dimanche 6 novembre 2011

L'Aïd el-Kebir (Aïd al-Adha) et le poème du Manteau (Al-Burda)

Deux courts articles aujourd'hui, l'un traitant de la plus grande fête de l'islam, l'autre d'un très ancien poème sur Mahomet.

Pour ceux qui l'ignoreraient cette fête musulmane commémore le jour où Dieu demanda à Abraham de lui offrir son fils en sacrifice avant d'envoyer son ange arrêter la main du patriarche.

Le récit se trouve dans la Bible en Genèse 22 et dans le Coran dans la sourate 37 versets 100 à 113.

Le récit biblique indique que le fils d'Abraham qui fut "offert" est Isaac.

Le contexte de la sourate coranique semble indiquer qu'il s'agissait bien d'Isaac mais la tradition islamique affirme qu'il s'agissait d'Ismaël, premier fils d'Abraham qu'il eut avec sa servante Agar (la tradition le tient comme étant l’ancêtre des Arabes).


Dieu avait promis à Abraham qu'il serait père d'une grande nation (Genèse 12).


Sara sa femme étant stérile, elle demanda à son mari de se doter d'une desce

ndance par le biais de sa servante (Genèse 16).


Puis Sara tomba miraculeusement enceinte et accoucha d'Isaac (Genèse 18:10 et 21:1-3).


Agar ayant fait preuve de légèreté, Sara demande à Abraham de la chasser avec son enfant. Dieu promis à Abraham de faire d'Ismaël le père d'une autre grande nation (Genèse 21:8-21)


Après un certain temps, que la Bible n'indique pas mais le récit indique que l'enfant pouvait s'exprimer, Dieu demanda à Abraham de lui sacrifier Isaac, la suite nous la connaissons (Genèse 22).


C'est à travers ce geste qu'Abraham prouva qu'il était tout entier soumis à Dieu, soumis étant la traduction exact de l'arabe « muslim », c'est à dire musulman dans notre langue.


Le Coran déclare donc à propos du patriarche : « Abraham n'était ni Juif ni Chrétien. Il était entièrement soumis (Musulman) à Allah » (3:67).


Pour en revenir au problème Isaac versus Ismaël je vous renvoi à cet excellent article : http://eduscol.education.fr/cid46356/le-sacrifice-d-abraham-et-la-ligature-d-i

saac%C2%A0-lecture-de-ce-recit-dans-le-coran-le-sacrifice-d-isaac-ou-d-ismael%C2%A0.html


Vous verrez que tout le monde dans l'islam ne s'accorde pas sur l'identité du fils.



Autre sujet... le fameux poème du Manteau (Al-Burda).


Image : Manuscrit du poème daté du 13 juin 1360, exposé en Egypte au musé du Caire.



Il fut écrit par un savant mystique, Sharafu-d-Dîn Al Bûsîri, au 13ème

siècle et continu de faire autorité dans le monde islamique.



Je suis plutôt surpris par son contenu, je vous livre quelques extraits et je vous dirai ensuite pourquoi.

«
Que dis-je ? le besoin pouvait-il inspirer le désir des biens de ce mondé, à celui sans lequel le monde ne serait jamais sorti du néant? (autre traduction : « Si ce n'avait été pour le Prophète de Dieu alors le monde n'existerait pas ».

Mouhammad est le prince des deux mondes, des hommes et des génies, le souverain des deux peuples, des Arabes et des barbares.

Il est notre prophète, qui nous prescrit ce que nous devons faire, et nous défend ce que nous devons éviter.

Il est le plus véridique de tous les hommes, soit qu'il affirme, soit qu'il nie.

Il est l'ami de Dieu ; il est celui dont l'intercession est l'unique fondement de notre espoir et notre ressource contre les dangers les plus affreux.

Il a appelé les mortels à la connaissance de Dieu, et quiconque s'attache à lui s'attache à une corde qui n'est point sujette à se rompre.

Il a surpassé tous les autres prophètes par l'excellence de ses qualités extérieures et de ses qualités morales.

Aucun d'eux n'approche de lui en science ni en vertu.

Chacun d'eux sollicite de l'apôtre de Dieu une gorgée de la mer de sa science, ou une goutte des pluies abondantes de sa vertu.
»


Ce poème m'a rappelé l'évangile de Barnabas* où Dieu parle à Adam de Mahomet :


« Se dressant sur ses pieds, Adam vit, en l'air, une inscription brillante comme le soleil. Elle disait : « Il n'y a qu'un seul Dieu, et Muhammad est le Messager de Dieu » Alors Adam ouvrit la bouche et dit : « Je te rends grâces, Seigneur mon Dieu, d'avoir daigné me créer, mais dis-moi, je t'en prie, que signifient ces paroles : Muhammad Messager de Dieu ? » Y a-t-il eu d'autres hommes avant moi ? » Dieu répondit alors : « Sois le bienvenu, ô mon serviteur Adam! Je te le dis, tu es le premiers homme que j'ai créé. Celui que tu as vu est ton fils qui se tiendra prêt pendant bien des années à venir au monde. Il sera mon Messager. C'est pour lui que j'ai tout créé, Il donnera lumière au monde quand il viendra. Son âme se trouve dans une splendeur céleste ; elle y fut mise soixante mille ans avant que je fasse quoi que ce soit. » (chapitre 39)


Voilà qui me laisse songeur quand j’entends les musulmans (se basant sur le Coran) reprocher aux chrétiens de faire de Jésus le Fils de Dieu et un être ayant part à la divinité.


A l'examen de la littérature musulmane Mahomet n'est plus un homme, il est un dieu !



*voir mon article du 6 novembre 2010 « L'évangile musulman de Barnabas » : http://alephetomega.blogspot.com/2010/11/levangile-musulman-de-barnabas.html


mardi 25 octobre 2011

Les traditions apocryphes de l'épître de Jude


Des vingt-sept livres du Nouveau Testament l'épître de Jude est sûrement celui qui interroge le plus.

Image : Fragments du livre d'Enoch en araméen découvert à Qumran.

Nous ne nous discuterons cependant ici ni de sa canonicité ni de sa paternité, à savoir si oui ou non l'épître est bien de Judas, le frère de Jacques dit « le juste » (l'auteur de l'épître portant son nom) et de Jésus-Christ comme on l'admet généralement.

La critique a depuis longtemps pointée du doigt la présence de trois citations apocryphes dans la lettre, c'est à dire de passages puisant dans des sources non bibliques, que nous qualifierons ici de traditions.

La première concerne deux épisodes de la Genèse, l'un consigné au chapitre 6 versets 1-4 où les anges se matérialisent afin de prendre femmes, l'autre au chapitre 19 versets 4-14, où des anges rendant visite à Lot sont menacé de viol par certains d'entre les habitants de Sodome.


Voici ce que rapporte Jude aux versets 6 et 7 : « Quant aux anges, qui n’ont pas conservé leur primauté, mais ont quitté leur propre demeure, c’est pour le jugement du grand Jour qu’il les a gardés dans des liens éternels, au fond des ténèbres.
Ainsi Sodome, Gomorrhe et les villes voisines qui se sont prostituées de la même manière et ont couru après une chair différente, sont-elles proposées en exemple, subissant la peine d’un feu éternel. » (Jérusalem)

Tout porte à croire que Jude s'est inspiré du Testament de Nephtali, l'un des livres composant le volume appelé Testaments des douze patriarches, au chapitre 3 versets 4 et 5. Voici ce qu'on y lit : « Mais vous mes enfants, n'agissez pas de la sorte ; reconnaissez dans le firmament, la terre, la mer, et dans toutes Ses œuvres, le Seigneur qui a fait l'univers, pour ne pas devenir comme Sodome, qui a changé son ordre naturel.
De même, les Veilleurs, eux aussi, ont changé leur ordre naturel, eux que le Seigneur a maudit lors du déluge et à cause de qui il a rendu la terre inhabité et inculte. »

Il faut avouer que la ressemblance est assez frappante. On imagine mal qu'il puisse s'agir d'un concours de circonstances.

La seconde tradition se trouve au verset 9 : « Pourtant, Mikaël - l’archange - lorsqu’il conversa avec le Diable et se disputa à propos du corps de Moïse, n’osa pas même porter un jugement insultant, mais dit: "Que Le Seigneur te reprenne!" » (D. Fontaine)

Aucun livre mentionnant cet épisode ne nous est parvenu. Par contre les Pères de l'église nous ont laissé plusieurs témoignages indiquant qu'il proviendrait de l'Assomption de Moïse, ouvrage apocryphe datant du 1er siècle de notre ère, qui semblait compléter le Testament de Moïse qui, lui, nous est parvenu.

Parmi ces témoins nous trouvons Clément d'Alexandrie († 217), Origène († 254), les Actes du premier concile de Nicée (325), Eusèbe de Césarée († 340), Athanase († 373), Didyme l'aveugle († 398), Jérôme († 420), Evode d'Uzala († 430) et Nicéphore de Constantinople († 828).

Tous attestent de l'existence de l'Assomption de Moïse et plusieurs, dont Clément d'Alexandrie, Origène et Didyme, affirment que Jude 9 dépend directement de l'apocryphe. Attendu qu'ils devaient avoir l'ouvrage sous leurs yeux il semble que nous pouvons sans risque nous baser sur leur témoignage.

Il faut dire que notre épître n'avait pas bonne réputation partout, selon plusieurs auteurs que nous avons déjà cités, mais nous reviendront sur ce point un peu plus loin.

L'explication qu'ont à nous fournir certains exégètes sur la présence de cet épisode inédit entre Mikaël et Satan est l'inspiration divine directe. C'est leur droit le plus naturel de le penser. Mais il est sûrement plus raisonnable d'envisager que Jude a puisé dans la tradition littéraire de son temps.

La troisième et dernière tradition citée par Jude est consignée aux versets 14 et 15. On y lit : « C’est aussi pour eux qu’Enoch, le septième depuis Adam, a prophétisé en ces termes : Voici, le Seigneur est venu avec ses saintes myriades, pour exercer un jugement contre tous, et pour faire rendre compte à tous les impies parmi eux de tous les actes d’impiété qu’ils ont commis et de toutes les paroles injurieuses qu’ont proférées contre lui des pécheurs impies. » (Segond)

La source de ce passage a été la plus simple à identifier attendu que le livre d'Hénoch dans sa version en langue guèze est connue depuis 1773, l'église orthodoxe éthiopienne l'ayant toujours reçue comme canonique.

Voici le passage cité par Jude selon le livre d’Hénoch au chapitre 1 : « Car il vient avec ses saintes myriades juger l'univers, faire périr tout impie, confondre toute chair, pour tous
les actes d'impiétés qu'ils ont commis et pour les outrages qu'ont proférés contre Lui les pécheurs impies. »

Il est possible que ce verset d'Hénoch soit lui-même un écho de Deutéronome 33:2 qui déclare : « Il dit: Yahweh est venu de Sinaï, il s’est levé pour eux de Séïr, il a resplendi de la montagne de Pharan, il est sorti du milieu des saintes myriades; de sa droite jaillissaient pour eux des jets de lumière ». (Crampon)

Le passage présentant Hénoch comme étant « le septième depuis Adam » est consigné en Hénoch 60:8 où le narrateur est Noé. Il s'agit probablement d'un fragment d'une Vision de Noé que l'on retrouve morcelée tout au long du livre d'Hénoch.

Des trois passages inédits c'est cette partie qui atteste le plus d'un emprunt aux traditions apocryphes.

Pour toutes ces citations un partie des différentes dénominations chrétiennes donne sa préférence à l'inspiration divine directe ou à un écho d'anciennes traditions dont dépendrait également les trois livres apocryphes cités, les Testaments des douze patriarches, l'Assomption de Moïse et le livre d’Hénoch.

La critique scientifique se base quand à elle sur les sources et retient plutôt l'emprunt de Jude aux trois livres sans rejeter l’éventualité d'une plus grand ancienneté de ces traditions que les livres eux-mêmes. Personne ne saurait en effet prouver que la dispute entre Mikaël et le Diable et la prophétie d'Hénoch ne remontent pas à des traditions orales qui auraient fini par être consignée dans des livres.

