en pleine mer, à un homme couché au sommet d'un mât: «On m'a frappé et je n'ai pas mal! On m'a battu et je ne sens rien! Quand me réveillerai-je? J'en veux encore!» (Proverbes 23:20, 29 à 35)

Mais eux aussi, ils titubent sous l'effet du vin et les liqueurs fortes les égarent; prêtres et prophètes titubent sous l'effet des liqueurs fortes, ils sont troublés par le vin, ils s'égarent à cause des liqueurs fortes. Ils titubent en prophétisant, ils vacillent en rendant leurs verdicts. (Esaïe 28:7)

L'ouvrier adonné au vin ne s'enrichira pas. (Siracide 19:1)

Ne fais pas le brave avec le vin, car le vin en a fait périr beaucoup. La fournaise éprouve l'acier quand on le trempe; de même le vin éprouve les coeurs quand les orgueilleux se querellent. Le vin est comme la vie pour l'homme, si tu le bois dans sa juste mesure. Quelle vie a celui qui manque de vin? Et certes le vin a été fait pour réjouir les hommes. Allégresse du coeur et joie de l'âme, tel est le vin pris à temps, dans une juste mesure. Amertume de l'âme est le vin bu en abondance, alors qu'on est excité et qu'on se dispute. L'ivresse échauffe la fureur de l'insensé et le fait tomber; elle diminue les forces et amène des blessures. (Siracide 31:25-30)

Ne vous enivrez pas de vin: cela mène à la débauche. Soyez au contraire remplis de l'Esprit: (Ephésiens 5:18)

Cette parole est certaine: si quelqu'un aspire à la charge de responsable, c'est une belle tâche qu'il désire. (...) Il ne doit pas être buveur. (...) Les diacres eux aussi doivent être respectables, n'avoir qu'une parole et ne pas s'adonner à la boisson ni être attirés par le gain. (1 Timothée 3:1-8)

De même, les femmes âgées doivent se comporter comme il convient à des servantes de Dieu. Elles ne doivent pas être médisantes ni esclaves de la boisson, mais enseigner ce qui est bien. (Tite 2:3)

C'est déjà bien suffisant d'avoir par le passé accompli la volonté des non-croyants en marchant dans les désordres, les convoitises, l'ivrognerie, les orgies et autres beuveries ainsi que dans les idolâtries criminelles. (1 Pierre 4:3)

Ils t’interrogent sur le vin et le jeu.
Dis: « Grave est l’offense des deux,
malgré leur attrait pour les hommes.
Mais leur offense est plus grave que leur attrait. »
Ils t’interrogent: « Que prodiguer ? » Dis: « Le superflu. »
Ainsi Allah vous fait discerner les Signes
pour que vous méditiez (Le Coran, sourate 2:219 ou 216)

Ohé, ceux qui adhèrent,
le vin, le jeu, les stèles, les flèches
sont une abomination, l’oeuvre du Shaïtân:
écartez-vous d’eux.
Peut-être serez-vous fécondés.
Le Shaïtân veut susciter entre vous
l’animosité et la haine par le vin et le jeu,
pour vous éloigner de la mémoire d’Allah et de la prière.
Ne vous en abstiendrez-vous pas ? (Le Coran, sourate 5:90, 91 ou 92, 93)