dimanche 6 novembre 2011

L'Aïd el-Kebir (Aïd al-Adha) et le poème du Manteau (Al-Burda)

Deux courts articles aujourd'hui, l'un traitant de la plus grande fête de l'islam, l'autre d'un très ancien poème sur Mahomet.

Pour ceux qui l'ignoreraient cette fête musulmane commémore le jour où Dieu demanda à Abraham de lui offrir son fils en sacrifice avant d'envoyer son ange arrêter la main du patriarche.

Le récit se trouve dans la Bible en Genèse 22 et dans le Coran dans la sourate 37 versets 100 à 113.

Le récit biblique indique que le fils d'Abraham qui fut "offert" est Isaac.

Le contexte de la sourate coranique semble indiquer qu'il s'agissait bien d'Isaac mais la tradition islamique affirme qu'il s'agissait d'Ismaël, premier fils d'Abraham qu'il eut avec sa servante Agar (la tradition le tient comme étant l’ancêtre des Arabes).


Dieu avait promis à Abraham qu'il serait père d'une grande nation (Genèse 12).


Sara sa femme étant stérile, elle demanda à son mari de se doter d'une desce

ndance par le biais de sa servante (Genèse 16).


Puis Sara tomba miraculeusement enceinte et accoucha d'Isaac (Genèse 18:10 et 21:1-3).


Agar ayant fait preuve de légèreté, Sara demande à Abraham de la chasser avec son enfant. Dieu promis à Abraham de faire d'Ismaël le père d'une autre grande nation (Genèse 21:8-21)


Après un certain temps, que la Bible n'indique pas mais le récit indique que l'enfant pouvait s'exprimer, Dieu demanda à Abraham de lui sacrifier Isaac, la suite nous la connaissons (Genèse 22).


C'est à travers ce geste qu'Abraham prouva qu'il était tout entier soumis à Dieu, soumis étant la traduction exact de l'arabe « muslim », c'est à dire musulman dans notre langue.


Le Coran déclare donc à propos du patriarche : « Abraham n'était ni Juif ni Chrétien. Il était entièrement soumis (Musulman) à Allah » (3:67).


Pour en revenir au problème Isaac versus Ismaël je vous renvoi à cet excellent article : http://eduscol.education.fr/cid46356/le-sacrifice-d-abraham-et-la-ligature-d-i

saac%C2%A0-lecture-de-ce-recit-dans-le-coran-le-sacrifice-d-isaac-ou-d-ismael%C2%A0.html


Vous verrez que tout le monde dans l'islam ne s'accorde pas sur l'identité du fils.



Autre sujet... le fameux poème du Manteau (Al-Burda).


Image : Manuscrit du poème daté du 13 juin 1360, exposé en Egypte au musé du Caire.



Il fut écrit par un savant mystique, Sharafu-d-Dîn Al Bûsîri, au 13ème

siècle et continu de faire autorité dans le monde islamique.



Je suis plutôt surpris par son contenu, je vous livre quelques extraits et je vous dirai ensuite pourquoi.

«
Que dis-je ? le besoin pouvait-il inspirer le désir des biens de ce mondé, à celui sans lequel le monde ne serait jamais sorti du néant? (autre traduction : « Si ce n'avait été pour le Prophète de Dieu alors le monde n'existerait pas ».

Mouhammad est le prince des deux mondes, des hommes et des génies, le souverain des deux peuples, des Arabes et des barbares.

Il est notre prophète, qui nous prescrit ce que nous devons faire, et nous défend ce que nous devons éviter.

Il est le plus véridique de tous les hommes, soit qu'il affirme, soit qu'il nie.

Il est l'ami de Dieu ; il est celui dont l'intercession est l'unique fondement de notre espoir et notre ressource contre les dangers les plus affreux.

Il a appelé les mortels à la connaissance de Dieu, et quiconque s'attache à lui s'attache à une corde qui n'est point sujette à se rompre.

Il a surpassé tous les autres prophètes par l'excellence de ses qualités extérieures et de ses qualités morales.

Aucun d'eux n'approche de lui en science ni en vertu.

Chacun d'eux sollicite de l'apôtre de Dieu une gorgée de la mer de sa science, ou une goutte des pluies abondantes de sa vertu.
»


Ce poème m'a rappelé l'évangile de Barnabas* où Dieu parle à Adam de Mahomet :


« Se dressant sur ses pieds, Adam vit, en l'air, une inscription brillante comme le soleil. Elle disait : « Il n'y a qu'un seul Dieu, et Muhammad est le Messager de Dieu » Alors Adam ouvrit la bouche et dit : « Je te rends grâces, Seigneur mon Dieu, d'avoir daigné me créer, mais dis-moi, je t'en prie, que signifient ces paroles : Muhammad Messager de Dieu ? » Y a-t-il eu d'autres hommes avant moi ? » Dieu répondit alors : « Sois le bienvenu, ô mon serviteur Adam! Je te le dis, tu es le premiers homme que j'ai créé. Celui que tu as vu est ton fils qui se tiendra prêt pendant bien des années à venir au monde. Il sera mon Messager. C'est pour lui que j'ai tout créé, Il donnera lumière au monde quand il viendra. Son âme se trouve dans une splendeur céleste ; elle y fut mise soixante mille ans avant que je fasse quoi que ce soit. » (chapitre 39)


Voilà qui me laisse songeur quand j’entends les musulmans (se basant sur le Coran) reprocher aux chrétiens de faire de Jésus le Fils de Dieu et un être ayant part à la divinité.


A l'examen de la littérature musulmane Mahomet n'est plus un homme, il est un dieu !



*voir mon article du 6 novembre 2010 « L'évangile musulman de Barnabas » : http://alephetomega.blogspot.com/2010/11/levangile-musulman-de-barnabas.html