Toujours est-il qu'a cause de ces traditions non bibliques, l’épître ne fut pas en odeur de sainteté partout. Clément d'Alexandrie, Origène, Eusèbe de Césarée et Jérôme témoignent tous que, bien que Jude fut toujours reçu par l'église comme canonique et qu'elle fut presque universellement reconnue, elle fut contestée par certains qui, soit doutaient de son authenticité tout en la conservant parmi les textes sacrés, soit la rejetaient catégoriquement.

Nous retiendrons cependant que l'épître de Jude figure dans le plus ancien catalogue des livres du Nouveau Testament, le Canon de Muratori, datant de la fin du 2ème siècle et que même les plus anciens auteurs chrétiens, Théophile d'Antioche par exemple, s'y réfèrent indirectement (cf. A Autolycus 2,15 et Jude 13).

Enfin soulignons que le contenu de l'épître de Jude est à peu près le même que celui de la seconde lettre de Pierre chapitre 2:1 à 3:14. A ce jour la critique n'a pas pu établir clairement si Jude dépend de 2 Pierre ou si c'est l'inverse.

On remarque que Jude emploie ces traditions dans le but de convaincre, on a même le sentiment qu'en les citant il en appel à la mémoire de ses auditeurs ce qui sous-entend qu'ils devaient en avoir eu connaissance préalablement ou eux-mêmes les avoir lu.

La question de la lecture des apocryphes, notamment ceux présent dans les compilations tardives de la Septante, divise le monde chrétien depuis toujours. Au temps des premières communautés ont se disputait sur le droit de les lire en public durant les assemblés. Les chrétiens d'orient les ont canonisés sans restriction, aux côtés parfois d'une multitude d'autres comme dans l'église éthiopienne. Ceux d'occident en ont exclus quelques-uns. Au moment de la Réforme, les Luthériens, tout en les sortant du canon, les considéraient comme utiles et les ont placés un temps en marge de leur version de la Bible. Les églises de type évangélique les rejettent en bloc tout en reconnaissant l'utilité des Maccabées sur le plan historique. Les réformés les ont exclu également mais la mouvance moderne de cette représentation du protestantisme, plus libérale, en fait un large usage dans le cadre de la critique quand ils ne les emploient pas carrément dans leur liturgie, ramenant la littérature judaïque à une dimension plus philosophique qu'inspirée.*

Les autres apocryphes - qui sont légions - et que l'on appel communément écrits intertestamentaires sont aujourd'hui très sérieusement étudiés. Les textes de la communauté de Qumran (supposés esséniens) et la littérature apocalyptique en général nous ont apportés de précieuses lumières sur l'espérance messianique juive des deux siècles précédant la naissance de Jésus.

Les Juifs lisaient les traditions apocryphes, les auteurs chrétiens du Nouveau Testament les connaissaient et les employaient, on l'a vu avec Jude, les apologiste des deux générations suivantes en usaient également, citons de nouveau Théophile d'Antioche qui appel à son secours les Oracles Sibyllins dont le premier vers apparaît dans les Stomates de Clément d'Alexandrie.

De leur côtés les apocryphes judéo-chrétiens et chrétiens - eux aussi nombreux - nous éclairent sur l'attente de la parousie du Christ et l'espérance millénariste des premières communautés.

* Voir mon article du 11 septembre 2010 : Le canon biblique, ses variations et la questions des apocryphes

Bibliographie sélective :

L'authenticité de l’épître de Jude par L.- Aug Arnaud, chez Levrault, Strasbourg, 1835 :
http://books.google.fr/books?id=nn47AAAAcAAJ&pg=PP8&dq=%C3%A9p%C3%AEtre+de+Jude&hl=fr&ei=U5ymTs-ICoHd4QS-8akX&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=3&ved=0CDgQ6AEwAg#v=onepage&q=%C3%A9p%C3%AEtre%20de%20Jude&f=false
Recherches critiques sur l'épître de Jude par Eugène Arnaud, chez Berger-Levrault, Strasbourg, 1851 :
http://books.google.fr/books?id=47wCAAAAQAAJ&pg=PA102&dq=%C3%A9p%C3%AEtre+de+Jude&hl=fr&ei=U5ymTs-ICoHd4QS-8akX&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CC0Q6AEwAA#v=onepage&q&f=false
La deuxième épître de saint Pierre ; L'épître de saint Jude par Eric Fuchs et Pierre Reymond, Labord et Fides, Genève, 1988 :
http://books.google.fr/books?id=B4Ph2RZfv3EC&pg=PA20&dq=%C3%A9p%C3%AEtre+de+Jude&hl=fr&ei=U5ymTs-ICoHd4QS-8akX&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=2&ved=0CDIQ6AEwAQ#v=onepage&q&f=false
La Bible : Écrits intertestamentaires, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1987
L'article de mon ami Jean-Claude Barbier :

vendredi 21 octobre 2011

Le Nom de Dieu, le grand oublié du Coran


Il est un fait intéressant, c'est l'absence de référence au Nom de Dieu dans le Coran et la tradition islamique.

Pourtant le Nom de Dieu, composé de quatre lettres, YHWH (יהוה en hébreu) et que l'on nomme le tétragramme (du grec τετρα, "quatre" et γράμμα, "signe" ou"lettre") est au cœur de la foi autant dans la tradition juive que dans la tradition chrétienne.

Image : Le crédo musulman "Il n'y a de Dieu que Dieu" en arabe.

Le crédo juif, que l'on appel communément le "Shema Israël", consigné en Deutéronome 6:4 déclare : "Shema Israël YHWH elohenou YHWH e'had", c'est à dire "Écoute, ô Israël ! YHWH notre Dieu est un seul YHWH".

Celui-ci sera repris dans le christianisme, on le trouve consigné en Marc 12:29 où, à la question de savoir quel était le plus grand commandement, Jésus répondit : "Le premier, c’est : ‘ Entends, ô Israël, YHWH notre Dieu est un seul YHWH".

Le Nouveau Testament fourmille de passages empruntés à l'Ancien et à l'époque de sa rédaction on trouvait encore dans la Septante le tétragramme en lettres hébraïques au milieu du texte grec.

Hypothétiquement on peut penser qu'un passage comme Luc 4:17-19 aurait d'abord été écrit comme suit : "On lui remit alors le rouleau du prophète Isaïe, et il ouvrit le rouleau et trouva l’endroit où il était écrit : “ L’esprit de יהוה est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer de bonnes nouvelles aux pauvres, il m’a envoyé pour prêcher aux capt
ifs la libération et aux aveugles le retour à la vue, pour renvoyer en liberté les écrasés, pour prêcher l’année que יהוה agrée."

Directement le Nouveau Testament emploi quatre fois le Nom de Dieu sous la forme Yah dans l'Apocalypse au chapitre 19, par le mot "Hallêlouia" (Αλληλούϊα), transcription grecque de l'hébreu "halelouyah" c'est à dire "louez Yah".

Et le Nom ne sera pas oublié puisqu'on le retrouve sous la plume d'Irénée vers 180 et plus tard d'Origène et de Jérôme.

Bien que le Nom n'était plus prononcé, selon l'usage introduit par le judaïsme, il était connu selon ses quatre lettres YHWH et révéré.

Image : Fragment d'un manuscrit de la Septante où l'on voit le tétragramme en lettres hébraïques au milieu du texte grec.



Le Coran, lui, ignore totalement le tétragramme.

Le crédo musulman se contente de la formule "la ilaha illa allah" c'est à dire "Il n'y a de Dieu que Dieu".

Curieusement l'islam donne quatre-vingt-dix-neuf noms à Dieu, qui sont plutôt en réalité des attributs, mais jamais il ne mentionne son Nom
propre, jamais il n'y fait même allusion.

Certains avancent l'idée que dans le Coran le mot LUI en arabe est la forme du Nom de Dieu.

En effet LUI se dit "Houwa" (هُوَ) et il est rattaché au verbe "être", comme dans la sourate XX, 98 : "Mais voici votre Ilah (Dieu), Allah (Dieu), pas d’Ilah (Dieu), sauf Lui: il embrasse tout en sa science." (Cf. III, 2)

Or le tétragramme hébraïque provient également du verbe "être", ("hawah", הוה).

Cela dit en hébreu ni "hawah" ni le mot LUI (הוּא "Hawoua") ne sont les noms de Dieu.

Son Nom demeure YHWH (יהוה), lequel se comprend à la lumière d'Exode 3:14 : ʼÈhyèh ʼAshèr ʼÈhyèh - JE SERAI CE QUE JE SERAI (...) JE SERAI m’a envoyé vers vous (...) YHWH le Dieu de vos ancêtres, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob, m’a envoyé vers vous. ’ C’est là mon nom pour des temps indéfinis.

jeudi 11 août 2011

La sagesse d'Ahikar l'Assyrien

Je vous propose la lecture de ce très ancien livre de sagesse antique daté du 7ème au 6ème siècle av. J-C.

On lui trouve des similitudes avec la 31ème sourate du Coran mais également, de l'avis des spécialistes, avec certains livres bibliques, spécialement le livre des Proverbes ou la seconde lettre de Pierre et bien-sûr les deutérocanoniques que sont Tobie et le Siracide.

Le texte nous a été transmis par divers sources : en araméen, trouvé dans un manuscrit en papyrus, et il existe des versions en arabe, arménien, éthiopien, grec, géorgien, roumain, turc, russe, syriaque et néo-syriaque.

On trouvera sur le site archive.org une édition critique du texte présentée par François Nau, éditée chez Letouzet et Ané en 1909 :

http://www.archive.org/stream/histoireetsagess00ahikuoft#page/n9/mode/2up

Elle a été rééditée en 1986 chez Berg international.

On trouvera également dans le texte que je présente ici un certain nombre de références bibliques et deutérocanoniques, elles ne sont pas de ma main.

Bonne lecture.

Chapitre 1

1. L'histoire de Ahikar le Sagace*, Vizir de Sennachérib (Sanhérib) le Roi

et de Nadân (var. Nasbad, Nadab), le fils de la soeur à Ahikar (Ahiqar) le

Sagace.

1 Chr 27.32; Esd 7.6

2. Il dit : Lorsque je vivais à l'époque de Sennachérib (Sanhérib), roi de

Ninive ; lorsque moi, Ahikar (Ahiqar), j'étais trésorier et scribe, et que

j'étais jeune, les devins, les mages et les sages me dirent : "Tu n'auras

pas d'enfant."

3. J'acquis une grande richesse, j'étais comblé d'un bon superflu,

j'épousai soixante femmes et leur bâtis soixante palais, vastes,

merveilleux et admirables, ainsi que de nombreuses maisons,

4. Et j'arrivai à l'âge de soixante ans, et il ne m'était pas né d'enfant.


Tob 1.22

5. Et j'étais très triste à cause de cela et un jour j'assemblai les

astrologues et les hommes savants et les magiciens et leur expliquai ma

condition et la question de ma stérilité.

6 Et ils me dirent : "Va, sacrifie chez les dieux et supplie-les peut-être

qu' ils pourront te donner un fils."

7.Moi, Ahikar, j'allai offrir des sacrifices et des présents aux Élohîms ;

je brûlai pour eux l'encens et les aromates et je leur dis : "O Élohîms,

donnez-moi un fils dans lequel je me complaise jusqu'au jour où je mourrai

et où il me succédera ; il fermera mes yeux et m'ensevelira. Et depuis le

jour de ma mort jusqu'à sa mort, s'il prenait chaque jour une mesure de

mon argent et la répandais sans cesser, mon bien en finirait pas."

8. Les idoles ne lui répondirent , rien, aussi il les laissa et fut rempli

de peine et d'une grande souffrance.

9. Je changeai alors mon discours, priai l'Élohîm Très-Haut, crus en lui,

le suppliai dans l'ardeur de mon coeur et dit : "O Élohîm du ciel et de la

terre, Créateur de toutes les créatures,

10. je te demande de me donner un fils dans lequel je me complaise, qui me

console au moment de ma mort, me ferme les yeux et m'ensevelisse."

11. Une voix vint et lui dit : "Puisque tu t'es confié dans les dieux, que

tu as mis ton espoir en eux et que tu leur as offert des sacrifices, tu

mourras sans fils et sans filles.

12. Cependant, voici que tu as Nadân, le fils de ta soeur, prends-le et

enseigne-lui toute ta science et il aura ton héritage."

13 Sur ce, je pris donc Nadân, le fils de ma soeur, qui allaitait encore.

Je l'élevai, le dirigeai et le donnai à huit nourrices, qui pourraient

l'allaiter et le nourrir.

14 Je le comblai d'huile et de miel, je le revêtis de pourpre et

d'écarlate, et le fis dormir sur des lit moelleux et des tapis.

15 Nadân profita et grandit comme un noble cèdre, je lui enseignai la

civilité, l'écriture, la science et la philosophie.

16 Lorsque le roi Sarhédom revint de ses fêtes et de ses voyages, il

m'appela un jour, moi Ahikar, son scribe et son chiliarque, et il me dit :


17 "O mon ami illustre, cher, fidèle, sage et habile, le gouverneur, mon

secrétaire, mon vizir, mon chancelier et directeur; en vérité tu as

vieilli et ta mort est proche.

18 Dis-moi qui aura une place dans mon service après toi. Je lui dis : "O

mon seigneur, vis toujours dans les générations des générations! J'ai

Nadân, le fils de ma soeur, qui est comme mon fils.

19. Voilà que je lui ai enseigné toute ma sagesse et ma connaissance, et

il est sage et prudent.

20. Le roi lui dit : "O Ahikar! Amène-le en ma présence, que je puisse le

voir et s'il me plaît, il me servira et se tiendra en ma présence. Pour

toi, continue ta route, il te reposera de ton travail et entourera ta

vieillesse d'honneur et de gloire."

21 Alors moi Ahikar, je pris Nadân, le fils de ma soeur, je l'amenai

devant le roi Sarhédom et le remis entre ses mains.

22 Quand le roi l'eut vu, il se plut et se réjouit en lui et dit à Ahikar:

" Je prie

que Élohim préserve ton fils. Comme tu m'as servi ainsi que mon père

Sennachérib, et comme tu as dirigé nos affaires en perfection, ainsi fera

Nadân, fils de ta soeur : il me servira et accomplira mes entreprises, mes

besoins et mon affaire, pour que je puisse l'exalter et j'en prendrai

soin."

23. Je m'inclinai devant le roi et je lui dit : "Vis, Ô mon seigneur le

roi, à jamais! Je te demande de prendre soin de lui et de l'aider. Qu'il

demeure dans ta maison, comme moi-même je t'ai servi et j'ai servi ton

père."

24. Alors le roi lui donna la main et jura de le garder près de lui avec

honneur et gloire. Je me levai et je dis : "Ainsi soit-il ô roi!"

25. J'instruisis mon fils Nadân et je lui transmis ma sagesse, je le

comblai de doctrine et de sagesse jusqu'à ce qu'il devint scribe comme

moi. Voici comment je l'instruisais et comment je lui parlais, moi, Ahikar

le sage :

Chapitre 2



1. O mon fils Nadân, écoute mes paroles, suis mes conseils et souviens-toi

de mes discours, comme l'a dit le Seigneur.

2. Oui, mon fils Nadân, si tu entends mes paroles, enfermes-les dans ton

coeur et ne les révèle pas à autrui, de crainte qu'une fournaise de feu ne

brûle ta langue et que tu ne cause de la douleur à ton corps et du mal à

ton intelligence, et que tu n'aies honte devant Dieu et devant les hommes.


3. O mon fils, si tu entends une parole ne la révèle à personne et ne dis

rien de ce que tu vois.

Pr 21. 23; Si 19. 7, 10; 41. 26

4. O mon fils, dirige ton sentier et ta parole, écoute et ne te hâte pas

de donner une réponse.

Pr 15. 23; 18. 13; Si 11. 8

5. O mon fils, Si tu entends quelque chose ne le cache pas.

6. O mon fils, ne délie pas un noeud caché et ne scelle pas un noeud

délié.

7. Mon fils, ne désire pas la beauté du dehors, car la beauté disparaît et

passe, mais une bonne mémoire et un bon renom demeure à jamais.

8. Mon fils, ne prends pas une femme aux paroles querelleuses, car

l'amertume suit les paroles, un poison mortel est enveloppé dans son filet

et tu seras pris dans son piège.

9. Mon fils, si tu vois une femme parée de beaux habits et parfumée

d'agréables parfums et que son caractère soit abject, querelleur et

impudent, que ton coeur ne la désire pas. Quand même tu lui donnerais tout

ce qu etu as, tu trouverais que cela ne tourne pas à ta gloire, mais tu

irriterais Dieu et tu le mettrais en colère contre toi.

10. Mon fils, ne te hâte pas de répondre et ne mets pas de jactance dans

tes réponses et tes discours, comme l'amandier qui pousse des feuilles et

verdoie avant tous les arbres et ne donne ses fruits qu'après tous les

autres ; sois comme l'arbre agréable, admirable, doux et plein de saveur,

comme le figuier qui incline ses branches, verdoie et pousse des feuilles

à la fin, bien que son fruit soit mangé avant tout autre.

11. Mon fils, n'incline pas ta tête, porte ta vue et regarde au bas et

prête ton attention. Sois instruit, soumis, réservé, tranquille. Ne sois

pas impudent et querelleur. N'élève pas ta voix lorsque tu ris avec

jactance et tumulte, car s'il suffisait d'une voix puissante pour

construire une maison, l'âne en bâtirait deux en un jour ; et si la

charrue était dirigé par la force, le chameau la conduirait au mieux.

12. Mon fils, il vaut mieux transporter des pierres avec un homme sage que

de boire du vin avec l'insensé.

13. Mon fils, verse ton vin et mêle-le sur le tombeau des justes, ne boit

pas avec les ignorants et les gens indignes.

14. Mon fils, joins-toi aux sages, aux hommes pieux, afin de leur

ressembler ; ne t'associe pas aux jeunes gens pour ne pas leur ressembler

et ne pas suivre leurs voies.

15. Mon fils, si tu aimes un camarade, éprouve-le d'abord et ensuite

prends-le pour ami. Tant que tu n'as pas éprouvé un homme, ne le loue pas,

mais éprouve-le et ensuite fréquente-le.

Si 6. 7

16. Mon fils, marche nu-pieds sur les épines et les ronces et fraie un

chemin à tes enfants et aux enfants de tes enfants. Mon fils, chaque fois

que le vent souffle dans l'air et que la mer n'est pas agitée, conduis ta

barque et ton navire au port, avant que le mer ne s'agite et ne se mette

en mouvement et ne multiplie ses flots et ses tempêtes et ne submerge le

navire.

17. Mon fils, lorsqu'un riche mange des serpents, on dit qu'il les manges

pour se guérir et que cela lui est utile ; si un pauvre en mange, on dit

qu'il en mange par faim ; car c'est sous de nombreuses parures qu'on croit

trouver l'homme bon et juste.

18. Mon fils, mange ta portion seulement et ne désire pas celle de ton

prochain.

19. Mon fils, va dans ta prospérité au devant de ceux qui te haïssent,

compatis aux maux qui leur arrivent et plains-les. Ne te réjouis pas au

moment de leur chute.

Pr 24. 17

20. Mon fils, si ton adversaire vient au-devant de toi pour le mal, va

au-devant de lui pour le bien et reçois-le.

Pr 25. 21-22

21. Mon fils, si le sage est malade, le médecin peut le soigner et le

guérir, mais il n'y a pas de remède pour les souffrances et les blessures

de l'insensé.

22. Mon fils, reçois chez toi celui qui est au-dessous de toi et celui qui

est moins riche que toi ; s'il s'en va et ne te rends pas, Dieu te le

rendra.

23. Mon fils, ne cesse pas de frapper ton enfant ; le châtiment du fils

est comme le fumier dans le jardin, comme le cordon de la bourse, comme le

licol de l'animal, et comme la barre de la porte.

24. Mon fils, arrache ton fils au mal pour te tranquilliser toi-même dans

ta vieillesse ; instruis-le et frappe-le tant qu'il est jeune, fais-le

obéir à tes ordres, afin que peu après il ne vocifère pas et ne se rebelle

pas contre toi, qu'il ne te fasse pas honte au milieu de tes camarades,

qu'il ne t'oblige pas à baisser la tête dans les places publiques et les

carrefours, que tu ne rougisses pas de la méchanceté de ses oeuvres et que

tu ne soies pas avili par son impudence perverse.

25. Mon fils, acquiers un boeuf trapu et un âne au pied solide ;

n'acquiers pas un boeuf cornu, et ne t'associe pas à un homme méchant.

N'acquiers pas un esclave querelleur ni une servante voleuse, car ils

perdront tout ce qui sera confié à leurs mains. Les paroles des hommes

menteurs et insensés ressemblent aux passereaux qui volent dans l'air et

sont gras ; celui qui n'a pas d'intelligence les écoute.

26. Mon fils, ne réduis pas tes enfants à la misère, de crainte qu'ils ne

te maudissent et que Dieu ne s'irrite contre eux car il est écrit : Celui

qui maudit son père et sa mère mourra de mort-- c'est là le tort qui

irrite Dieu--et : Celui qui honore son père et sa mère aura une longue vie

et des biens en abondance.

27. Mon fils ne te mets pas en route sans glaive et ne cesse pas de te

mémoriser Dieu en ton coeur, car tu ne sais pas quand les ennemis

mauvais--c'est-à-dire les Satans et les hommes méchants-- te

rencontreront. Sois prêt dans ta route, parce qu'il y aura de nombreux

ennemis.

28. Mon fils, tel un arbre opulent sous ses fruits, ses feuilles et ses

rameaux, ainsi est l'homme avec une femme excellente, et ses fruits sont

des enfants et des frères. L'homme qui n'a ni femme, ni enfants, ni frères

au monde sera dédaigné et méprisé de ses ennemis, comme un arbre sans

feuille et stérile : tous les passants le frappent du pied et mangent de

ses fruits, et l'animal sauvage fait tomber et choir ses feuilles.

29. Mon fils, ressemble à un arbre fructueux sur le bord de la route, dont

le fruit est mangé par tous et les bêtes du désert se reposent sous son

ombre et mangent de ses feuilles.

30. O mon fils! Chaque mouton qui erre hors de son chemin et ses

compagnons deviennent la nourriture du loup.

31. Mon fils, ne dis pas: "Mon seigneur est fou et moi je suis sage" ;

mais il faut que tu le regarde comme excellent, quand bien même il aurait

quelques défauts, et tu en seras aimé. Ne t'estime pas être du nombre des

sages lorsque près des hommes tu n'appartiens pas à ce groupe.

Pr 3. 7

32. Mon fils, ne sois pas de ceux auxquels leur maître dit : "Va de devant

ma face", mais de ceux auxquels il dit : "Approche et demeure près de

moi."

33. Mon fils, lorsque tu as des serviteurs, n'aime pas l'un et ne hais pas

l'autre, car tu ne sais pas lequel d'entre eux tu choisiras à la fin.

34. O mon fils! N'aie pas peur de ton Seigneur qui t'as créé, de peur

qu'Il ne soit silencieux à ton égard.

35. Mon fils, adoucis ta langue à l'aide des paroles de Dieu et rends

bonne les paroles de ta bouche. Parle à chacun avec bonté et élégance, car

c'est la queue du chien qui lui donne du pain et sa gueule lui attire des

coups et des pierres. Mon fils, ne laisse pas ton prochain te marcher sur

le pied, de crainte qu'il ne te marche sur la poitrine ; c'est-à-dire ne

permets pas à l'adversaire satan de te faire commettre une petite faute,

de crainte qu'il ne t'en fasse commettre une grande.

36. Mon fils, frappe le sage et tu seras comme une fièvre dans son coeur,

mais frapperais-tu l'insensé de nombreux coups de bâton qu'il

n'apprendrait et ne comprendrait rien de ce qui est bien.

37. Mon fils, si tu envoies un homme sage pour faire ton travail, ne lui

donnes pas de longs conseils ou avertissements, car il fera ton travail

comme ton coeur le veut ; mais si tu envoies un homme insensé, ne parle

pas avec lui devant quelqu'un, mais va t'en plutôt et ne l'envoie pas, car

il ne fera pas ton travail selon ta volonté, quelques longs conseils que

tu lui donnes.

38. Mon fils, si l'on t'envoie en chercher un autre plus fort que toi, ne

blesse pas l'homme puissant, de crainte qu'il ne résiste et ne te cause du

mal sans que tu le prévoies.

Si 8.1-2

39. Mon fils, éprouve ton fils et ton serviteur avec le pain, c'est-à-dire

dans les petites choses d'abord, ensuite confie-lui ce qui t'appartient et

tes possessions. Mon fils, celui dont la main est pleine est appelé sage

et honorable, et celui dont la main est vide est appelé méchant, pauvre,

besogneux et indigent, et personne ne l'honore.

40. Mon fils, j'ai mangé de l'absinthe et j'ai dévoré de la myrrhe, mais

je n'ai rien vu de plus amer que la pauvreté et l'indigence. Mon fils,

j'ai porté du fer et du plomb, et je n'ai rien vu comme l'opprobre et la

calomnie. Mon fils, j'ai porté du sel et de grandes pierres, et elles ne

m'ont pas pesé comme celui qui rit et se moque et qui demeure dans la

maison de son beau-père.

41. Mon fils, enseigne à ton fils la faim et la soif, pour qu'il dirige sa

maison selon ce qu'il a vu.

42. Mon fils, n'enseigne pas aux insensés des paroles sages et savantes,

car mes paroles sont pour eux comme celui qui enduit son corps de poix

pour l'engraisser.

Comparez Si 21. 15

43. Mon fils, si tu deviens indigent et pauvre, ne révèle pas tes affaires

à ton ami, de crainte qu'il ne devienne avare.

44. Mon fils, l'aveugle des yeux vaut mieux que l'aveugle de coeur, car

l'aveugle des yeux suit la voie de la vie, tandis que l'aveugle de coeur

va dans la voie profonde.

45. Mon fils, si un homme glisse et tombe, cela vaut mieux qu'une faute de

langue ; car s'il meurt de sa chute, il est délivré des traits tentateurs,

tandis que s'il faute par la langue il tombe en tentation.

Comparez Si 20. 18

46. Mon fils, un ami proche l'emporte sur un frère éloigné, et un bon

renom sur la richesse du monde, car la richesse s'évanouira et se

dispersera tandis qu'un bon renom subsiste toujours.

Pr 27. 10

47. Mon fils, la beauté périt, se corrompt et s'évanouit et le monde

cesse, s'en va et passe, tandis qu'un bon renom ne passe pas, ne cesse pas

et ne se corrompt pas.

48. Mon fils, pour l'homme qui n'a pas de repos durant sa vie la mort est

préférable à la vie. Le bruit des pleurs et des gémissements l'emporte sur

le bruit de la joie et des festins, car le bruit et l'audition des pleurs

font connaître à l'homme son tort et l'expient.

49. Mon fils, le morceau de pain que tu donnes de ta main à un pauvre dans

ta pauvreté l'emporte sur un talent que tu donnerais dans ta richesse. Une

chèvre proche vaut mieux qu'un taureau qui est loin, et un passereau que

tu tiens dans ta main l'emporte sur cent qui volent dans l'air. Si tu es

indigent et que tes enfants amassent auprès de toi, cela vaut mieux que

d'avoir une grande richesse et des enfants qui dissipent. Un renard vivant

vaut mieux qu'un lion mort ; c'est-à-dire un homme faible qui rend service

vaut mieux qu'un homme riche qui est avare et mauvais celui-ci meurt dans

le tort.

50. Mon fils, un talent de laine vaut mieux qu'un poids égal d'or ou

d'argent, car l'or et l'argent se cachent, sont enfermés dans les bourses

et ne sont vus d'aucun étranger, tandis que la laine se sort et se vend

dans les rues et les places publiques ; elle sert aussi pour les vêtements

et elle est belle à voir.

51. Mon fils, ensevelis et cache la parole dans ton coeur et ne révèle pas

le secret de ton camarade, car, si tu le révèles, tu as repoussé son

amitié loin de toi.

52. Un homme pauvre qui est juste vaut mieux qu'un homme riche mort dans

le péché.

53. Mon fils, si tu as entendu une parole du chef, recouvre-la et cache-la

dans ton coeur aussi longtemps que tu vivras en ce monde ; tant que tu la

médites dans ton coeur, ensevelis-la chez toi.

54. Mon fils, ne t'élève pas dans ton jugement contre les hommes illustres

et qui l'emportent en grandeur et puissance, car des plaisanteries et des

paroles méprisantes proviennent de la colère et de la discorde. Une parole

de colère éveille et suscite la fureur, et de cette fureur provient la

discorde puis, après la discorde, vient le meurtre. Si tu te trouves en ce

lieu et que tu y demeure, ou bien tu seras tué, ou bien ils t'appelleront

comme témoin ; ils demanderont et exigeront ton témoignage, après quoi tu

souffriras et, par honte ou par crainte, tu donneras, pour ta confusion,

un faux témoignage. Aussi, je te l'ordonne, hâte-toi de fuir l'endroit où

il y a dispute et ton âme sera dans le calme.

55. O mon cher fils, ne t'élève pas contre celui qui est plus âgé que toi

; il te donnera satisfaction au jugement et tu sortiras vainqueur. Ne sois

pas impudent, écarte les disputes et vaincs le mal à l'aide du bien.

56. Mon fils! ne t'éloigne pas de ton premier ami de crainte qu'il n'y en

ait aucun autre pour le remplacer.

57. Mon fils, visite les pauvres dans leur malheur et parle de lui en

présence du Sultan et fait ta diligence en le sauvant de la bouche du

lion.

Dt 15. 7; Pr 14. 31; 21. 13; 28. 27; Tob 4. 16; Si 7. 32

58. Mon fils, ne te réjouis pas de ton ennemi quand il meurt, après un peu

de temps tu seras son voisin et lui qui se moquait de toi, respecte et

honore-le et devance-le dans la salutation.

59. Mon fils, lorsqu'un homme se tiendra debout sans occuper de place,

lorsque l'oiseau volera sans ailes, lorsque le corbeau sera blanc comme la

neige, lorsque l'amer deviendra doux comme le miel, alors l'insensé

deviendra sage.

60. Mon fils, si tu veux être sage, refuse ta bouche au mensonge et ta

main au vol, et tu seras sage.

61. Mon fils! Laisse l'homme sage te battre avec un bâton, mais ne laisse

pas l'imbécile t'oindre d'huile odoriférante. Sois humble dans ta jeunesse

et tu seras honoré dans ta vieillesse.

62. Mon fils! Ne résiste pas à un homme aux jours de sa puissance, ni à la

rivière aux jours de son inondation.

63. Mon fils, n'interviens pas dans les fiançailles d'une femme, car si

elle en tire confusion, elle te maudira et si elle en est heureuse, elle

ne se souviendra pas de toi.

64. Mon fils, celui qui brille par son vêtement brille aussi par son

langage, et celui qui est méprisable dans son vêtement l'est aussi dans sa

parole.

65. Mon fils! Si tu as commis un vol, faits-le connaître au Sultan et

donne-lui une part de cela,

que tu puisses être délivré de lui, autrement tu supporteras l'amertume.

66. Mon fils! Fais-toi un ami de l'homme dont la main est satisfaite et

remplie, et ne te fais aucun ami de l'homme dont la main est fermée et

affamée.

67. Il y a quatre choses dans lesquelles ni le roi ni son armée ne peut

être à l'abri :

l'oppression par le vizir, un mauvais gouvernement, la perversion de la

volonté et la tyrannie sur le sujet ; et quatre choses qui ne peuvent pas

être cachées :

Le prudent et l'idiot et les riches et les pauvres.

Chapitre 3



1. Alors moi, Ahikar, lorsque j'eus enseigné cette doctrine à Nadan, fils

de ma soeur, je pensai qu'il la conserverait dans son coeur et resterait à

la cour, et je ne savais pas qu'il n'écoutait pas mes paroles, mais les

jetaient pour ainsi dire au vent.

2. Ensuite je m'assis immobile dans ma maison et donnai à Nadan tous mes

biens, les esclaves, les servantes, les chevaux, le bétail et tout le

reste que je possédais et tout ce que j'avais tiré profit; et le pouvoir

d'ordonner et d'interdire demeura dans la main de Nadan.

3. Et moi, Ahikar je m'assis me reposant et ma maison aussi et parfois

j'allais et réglais mes comptes au roi et rentrais à la maison.

4. Maintenant quand Nadan s'aperçu que le pouvoir d'ordonner et

d'interdire était dans sa propre main, il méprisa ma position et se moqua

de moi et se mit à me blâmer chaque fois que j'apparaissait, disant : "Mon

oncle Ahikar est vieux et il a perdu l'esprit."

5. Et Nadan, mon fils, s'adjugea mes troupeaux, dissipa mon bien et

n'épargna pas mes meilleurs serviteurs, qu'il frappa devant moi, ni mes

bêtes de somme et mes mules qu'il tua.

6. Quand je vis qu'il n'avait aucune compassion pour ses domestiques, ni

sur les membres de la maison, je me levai et l'expulsa de ma maison et

j'envoyai pour informer le roi qu'il avait dissipé

mes biens et ma nourriture.

7. Le roi se leva et appela Nadan et lui dit : "Tant que Ahikar sera en

santé, personne ne régnera sur ses biens, ni sur sa maison."

8. Et la main de Nadan fut enlevée de sur moi, Ahikar, et de toutes mes

marchandises et sur ces entrefaites il n'est allé ni dedans, ni dehors, ni

il ne fut salué non plus.

9 Sur ce, je me suis repenti de mon labeur avec Nadan le fils de ma soeur

et je fus très triste.

10. Nadan avait un frère plus jeune nommé Nabouzardan, donc je le pris à

la place de Nadan,

Et je le fis croître et je l'honorai d'un honneur supérieur. Et je lui

donnai tous

ce que je possédais et je le fis gouverneur de ma maison.

11 Maintenant quand Nadan s'aperçu de ce qui était arrivé, il fut saisi

d'envie et de jalousie et il commença à se plaindre à tous ceux qui

l'interrogeait et à se railler de moi, son oncle Ahikar, disant : "Mon

oncle m'a expulsé de sa maison et a préféré mon frère à moi, mais si le

Dieu Très-Haut me donne la puissance, j'apporterai sur lui le malheur

d'être tué."

12. Et Nadan continua à méditer dans son coeur quant au mal qu'il pourrait

inventer.

Il écrivit une lettre à Achish, le fils de Schah le sage, roi de Perse,

disant ainsi :

13. "Paix et santé et puissance et honneur de la part du roi Sennachérib

d'Assyrie et Ninive et de

son vizir et son secrétaire Ahikar salut, O grand roi! Que la paix soit

entre toi et moi.

14. Quand cette lettre te parviendra, sors aussitôt et va rapidement à la

plaine de Nisrin, en Assyrie et Ninive, je te livrerai le royaume sans

guerre et sans combat."

15. Il écrivit aussi une autre lettre au nom d'Ahikar à Pharaon roi

d'Égypte.

"Que la paix soit entre toi et moi, O puissant roi!

16. Quand cette lettre t'arrivera, sors au-devant de moi et va en Assyrie

et Ninive à la plaine de Nisrin, je te livrerai le royaume sans guerre et

sans combat."

17. Il conforma ces lettres aux lettres écrites de ma main.

18. Alors il plia les deux lettres et les scella de mon sceau; elles

étaient toutefois dans le palais du roi.

19. Alors il alla et écrivit également une lettre du roi à moi, son oncle

Ahikar : "Paix et santé à mon vizir, mon secrétaire, mon chancelier,

Ahikar.

20. O Ahikar, quand cette lettre t'arrivera, assemble tous les soldats qui

sont avec toi et laisse-les être parfaits dans les vêtements et dans le

nombres et apporte-les moi le cinquième jour dans la plaine de Nisrin.

21. Quand tu me verras venant là vers toi, hâte-toi et déplace l'armée

contre moi comme un ennemi qui se battrait avec moi, car j'ai avec moi les

ambassadeurs de Pharaon roi d'Égypte, qu'ils puissent voir la force de

notre armée et puissent nous craindre, car ils sont nos ennemis et ils

nous détestent."

22. Alors il scella la lettre et l'envoya à moi Ahikar par un des

domestiques du roi. Et il prit l'autre lettre qu'il avait écrite et

l'avait déroulée devant le roi et lui lu et lui montra le sceau.

23. Quand le roi entendit ce qui était dans la lettre il fut fortement

troublé et fut dans une terrible colère et dit : "Oh, je lui ai montré ma

sagesse! Qu'ai-je fait à Ahikar pour qu'il écrive ces lettres à mes

ennemis? Est-ce ma récompense de lui pour mes bénéfices pour lui?"

24. Nadan lui dit : "Ne sois pas en peine, o mon seigneur le roi!, Allons

à la plaine de Nisrin et voyons si le récit est vrai ou non."

25. Alors Nadan se leva le cinquième jour et prit le roi et les soldats et

le vizir et ils allèrent au désert à la plaine de Nisrin. Le roi regarda

et voilà! j'étais là avec mon armée.

26. Quand je le vis venir vers moi, je rangeai mon armée en bataille en

face de lui comme pour la guerre, sur la foi de la lettre que mon fils

m'avait envoyée, ne sachant pas les manigances que Nadan avait fait contre

moi.

27. Quand le roi vit ce que j'ai fait, il a été saisi d'inquiétude, de

terreur et de perplexité et fut

irrité d'une grande colère.

28. Mon fils dit au roi : "As-tu vu, o mon Seigneur le roi! Ce que ce

misérable a fait?

Mais ne sois pas en colère et ne sois pas peiné ni affligé, mais va à ta

maison et assis-toi sur ton trône, et je t'apporterai Ahikar attaché et

enchaîné avec des chaînes et je chasserai tes ennemis loin de toi sans

peine."

29. Le roi retourna à son trône, étant troublé au sujet de moi, Ahikar et

ne fit rien me concernant. Alors Nadan, mon fils, vint près de moi et me

dit : "Le seigneur roi m'a envoyé près de toi pour te dire : Tout ce que

tu as fait, tu l'as bien fait. Le roi te loue beaucoup.

30. Et maintenant il m'a envoyé vers toi pour que tu renvoie les soldats

et que tu viennes toi-même vers lui avec tes mains attachées derrière toi

et tes pieds enchaînés, que les ambassadeurs de Pharaon puissent le voir,

et que le roi puisse être craint , par eux et par leur roi."

31. Alors je répondis et dit : "Entendre c'est obéir." Je me levai tout de

suite et liai mes mains derrière moi et enchaînai mes pieds.

32. Nadan me pris et alla avec moi chez le roi. Quand j'entrai en la

présence du roi, je fis

la révérence devant lui sur le sol et lui souhaitai la puissance et une

vie éternelle.

33. Alors le roi dit : "O Ahikar, mon secrétaire, le gouverneur de mes

affaires, mon chancelier, le dirigeant de mon État, dis-moi quel mal

t'ai-je fait pour que tu me récompenses de cet acte méprisable."

34. Alors ils me montrèrent les lettres de mon écriture et avec mon sceau.

Quand je vis cela, mes membres tremblèrent et ma langue se lia

instantanément et j'étais incapable de dire un mot par crainte; je penchai

ma tête vers le sol et j'étais muet.

35. Quand le roi vit cela, il était certain que c'était de moi et il se

leva tout de suite et leur

commanda de me tuer et de frapper mon cou avec l'épée à l'extérieur de la

ville.

36. Alors Nadan cria et dit : "O Ahikar, o caractère ingrat! Quelle

utilité à ton plan ou ton pouvoir en faisant cela au roi.?"

37. Le nom du bourreau était Abu Samik (var. Nabousemak). Le roi lui dit :

" O bourreau! Va, fends le cou de Ahikar à la porte de sa maison et jette

sa tête loin de son corps à cent coudées."

38. Je tombai face contre terre, et je dis : "Seigneur roi, vis à jamais!

Tu veux donc me tuer, que ta volonté soit faite. Je sais que je ne suis

pas coupable mais l'homme mauvais doit rendre compte de sa méchanceté;

néanmoins, o mon seigneur le roi! Je t'implore et implore ton amitié,

permet au bourreau de donner mon corps à mes serviteurs, qu'ils puissent

m'ensevelir, et laisse ton serviteur être ton sacrifice."

39. Le roi se leva et commanda que le bourreau fasse selon mon désir.

40. Il commanda immédiatement que ses domestique m'amènent avec le

bourreau et que j'aille avec lui nu qu'il puisse me tuer.

41. Et moi, Ahikar, j'envoyai dire à ma femme : "Viens au-devant de moi et

amène avec toi mille jeunes filles habillées de fin lin, de pourpre et de

safran, qui danseront au-devant de moi et se lamenteront jusqu'à ma mort."


42. Prépare une table pour le bourreau et pour ses domestiques. Et apporte

une grande quantité de vin, qu'ils puissent boire."

43. Elle fit tout ce que je lui avais commandé. Elle fut remplie d'une

grande sagesse, fut intelligente et prudente. Et elle a uni tout le

potentiel de courtoisie et d'instruction.

44. Quand l'armée du roi et le bourreau arrivèrent, ils trouvèrent la

table mise en ordre, le vin et les viandes luxueuses et ils commencèrent à

manger et à boire jusqu'à ce qu'ils aient été rassasiés et ivres.

45. Alors moi, Ahikar je pris le bourreau à part de la troupe et je dis :

"O Abu Samik, ne sais-tu pas que quand Sarhédom le roi, le père de

Sennachérib, voulu te tuer, je t'ai pris et t'ai caché dans une place sûre

jusqu'à ce que la colère du roi diminue et il t'a demandé?

46. Quand je t'ai amené en sa présence il s'est réjoui de toi : et

rappel-toi maintenant la bonté que je t'ai faite.

47. Je sais que le roi se repentira à propos de moi et sera irrité avec

une grande colère à propos de mon exécution.

48. Car je ne suis pas coupable et ça sera quand tu me présenteras devant

lui dans son palais, tu le rencontreras avec une importante bonne fortune

et il saura que Nadan, le fils de ma soeur, m'a trompé et m'a fait cet

acte méprisable et le roi se repentira de m'avoir tué ; et maintenant j'ai

une cave dans le jardin de ma maison et personne ne le sais.

49. Cache-moi dedans et que ma femme le sache. Et j'ai un esclave dans la

prison qui mérite d'être tué.

50. Amène-le dehors et revêts-le de mes vêtements et demande à tes

domestiques, quand ils auront bu, de le tuer. Ils ne sauront pas qui ils

sont en train de tuer.

51. Jette sa tête loin de son corps à cent coudées et donne son corps à

mes serviteurs qu'ils puissent l'ensevelir. Tu emmagasineras un grand

trésor avec moi.

52. Ensuite le bourreau fit comme je lui avait commandé et il alla chez le

roi et lui dit : "Seigneur roi vis à jamais!"

53. Alors, ma femme descendit dans la cachette chaque semaine ce qui me

suffisais et personne ne le sus, mais seulement elle.

54. L'histoire fut annoncée et répétée et diffusée à l'étranger dans

chaque région, comment moi, Ahikar, le sage, je fus tué et mort et tous

les gens de cette ville prirent le deuil à cause de moi.

55. Et ils pleurèrent et dirent : "Hélas pour toi, O Ahikar! Et pour ton

savoir et ta courtoisie! Comme nous sommes triste à propos de toi et de ta

connaissance!

Où peut-on trouver un autre comme toi? Et où peut-il être un homme si

intelligent, si savant, si habile souverain pour te ressembler qu'il

puisse prendre ta place ?"

56. Cependant, le roi se repentit à propos de moi et son repentir ne lui

servi à rien.

57. Alors il appela Nadan, mon fils, et lui dit : "Va et prends tes amis

avec toi et faits des funérailles à ton père Ahikar et lamentes-toi sur

lui comme c'est la tradition, faisant honneur à sa mémoire."

58. Mais quand Nadan, l'idiot, l'ignorant, l'impitoyable, alla à ma

maison, il n'a ni pleuré, ni

ne s'est endeuillé, ni ne s'est lamenté, mais il assembla des gens cruels

et corrompus et se mis à manger et boire.

59. Alors, Nadan commença à saisir les servantes et les esclaves

m'appartenant et il les lia et les tortura et les roua douloureusement de

coups.

60. De plus, il ne respecta pas ma femme, elle qui l'a élevé comme son

propre garçon, mais il voulu qu'elle tombe dans le tort avec lui.

(fornication, adultère)

61. Mais moi, Ahikar, je fus jeté dans la cave et j'entendais les pleurs

de mes esclaves et mes voisins, et je louais le Dieu Très-Haut, le

miséricordieux, je le remerciais et je priais toujours le Dieu Très-Haut.

62. Et le bourreau venait de temps en temps me voir pendant que j'étais

dedans la cachette : et je venais et l'implorais. Il me consolait et

souhaitait ma délivrance.

63. Lorsque l'histoire fut annoncée dans d'autres pays que, moi Ahikar le

sage, je fus tué, tous les rois furent peinés et méprisèrent le roi

Sennachérib et ils pleurèrent sur moi, celui qui résout les énigmes.

Chapitre 4



1. Quand le roi d'Égypte s'est assuré que moi, Ahikar, j'étais mort, il se

leva immédiatement et écrivit une lettre au roi Sennachérib, lui rappelant

"La paix, la santé, la force et l'honneur que nous souhaitons

particulièrement pour toi, mon frère aimé, roi Sennachérib.

2. J'ai désiré construire un château entre le ciel et la terre et je veux

que tu m'envois un homme sage, intelligent de toi qui le construira pour

moi et qui répondra à toutes mes questions et que je puisses avoir les

impôts et les taxes douanières d'Assyrie pendant trois ans."

3. Alors il scella la lettre et l'envoya à Sennachérib.

4. Il la pris et la lut et la donna à ses vizirs et à la noblesse de son

royaume et ils furent perplexes et honteux et le roi fut irrité d'une

grande colère et fut embarrassé à propos de comment il devrait agir.

5. Alors il rassembla les anciens et les hommes savants, les hommes sages,

les philosophes, les devins, les astrologues et tous ceux qui sont dans

son pays et leur lut la lettre et leur dit : "Qui parmi vous ira chez le

Pharaon roi d'Égypte et répondra à ses questions?"

6. Ils lui répondirent : "O notre seigneur le roi! Sais-tu qu'il n'y a

personne dans ton royaume qui connaît ses questions sauf Ahikar, ton vizir

et secrétaire.

7. Mais quant à nous, nous n'avons aucune compétence, à moins que ce soit

Nadan, le fils de sa soeur, car il lui a appris toute sa sagesse, son

savoir et sa science. Appelle-le, peut-être qu'il pourra délier ce noeud

dur."

8. Alors, le roi appela Nadan et lui dit : "Regarde cette lettre et

comprends ce qui est dedans." Nadan la lut, et il dit : "O mon seigneur!

Qui est capable de construire un château entre le ciel et la terre?"

9. Quand le roi entendit le discours de Nadan il se mortifia d'une grande

douleur et avec chagrin, et descendit de son trône et alla s'assoire dans

les cendres et commença à pleurer et hurler sur Ahikar.

10. Disant : "O quel chagrin! O Ahikar, qui a vraiment connu les secrets

et les énigmes! Malheur à moi à cause de toi, O Ahikar, enseignant de mon

pays et gouverneur de mon royaume, où trouverai-je quelqu'un comme toi? O

Ahikar, o enseignant de mon pays, où me tournerai-je pour toi? Que je suis

triste pour toi! Comment aie-je pu te détruire! Et écouter le discours

d'un stupide, garçon ignorant sans savoir, sans religion, sans courage.

11.Oh! Et de nouveau Oh pour moi! Qui te rendra à moi, juste cette fois,

ou m'apportera le mot que Ahikar est vivant? Et je lui donnerai la moitié

de mon royaume.

12. D'où est-ce pour moi ? Oh, Ahikar! Que je puisse te voir juste cette

fois, que je puisse me rassasier de toi en te contemplant, et en me

réjouissant de toi.

13. O quel chagrin pour moi pour toujours! O Ahikar, comment ai-je pu te

tuer! Et je n'ai pas fait attention à ton cas jusqu'à ce que j'ai vu le

fond de cet affaire."

14. Ainsi, le roi continua à pleurer nuit et jour. Alors, quand le

bourreau vit la colère du roi et sa douleur pour Ahikar, son coeur

s'adouci envers lui et il alla en sa présence et lui dit :

15. "O mon seigneur! Commande que tes domestiques coupent ma tête." Alors

le roi lui dit : "Malheur à toi, Abu Samik, quelle est ta faute?"

16. Le bourreau lui répondit : "O mon maître! Chaque esclave qui agit

contrairement à la parole de son maître est tué et j'ai agi contrairement

à ton ordre."

17. Alors le roi lui a dit : "Malheur à toi, O Abu Samik, en quoi as-tu

agi contrairement à mon commandement?"

18. Et le bourreau lui dit : "O mon seigneur! Tu m'as vraiment ordonné que

je tue Ahikar et je savais que tu te repentirais à propos de lui et qu'il

avait été trompé et je l'ai caché dans une place sûre, et j'ai tué un de

ses esclaves et il est maintenant à l'abri dans la cave et si tu me

l'ordonnes, je te l'apporterai."

19. Le roi lui dit : "Malheur à toi, O Abu Samik! Tu t'es moqué de moi et

je suis ton seigneur."

20. Le bourreau lui dit : "Non, mais par la vie de ta tête, O mon

seigneur! Ahikar est à l'abri et vivant."

21. Quand le roi entendit cela, il était certain que c'était vrai et sa

tête se mit à défaillir et il s'évanoui de joie, et il leur ordonna

d'amener Ahikar.

22. Il dit au bourreau : "O domestique fidèle! Si ton discours est vrai,

je t'enrichirai avec joie et j'exalterai ta dignité au-dessus de tous tes

amis."

23. Alors, le bourreau s'en alla en se réjouissant jusqu'à ce qu'il soit

arrivé à ma maison. Et il ouvrit la porte de la cachette et descendit et

me trouva assis, louant Dieu et le remerciant.

24. Il cria en me disant : "O Ahikar, j'apporte beaucoup de joie, de

bonheur et de plaisir!"

25. Je lui dis : "Quelles sont les nouvelles, O Abu Samik?" Il me dit tout

du Pharaon du commencement à la fin. Alors il me pris avec lui et nous

sommes allés chez le roi.

26. Quand le roi me regarda, il me vit dans un état de misère et que mes

cheveux étaient devenus longs comme les bêtes sauvages et mes ongles,

comme les griffes d'un aigle et que mon corps était terni de poussière et

la couleur de mon visage avait changé et s'était défraîchi et était

maintenant comme la cendre.

27. Quand le roi vit cela il fut désolé et se leva immédiatement et

m'enlaça et m'embrassa,

et pleura sur moi et dit : "Que la louange soit à Dieu! Qui t'a ramené à

moi."

28. Alors il me consola et me réconforta. Ensuite. il enleva sa robe et la

mis sur le bourreau et il était très gracieux et lui donna une grande

richesse et il m'a donné le repos.

29. Alors, je dis au roi : "Que le roi vive à jamais! Ceux-ci sont les

actions des enfants du monde. J'ai cultivé un palmier que je puisse m'y

appuyer et il s'est plié sur le côté et m'a jeté en bas.

30. Mais, o mon seigneur! Depuis que je me suis présenté devant toi, ne

laisse plus les soucies t'opprimer." Alors, le roi me dit : "Béni soit

Dieu, qui t'a pris en pitié et savait que tu étais lésé et t'a sauvé et

délivré de la mort.

31. Mais va prendre un bain chaud et rase ta tête, coupe tes ongles,

change tes vêtements et amuse-toi pendant quarante jours, que tu puisse te

faire du bien et améliorer ta condition et la couleur de ton visage puisse

revenir.

32. Alors le roi enleva sa robe somptueuse et il la mit sur moi et je

remerciai Dieu et fis la révérence au roi et partis à ma demeure heureux

et content, louant le Dieu Très-Haut.

33. Et les gens de ma maison se réjouirent avec moi, et mes amis et tous

ceux qui avaient entendu dire que j'étais vivant se réjouissèrent aussi.

Chapitre 5




1. Je fis comme le roi me commanda et je me reposai pendant quarante

jours.

2. Alors je m'habillai dans ma robe la plus éclatante et j'allai voir le

roi, avec mes esclaves derrière moi et devant moi, me réjouissant et étant

enchanté.

3. Mais quand Nadan, le fils de ma soeur, s'aperçu de ce qui arrivait, la

crainte et la terreur s'emparèrent de lui et il fut troublé, ne sachant

que faire.

4. Quand je vis cela, j'entrai en la présence du roi et le saluai ; il me

rendit la salutation,

et il me fit asseoir à son côté, me disant : "O mon cher Ahikar! Regarde

ces lettres que le roi d'Égypte nous a envoyées, après qu'il entendit dire

que tu était mort.

5. Il nous a provoqué et nous a accablé et beaucoup de gens de notre pays

se sont enfuis en Égypte par crainte des impôts que le roi d'Égypte a

envoyés exiger de nous."

6. Alors je pris la lettre et la lus et compris tout son contenu.

7. Alors je dis au roi : "Ne soit pas peiné, 0 mon seigneur! J'irai en

Égypte et je rendrai les réponses au Pharaon, et je lui montrerai cette

lettre et je lui répliquerai au sujet des impôts et je renverrai tous ceux

qui se sont enfuis; et je mettrai tes ennemis dans la honte avec l'aide du

Dieu Très-Haut et pour le bonheur de notre royaume."

8. Quand le roi entendit mes paroles, il se réjouit d'une grande joie et

il me fit faveur.

9. Je dis au roi : "Accorde-moi un délai de quarante jours que je puisse

considérer cette question et m'occuper d'elle." Le roi me le permis.

10. J'allai à ma demeure et j'ordonnai que les chasseurs capturent deux

jeunes aiglons pour moi, ils les capturèrent et me les apportèrent : et

j'ordonnai aux les tisserands de cordes de tisser deux cordes de coton

pour moi, chacun d'eux, deux mille coudées de long et je fis apporter les

charpentiers et je leur ordonnai de faire deux grandes cages et ils le

firent.

11. Alors je pris deux petits garçons et je consacrai chaque jour à

sacrifier les agneaux et à nourrir les aigles et les garçons et à

pratiquer les garçons à monter sur le dos des aigles et je les liai d'un

noeud ferme et liai le câble aux pieds des aigles et les laissai s'élever

vers le haut peu à peu chaque jour, à une distance de dix coudées, jusqu'à

ce qu'ils grandissent habitués et ils étaient formés pour cela; et ils ont

élevé toute la longueur de la corde jusqu'à ce qu'ils aient atteint le

ciel; les garçons étant sur leurs dos. Alors je les ramenai à moi.

12. Quand je vis que mon désir était accompli, je chargeai les garçons que

quand ils seront portés en haut dans le ciel ils devront crier, disant :

13. Apportez-nous de la boue et du mortier que nous puissions construire

un château pour le roi Pharaon, car nous sommes inoccupés."

14. Je n'arrêtai jamais de les former et de les exercer jusqu'à ce qu'ils

aient atteint le point extrême d'habileté possible.

15. Alors les quittant, j'allai chez le roi et lui dis : "O mon seigneur!

Le travail est fini selon ton désir. Lève-toi avec moi que je puisse te

montrer le prodige."

16. Donc le roi se leva rapidement et s'assis avec moi et nous allâmes

dans un vaste endroit et j'envoyai chercher les aigles et les garçons, et

je les liai et les laissai planer dans l'air pour toute la longueur des

cordes et ils commencèrent à crier comme je leur avais appris. Alors je

les ramenai à moi et les mis à leurs places.

17. Le roi et ceux qui étaient avec lui s'émerveillèrent avec un grand

étonnement : et le roi m'embrassa entre les yeux et me dit : "Va en paix,

O mon bien-aimé! O fierté de mon royaume! en Égypte et réponds aux

questions du Pharaon et surmonte-le par la force du Dieu Très-Haut."

18. Alors je lui dis adieu et je pris mes troupes et mon armée et les

jeunes hommes et les aigles et j'allai vers les demeures de l'Égypte; et

quand j'arrivai, je me tournai vers le pays du roi.

19. Quand les gens de l'Égypte surent que Sennachérib avait envoyé un

homme de son conseil privé pour parler avec le Pharaon et répondre à ses

questions, ils portèrent la nouvelle au roi Pharaon et il envoya un

membres de ses conseillers privés pour m'amener devant lui.

20. Alors, je vins et j'entrai en la présence du Pharaon et lui fis la

révérence comme il se doit de faire aux rois.

21. Et je lui dis : "O mon seigneur le roi! Sennachérib le roi te salut

avec abondamment de paix, de puissance et d'honneur.

22. Il m'a envoyé, moi qui suis un de ses esclaves, que je puisses

répondre à tes questions et puisses accomplir tout tes désirs : car tu as

envoyé chercher de mon seigneur le roi un homme qui te construira un

château entre le ciel et la terre.

23. Et moi par l'aide du Dieu Très-Haut et ta noble faveur et la puissance

de mon seigneur le roi je le construirai pour toi comme tu le désires.

24. Mais O mon seigneur le roi! Ce que tu y as dit des impôts de l'Égypte

pendant trois ans--maintenant la stabilité d'un royaume c'est la justice

stricte et si tu gagnes et si ma main n'a aucune habileté à te répondre,

alors mon seigneur le roi t'enverra les impôts que tu as demandés.

25. Et si je réponds à tes questions, il te restera à envoyer tout ce que

tu as mentionné à mon seigneur le roi."

26. Quand le Pharaon entendit mon discours, il s'étonna et fut désemparé

face à la liberté de ma langue et le charme de mon discours.

27. Le roi Pharaon me dit : "O homme! Quel est ton nom?" Et je lui

répondis : "Ton serviteur est Abiqam et je suis une petite fourmi parmi

les fourmis du roi Sennachérib."

28. Alors, le Pharaon me dit : "Na-t-il pas, ton seigneur, personne de

plus haute noblesse que toi, pour qu'il m'envoie une petite fourmi me

répondre et s'entretenir avec moi?"

29. Je lui répondis : "O mon seigneur le roi! Je pourrais avec le Dieu

Très-Haut accomplir ce qui est dans ton esprit, car Dieu est avec le

faible pour qu'Il puisse confondre celui qui est puissant."

30. Alors le Pharaon commanda qu'ils préparent une demeure pour moi,

Abiqam et me pourvoir en nourriture, en viande, en boisson et tout ce que

j'avais besoin.

31. Et quand cela fut fini, trois jours après, le Pharaon s'habilla de

pourpre et d'écarlate et alla s'asseoir sur son trône et tous ses vizirs

et les magnats de son royaume étaient debout avec leurs mains croisées,

leurs pieds rapprochés et leurs têtes inclinées.

32. Ensuite le Pharaon envoya me chercher et quand je lui fus présenté, je

fis la révérence devant lui, et embrassai le sol devant lui.

33. Le roi Pharaon me dit : " O Abiqam, à qui puis-je ressembler? Et les

grands de mon royaume, à qui ressemblent- ils?"

34. Je lui répondis : "O mon seigneur le roi! Tu es comme l'idole Bel et

les grands de ton royaume ressemble à ses domestiques."

35. Il me dit : "Va et reviens ici demain." Ainsi j'allai comme le roi

Pharaon l'avait commandé.

36. Le lendemain j'entrai en la présence du Pharaon et fis la révérence et

me tins debout devant le roi. Et le Pharaon était paré de couleur écarlate

et les grands étaient parés de blanc.

37. Le Pharaon me dit "O Abiqam, à qui puis-je ressembler? Et les grands

de mon royaume, à qui ressemblent-ils?"

38. Je lui répondis : "O mon seigneur! Tu es comme le soleil et tes nobles

ressemblent à ses rayons." Et le Pharaon me dit : "Va à ta demeure et

viens ici demain."

39. Alors le Pharaon commanda que sa cour porte du blanc pur et le Pharaon

fut paré comme eux et s'assis sur son trône et leur commanda qu'ils

aillent me chercher. J'entrai et m'assis devant lui.

40. Le Pharaon me dit : "O Abiqam, à qui puis-je ressembler? Et mes

nobles, à qui ressemblent-ils?"

41. Je lui répondis : "O mon seigneur! Tu es comme la lune et tes nobles

ressemblent aux planètes et aux étoiles." Et le Pharaon me dit : "Va et

demain soit ici."

42. Alors le Pharaon commanda que ses domestiques portent des robes de

couleurs diverses et le Pharaon porta une robe de velours rouge et de

diverses couleurs et s'assis sur son trône et commanda qu'ils aillent me

chercher. Et j'entrai et fis la révérence devant lui.

43. Il dit : "O Abiqam, à qui puis-je ressembler? Et mes armées, à qui

ressemble-elles?" Et je répondis : "O mon seigneur! Tu es comme le mois

d'avril et tes armées ressemblent à ses fleurs."

44. Quand le roi entendit cela, il se réjoui d'une grande joie et dit : "O

Abiqam! La première fois tu m'as comparé à l'idole Bel et mes grands à ses

domestiques.

45. La deuxième fois tu m'as comparé au soleil et mes grands au rayon du

soleil."

46. Et la troisième fois tu m'as comparé à la lune et mes grands aux

planètes et aux étoiles.

47. Et la quatrième fois tu m'as comparé au mois d'avril et mes grands à

ses fleurs.

Mais maintenant, O Abiqam! Dis-moi, ton seigneur, roi Sennachérib, à qui

peut-il ressembler? Et ses grands, à qui ressemblent-ils?"

48. Moi, Ahikar, je criai d'une voix forte et dis : "Dieu me garde de

parler de mon seigneur le roi et pendant que toi, tu es assis sur ton

trône. Mais lève-toi sur tes pieds que je puisses te dire à qui mon

seigneur le roi ressemble et à qui ses grands ressemblent."

49. Pharaon fut désemparé par la liberté de mon discours et ma hardiesse à

répondre. Alors le Pharaon se leva de son trône et se tint debout devant

moi et me dit : "Dis-moi maintenant, que je puisses voir à qui ton

seigneur le roi ressemble et ses grands, à qui ils ressemblent.

50. Mon seigneur est comme le Dieu du ciel et ses grands sont comme les

éclairs et le tonnerre et quand il l'ordonne les vents soufflent et la

pluie tombe.

51. Il commande le tonnerre et les éclairs et la pluie et il garde le

soleil et il ne donne pas sa lumière et garde la lune et les étoiles et

ils ne tourne pas.

52. Et il commande la tempête et elle souffle et la pluie tombe et

elle piétine avril et détruit ses fleurs et ses maisons."

53. Quand le Pharaon entendit ce discours, il fut énormément troublé et

fut irrité d'une grande colère et me dit : "O homme! Dis-moi la vérité et

fais-moi savoir qui tu es vraiment."

54. Je lui dis la vérité : "Je suis Ahikar le scribe, le plus grand des

conseillers privés du roi Sennachérib, et je suis son vizir et le

gouverneur de son royaume et son chancelier."

55. Il me dit : "Tu as dit la vérité dans cette affirmation. Mais nous

avons entendu parler de Ahikar, que le roi Sennachérib l'a tué, pourtant

tu sembles vraiment être bien vivant."

56. Je lui répondis : "Oui, eh bien il l'était, mais loué soit Dieu, qui

connais ce qui est caché, car mon seigneur le roi avait commandé que je

sois tué et il a cru aux paroles d'un homme débauché, mais le Seigneur m'a

délivré, et béni est celui qui se confie en Lui."

57. Le Pharaon me dit : "Va et demain sois ici et dis-moi une parole que

je n'ai jamais

entendue de mes grands ni des gens de mon royaume et de mon pays."



Chapitre 6




1. J'allai à ma demeure et écrivit une lettre, y disant judicieusement :

2. "De Sennachérib roi d'Assyrie et de Ninive au Pharaon roi d'Égypte.

3. Que la paix soit avec toi, O mon frère! Et que nous vous faisons

connaître par ceci qu'un frère a besoin de son frère et les rois l'un de

l'autre et mon espoir de toi c'est que tu puisses me prêter neuf cents

talents d'or, car j'en ai besoin pour le ravitaillement de quelques uns de

mes soldats, que je puisses le dépenser pour eux. Et après un peu de

temps, je te les retournerai."

4. Alors je pliai la lettre et la présentai le lendemain au Pharaon.

5. Quand il la vit, il fut confu et me dit : "En vérité je n'ai jamais

entendu rien de semblable à cette parole de quiconque."

6. Alors moi, Ahikar, je lui dis : "Vraiment c'est une dette que tu as

envers mon seigneur le roi."

7. Le Pharaon l'accepta, disant : "O Ahikar, c'est comme toi qui est

honnête dans le service des rois.

8. Béni soit Dieu qui t'a fait parfait en sagesse et t'a orné de

philosophie et de connaissance.

9. Et maintenant, O Ahikar, il reste ce que nous désirons de toi, que tu

puisses nous faire construire un château entre le ciel et la terre."

10. Alors je dis : "Entendre c'est devoir obéir. Je te construirai un

château selon ton désir et ton choix; mais, O mon seigneur! Prépare-nous

la chaux, la boue, le mortier et les ouvriers et j'ai d'habiles

constructeurs qui construiront pour toi comme tu le désires."

11. Et le roi prépara tout cela pour moi et nous allâmes dans un vaste

endroit; et moi et mes garçons y allèrent et je pris les aigles et les

jeunes hommes avec moi ; et le roi et tous ces grands allèrent et la ville

entière s'assembla, afin qu'ils puissent voir ce que je ferais.

12. Alors je sortis les aigles des boîtes et attachai les jeunes hommes

sur leurs dos et liai les cordes aux pieds des aigles et les laissai

s'envoler dans l'air. Et ils montèrent vers le haut, jusqu'à ce qu'ils

soient entre le ciel et la terre.

13. Et les garçons commencèrent à crier, disant : "Apportez-nous de la

boue et du mortier que nous puissions construire un château pour le roi

Pharaon, car nous sommes inoccupés."

14. La foule fut étonnée et perplexe et s'émerveilla. Et le roi et ses

grands s'émerveillèrent.

15. Moi, Ahikar, et mes domestiques commencèrent à battre les ouvriers et

nous criâmes aux troupes du roi, leur disant : "Apportez aux habiles

ouvriers ce qu'ils veulent et ne les gêné pas dans leur travail."

16. Et le roi me dis : "Tu es fou; qui peut apporter quoi que ce soit

jusqu'à cette distance?"

17. Je lui répondis : "O mon seigneur! Comment construirons-nous un

château dans les airs? Et si mon seigneur le roi était ici, il aurait

construit plusieurs châteaux en un jour seul."

18. Le Pharaon me dit : "Va, O Ahikar, à ta demeure et repose-toi, car

nous avons renoncé à construire le château et demain vient me voir."

19. Alors j'allai à ma demeure et le lendemain je me présentai devant le

Pharaon. Et il dit : "O Ahikar, quelles sont les nouvelles du cheval de

ton seigneur? Car quand il hennit dans le pays d'Assyrie et de Ninive, et

nos juments entendent sa voix, elles abandonnent leur jeune."

20. Et quand j'entendis ce discours j'allai et pris un chat et le liai et

commençai à le flageller avec de violentes flagellations jusqu'à ce que

les Égyptiens l'entendent et ils allèrent et en parlèrent au roi.

21. Le Pharaon envoya me chercher et me dit : "O Ahikar, pour quelle

raison flagelles-tu ainsi et frappes-tu cette bête muette?"

22. Je lui répondis : "O mon seigneur le roi! En vérité ce chat m'a causé

du dommage et l'a mérité le rouant de coups et le flagellant, parce que

mon seigneur le roi Sennachérib m'avait donné un excellent coq et il avait

une pure voix forte et connaissait les heures du jour et la nuit.

23. Le chat s'est levé durant la nuit et a coupé sa tête et est partie; et

à cause de cela je l'ai traité durement."

24. Le Pharaon me dit : "O Ahikar, je vois de tout cela, que tu es

vieillissant et tu te trompes,

car entre l'Égypte et Ninive il y a soixante-huit parasanges et comment

est-il allé durant la nuit couper la tête de ton coq et revenir?"

25. Je lui répondis : "O mon seigneur! S'il y avait une telle distance

entre l'Égypte et Ninive, comment tes juments pourrait entendre quand le

cheval de mon seigneur hennit et abandonner leur jeune? Et comment la voix

du cheval pourrait atteindre l'Égypte?"

26. Et quand le Pharaon entendit cela, il sut que j'avais répondu à ses

questions.

27. Le Pharaon dit : "O Ahikar, je veux que tu me fasses des cordes de

sable."

28. Je lui répondis : "O mon seigneur le roi! Ordonne-leur de m'apporter

une corde semblable de la trésorerie que je puisse en faire une pareille

!"

29. J'allai derrière la maison et fit des trous dans le solide du rivage

de la mer,

Et je pris une poignée de sable dans ma main et quand le soleil se leva et

pénétra dans les trous, j'étendis le sable au soleil jusqu'à ce qu'il soit

devenu tissé comme des cordes.

30. Je dis : "Commande que tes domestiques prennent ces cordes et chaque

fois que tu le désireras, je t'en tisserai comme celles-ci."

31. Le Pharaon dit : "O Ahikar, nous avons une meule ici et elle a été

cassée et je veux que tu la couses."

32. Alors je regardai et trouvai une autre pierre.

33. Et je dis au Pharaon : "O mon seigneur! Je suis un étranger et je n'ai

aucun outil pour la couture.

34. Mais je veux que tu commandes à tes fidèles cordonniers de me tirer du

fil de cette pierre, que je puisse coudre cette meule."

35. Alors le Pharaon et tous ses grands rirent. Et il dit : "Béni soit le

Dieu Très-Haut, qui t'a donné cette intelligence et cette connaissance."

36. Quand le Pharaon vit que j'avais triomphé de lui et que j'avait rendu

ses réponses, il devint enthousiasmé, et commanda qu'ils rassemblent pour

lui les impôts de trois années et l'apporte à moi Ahikar.

37. Il se dépouilla de ses robes et les mis sur moi et sur mes soldats et

mes domestiques et me donna les dépenses de mon voyage.

38. Il me dit : "Va en paix, O force de son seigneur et fierté de ses

docteurs! Y a-t-il entre n'importe lequel des Sultans quelqu'un comme toi?

Donne mes salutations à ton seigneur le roi Sennachérib et dis-lui comment

nous lui avons envoyé des cadeaux, car les rois sont satisfaits de peu."

39. Alors, je me levai et embrassai les mains du roi Pharaon et embrassai

le sol devant lui et lui souhaitai la force et une longue vie et

l'abondance dans sa trésorerie et lui dis : "O mon seigneur! Je désire de

toi, qu'aucun de nos paysans reste en Égypte."

40. Le Pharaon se leva et envoya des hérauts pour proclamer dans les rues

de l'Égypte que pas un des gens d'Assyrie ou de Ninive devrait rester en

terre d'Égypte, mais qu'ils devraient aller avec Ahikar.

41. Alors j'allai et pris congé du roi Pharaon et voyageai, cherchant la

terre d'Assyrie et Ninive ;

et j'avais quelques trésors et beaucoup de richesses.

42. Quand la nouvelle parvint au roi Sennachérib que moi, Ahikar, je

venais, il partit me rencontrer et il se réjouit extrêmement à propos de

moi avec une grande joie et m'enlaça et m'embrassa et me dit : "Bienvenue

à la maison, O parent! Mon frère Ahikar, force de mon royaume et fierté de

mon règne.

43. Demande ce que tu veux de moi, même si tu désires la moitié de mon

royaume et de mes biens.

44. Alors, je lui dis : "O mon seigneur le roi, vis toujours dans les

générations des générations! Montre faveur, O mon seigneur le roi! À Abu

Samik dans mon lot de terrain, parce que ma vie était dans les mains de

Dieu et dans les siennes."

45. Alors le roi Sennachérib dit : "Que l'honneur soit sur toi, O mon

bien-aimé Ahikar! Je ferai le statu d'Abu Samik, le bourreau, plus haut

que tous mes conseillers privés et mes favoris."

46. Alors le roi commença à me demander comment j'avais triomphé du

Pharaon de ma première arrivée jusqu'à ce que je sois parti de sa présence

et comment j'avais répondu à toutes ses questions et comment je reçus les

impôts de lui et les changements de vêtements et les cadeaux.

47. Sennachérib le roi se réjouit d'une grande joie et me dit : "Prends ce

que tu voudrais avoir volontiers de ce tribut, car tout cela est dans ta

main."

48. Et je lui dis : "O mon seigneur le roi, vis toujours dans les

générations des générations! Je ne désires rien, mais la sécurité de mon

seigneur le roi et la continuité de sa grandeur.

49. O mon seigneur! Qu'est-ce que je peux faire avec la richesse? Mais si

tu me montrerais faveur, donne-moi Nadan, le fils de ma soeur, que je

puisse le récompenser pour ce qu'il m'a fait et m'accorde son sang et me

tienne innocent de cela."

50. Sennachérib le roi dit : "Prends-le, je te l'ai donné" Et je pris

Nadan, le fils de ma soeur et attachai ses mains avec les chaînes de fer

et l'amenai à ma demeure et je mis une lourde chaîne sur ses pieds et liai

cela avec un noeud serré et après l'avoir attaché ainsi, je le jetai dans

une pièce sombre et nommai Nebu-hal comme sentinelle sur lui et commandai

qu'il lui donne une miche de pain et un peu d'eau chaque jour.

Chapitre 7



1. Chaque fois que j'entrais ou je sortais, je grondais Nadan, le fils de

ma soeur, lui disant sagement :

2. O Nadan, mon garçon! Je t'ai fait tout ce qui est bon et aimable. Et tu

m'as récompensé pour cela avec ce qui est vilain et mauvais et avec le

meurtre.

3. "O mon fils! Il est dit dans les proverbes : Celui qui n'écoute pas

avec ses oreilles, ils le feront écouter avec la nuque de son cou."

4. Nadan dit : "Pour quelle raison est-tu irrité contre moi?"

5. Je lui répondis : "Parce que je t'ai élevé et t'ai enseigné et t'ai

donné l'honneur et le respect et

t'ai fait grand et t'ai élevé avec la meilleure éducation et t'ai assis à

ma place que tu puisses être

mon héritier dans le monde et tu m'as traité en voulant me tuer et m'as

récompensé avec ma ruine.

6. Mais le Seigneur savait que j'étais trompé et Il m'a sauvé du piège que

tu avais

fait pour moi, car le Seigneur guérit les coeurs brisés et fait obstacle à

l'envieux et à l'hautain.

7. O mon garçon! Tu as été pour moi comme le scorpion qui, quand il frappe

sur la roche, il la perce.

8. O mon garçon! Tu es comme la gazelle qui mangeait les racines de sumac

des courroyeurs et il lui a dit : "Mange- moi aujourd'hui et remplis-toi

et demain ils travailleront ta peau dans mes racines."

9. O mon garçon! Tu as été pour moi comme un homme qui a vu son camarade

nu dans le temps froid d'hiver; et il a pris de l'eau froide et l'a versée

sur lui.

10. O mon garçon! Tu as été pour moi comme un homme qui a pris une pierre

et l'a jeté jusqu'au ciel pour lapider son Seigneur avec.

Et la pierre n'a pas frappé et n'est pas parvenue assez haut, mais est

devenu la cause de sa culpabilité et sa fauté.

11. O mon garçon! Si tu m'avais honoré et m'avais respecté et avais écouté

mes mots tu aurais été mon héritier et aurais régné sur mes sujets.

12. O mon fils! Sais-tu que si la queue du chien ou du porc était de dix

coudées de long il n'atteindrait pas la valeur du cheval même si elle

était comme la soie.

13. O mon garçon! J'ai pensé que tu aurais été mon héritier à ma mort; et

par ton envie et ton insolence tu as désiré me tuer. Mais le Seigneur m'a

délivré de ta ruse.

14. O mon fils! Tu as été pour moi comme un piège qui a été construit sur

un tas de fumier et là est venu un moineau et a trouvé le piège. Et le

moineau a dit au piège : "Que fais-tu ici?" Le piège dit : "Je prie ici à

Dieu."

15. Et l'alouette a demandé aussi : "Qu'est-ce que le bout de bois que tu

tiens?" Le piège dit : "C'est un jeune chêne sur lequel je m'appuie au

moment de la prière.

16. L'alouette dit : "Et quelle est cette chose dans ta bouche?" Le piège

dit : "C'est du pain et des vivres pour lesquelles je porte pour tout

affamé et pauvre qui s'approche de moi."

17. L'alouette dit : "Maintenant alors puis-je venir et manger, car j'ai

faim?" Et le piège lui a dit "Viens." Et l'alouette s'est approché pour

manger.

18. Mais le piège se déclencha brusquement et saisi l'alouette par son

cou.

19. Et l'alouette a répondu et dit au piège : "Si c'est ton pain pour les

affamés Dieu n'acceptera pas ton aumône et tes bonnes actions.

20. Et si c'est tes jeûnes et tes prières, Dieu n'acceptera de toi ni ton

jeûne ni ta prière et Dieu ne parfairera pas ce qui est bon te

concernant."

21. O mon garçon! Tu as été pour moi comme un lion qui s'est lié d'amitié

avec un âne et l'âne continua à marcher devant le lion pour un temps; et

un jour le lion sauta sur l'âne et le mangea.

22. O mon garçon! Tu as été pour moi comme un charançon dans le blé, car

cela n'a rien fait de bien à quoi que ce soit, mais a gâté le blé et l'a

rongé.

23. O mon garçon! Tu ressembles à un homme qui a semé dix mesures de blé

et au temps de la moisson, il se leva et le récolta et le recueilli et le

battit et le travailla dur jusqu'à l'extrême et il s'est avéré qu'il

trouva seulement dix mesures et son maître lui dit : "O toi chose

paresseuse! Tu n'as pas grandi."

24. O mon garçon! Tu as été pour moi comme la perdrix qui fut jetée dans

le filet et elle ne put pas se sauver, mais elle appela les autres

perdrix, qu'elle puisse les jeter avec elle dans le filet.

25. O mon fils! Tu as été pour moi comme le chien qui était froid et il

est entré à la maison du potier pour se réchauffer.

26. Et quand il fut réchauffé, il commença à aboyer après eux et ils le

chassèrent dehors et le battirent, pour qu'il ne puisse plus les mordre.

27. O mon fils! Tu as été pour moi comme ce porc qui fut prendre un bain

chaud avec les grands et quand il sortit du bain chaud, il vit un trou

sale et il y est descendu et s'y est vautré.

2 Pierre 2.22

28. O mon fils! Tu as été pour moi comme la chèvre qui a rejoint ses

camarades sur leur chemin du sacrifice et elle fut incapable de se sauver

elle-même.

29. O mon garçon! Le chien qui n'est pas nourrit de sa chasse devient la

nourriture des mouches.

30. O mon fils! La main qui ne fait pas de travail et ne laboure pas et

qui est avide et rusé sera coupée de son épaule.

31. O mon fils! L'oeil qui ne voit pas lumière, le corbeau le picorera et

l'arrachera.

32. O mon garçon! Tu as été pour moi comme un arbre qui dit à ceux qui le

coupent : "Si vous n'aviez pas une partie de moi, en vérité vous seriez

incapables de me couper."

33. O mon garçon! Tu es comme le chat à qui ils ont dit : " Cesse de voler

jusqu'à ce que nous fassions pour toi une chaîne en or et nous te

nourrirons de sucre et d'amandes."

34. Le chat dit : "Je ne suis pas oublieux du métier de mon père et de ma

mère."

35. O mon fils! Tu ressemble au serpent allant dans un buisson d'épine

quand il fut au milieu d'une rivière et un loup le vit et dit : "Le

mauvais est monté sur le mauvais et un plus mauvais qu'eux deux les

emporte."

36. Et le serpent dit au loup : "Les agneaux, les chèvres et le mouton que

tu as mangé toute ta vie, vas-tu les rendre à leurs pères et à leurs

parents ou non?"

37. Le loup dit : "Non". Et le serpent lui dit : "Je pense d'après moi que

tu es le plus mauvais de nous."

38. O mon garçon! Je t'ai nourrit de bons aliments et tu ne m'as pas

nourrit de pain sec.

39. O mon garçon! Je t'ai donné de l'eau sucrée pour boire et le bon sirop

et tu ne m'as pas donné d'eau bonne à boire.

40. O mon garçon! Je t'ai enseigné et t'ai élevé et tu as creusé une

cachette pour moi et m'as dissimulé dedans.

41. O mon garçon! Je t'ai élevé avec la meilleure éducation et j'ai grandi

ta stature comme un grand cèdre; et tu m'as tordu et m'as plié durant ma

vie.

42. O mon garçon! C'était mon espoir te concernant que tu puisses me

construire un château fortifié, que je puisse être caché de mes ennemis et

tu es devenu pour moi comme un enterrement dans la profondeur de la terre;

mais le Seigneur a eu pitié de moi et m'a délivré de ta ruse.

43. O mon garçon! Je t'ai souhaité le bien et tu m'as récompensé avec le

mal et la haine et maintenant j'arracherais volontiers tes yeux et te

ferais nourriture pour les chiens et couperais ta langue et enlèverais ta

tête avec le bout de l'épée et te récompenserais de tes actes

abominables."

44. Quand Nadan entendit ce discours de moi, son oncle, il dit : "O mon

oncle! Traite- moi selon ta connaissance et pardonne-moi mes fautes, car y

a-t-il quelqu'un qui a fauté comme moi, ou y a-t-il quelqu'un qui pardonne

comme toi?

45. Accepte-moi, o mon oncle! Maintenant je servirai dans ta maison et

toiletterai tes chevaux et enlèverai les excréments de ton bétail et

nourrirai tes moutons, car je suis mauvais et tu es juste : je suis le

coupable et toi le pardonnant."

46. Je lui répondis : "O mon garçon! Tu es comme l'arbre qui était stérile

à côté de l'eau et son maître devait volontiers le couper et l'arbre lui

dit : "Transplante-moi à une autre place et si je ne porte pas fruit,

coupe-moi."

47. Son maître lui répondit : "Étant à côté de l'eau tu n'as pas porté de

fruits, comment porteras-tu des fruits si tu es dans un autre lieu?"

48. O mon garçon! La vieillesse de l'aigle est meilleure que la jeunesse

de la corneille.

49. O mon garçon! Ils ont dit au loup : "Tiens-toi loin du mouton de peur

que leur poussière ne te nuise." Et le loup dit : "La lie du lait du

mouton est bonne pour mes yeux."

50. O mon garçon! Ils ont envoyé le loup à l'école pour qu'il puisse

apprendre à lire et ils lui ont dit : "Dis A, B." Il a dit : "L'agneau et

la chèvre dans mon ventre."

51. O mon garçon! Ils ont mis l'âne à table et il est tombé et a commencé

à se rouler dans la poussière et quelqu'un a dit : "Laissez-le se rouler,

car c'est sa nature, il ne changera pas."

52. O mon garçon! La sentence qui court a été confirmée : "Si tu engendre

un garçon, appel-le ton fils, et si tu élève un garçon, appel-le ton

esclave."

53. O mon garçon! celui qui fait le bien rencontrera la bonté; et celui

qui le fait le mal rencontrera le mal, car le Seigneur récompense un homme

selon la mesure de son travail.

54. O mon garçon! Que te dirais-je de plus que ces exemples? Car le

Seigneur discerne ce qui est caché et connaît les mystères et les secrets.


55. Et Il vous récompensera et jugera entre moi et toi et te récompensera

selon ton mérite."

56. Et quand Nadan entendit mon discours, il gonfla immédiatement et est

devenu comme une vessie vide.

57. Et ses membres se gonflèrent ; ses jambes et ses pieds et son côté et

il fut déchiré et son ventre éclata et ses entrailles se dispersèrent et

il péri et mourut.

58. Sa fin était la perdition et il tomba dans la géhenne. Car celui qui

creuse une fosse pour son frère y tombera; et celui qui tend des pièges

sera attrapé par eux.

59. C'est ce qui est arrivé et ce que nous avons constaté du conte de

Ahikar et l'éloge soit à Dieu pour toujours. Amen et paix.

60. Cette chronique est finie avec l'aide de Dieu, qu'Il soit glorifié :

Amen, Amen, Amen.


* Le sagace: de "sagacité", pénétration, finesse d'esprit, c'est-à-dire

"le sage", "l'intelligent".