On lui trouve des similitudes avec la 31ème sourate du Coran mais également, de l'avis des spécialistes, avec certains livres bibliques, spécialement le livre des Proverbes ou la seconde lettre de Pierre et bien-sûr les deutérocanoniques que sont Tobie et le Siracide.
Le texte nous a été transmis par divers sources : en araméen, trouvé dans un manuscrit en papyrus, et il existe des versions en arabe, arménien, éthiopien, grec, géorgien, roumain, turc, russe, syriaque et néo-syriaque.
On trouvera sur le site archive.org une édition critique du texte présentée par François Nau, éditée chez Letouzet et Ané en 1909 :
http://www.archive.org/stream/histoireetsagess00ahikuoft#page/n9/mode/2up
Elle a été rééditée en 1986 chez Berg international.
On trouvera également dans le texte que je présente ici un certain nombre de références bibliques et deutérocanoniques, elles ne sont pas de ma main.
Bonne lecture.
Chapitre 1
1. L'histoire de Ahikar le Sagace*, Vizir de Sennachérib (Sanhérib) le Roi
et de Nadân (var. Nasbad, Nadab), le fils de la soeur à Ahikar (Ahiqar) le
Sagace.
1 Chr 27.32; Esd 7.6
2. Il dit : Lorsque je vivais à l'époque de Sennachérib (Sanhérib), roi de
Ninive ; lorsque moi, Ahikar (Ahiqar), j'étais trésorier et scribe, et que
j'étais jeune, les devins, les mages et les sages me dirent : "Tu n'auras
pas d'enfant."
3. J'acquis une grande richesse, j'étais comblé d'un bon superflu,
j'épousai soixante femmes et leur bâtis soixante palais, vastes,
merveilleux et admirables, ainsi que de nombreuses maisons,
4. Et j'arrivai à l'âge de soixante ans, et il ne m'était pas né d'enfant.
Tob 1.22
5. Et j'étais très triste à cause de cela et un jour j'assemblai les
astrologues et les hommes savants et les magiciens et leur expliquai ma
condition et la question de ma stérilité.
6 Et ils me dirent : "Va, sacrifie chez les dieux et supplie-les peut-être
qu' ils pourront te donner un fils."
7.Moi, Ahikar, j'allai offrir des sacrifices et des présents aux Élohîms ;
je brûlai pour eux l'encens et les aromates et je leur dis : "O Élohîms,
donnez-moi un fils dans lequel je me complaise jusqu'au jour où je mourrai
et où il me succédera ; il fermera mes yeux et m'ensevelira. Et depuis le
jour de ma mort jusqu'à sa mort, s'il prenait chaque jour une mesure de
mon argent et la répandais sans cesser, mon bien en finirait pas."
8. Les idoles ne lui répondirent , rien, aussi il les laissa et fut rempli
de peine et d'une grande souffrance.
9. Je changeai alors mon discours, priai l'Élohîm Très-Haut, crus en lui,
le suppliai dans l'ardeur de mon coeur et dit : "O Élohîm du ciel et de la
terre, Créateur de toutes les créatures,
10. je te demande de me donner un fils dans lequel je me complaise, qui me
console au moment de ma mort, me ferme les yeux et m'ensevelisse."
11. Une voix vint et lui dit : "Puisque tu t'es confié dans les dieux, que
tu as mis ton espoir en eux et que tu leur as offert des sacrifices, tu
mourras sans fils et sans filles.
12. Cependant, voici que tu as Nadân, le fils de ta soeur, prends-le et
enseigne-lui toute ta science et il aura ton héritage."
13 Sur ce, je pris donc Nadân, le fils de ma soeur, qui allaitait encore.
Je l'élevai, le dirigeai et le donnai à huit nourrices, qui pourraient
l'allaiter et le nourrir.
14 Je le comblai d'huile et de miel, je le revêtis de pourpre et
d'écarlate, et le fis dormir sur des lit moelleux et des tapis.
15 Nadân profita et grandit comme un noble cèdre, je lui enseignai la
civilité, l'écriture, la science et la philosophie.
16 Lorsque le roi Sarhédom revint de ses fêtes et de ses voyages, il
m'appela un jour, moi Ahikar, son scribe et son chiliarque, et il me dit :
17 "O mon ami illustre, cher, fidèle, sage et habile, le gouverneur, mon
secrétaire, mon vizir, mon chancelier et directeur; en vérité tu as
vieilli et ta mort est proche.
18 Dis-moi qui aura une place dans mon service après toi. Je lui dis : "O
mon seigneur, vis toujours dans les générations des générations! J'ai
Nadân, le fils de ma soeur, qui est comme mon fils.
19. Voilà que je lui ai enseigné toute ma sagesse et ma connaissance, et
il est sage et prudent.
20. Le roi lui dit : "O Ahikar! Amène-le en ma présence, que je puisse le
voir et s'il me plaît, il me servira et se tiendra en ma présence. Pour
toi, continue ta route, il te reposera de ton travail et entourera ta
vieillesse d'honneur et de gloire."
21 Alors moi Ahikar, je pris Nadân, le fils de ma soeur, je l'amenai
devant le roi Sarhédom et le remis entre ses mains.
22 Quand le roi l'eut vu, il se plut et se réjouit en lui et dit à Ahikar:
" Je prie
que Élohim préserve ton fils. Comme tu m'as servi ainsi que mon père
Sennachérib, et comme tu as dirigé nos affaires en perfection, ainsi fera
Nadân, fils de ta soeur : il me servira et accomplira mes entreprises, mes
besoins et mon affaire, pour que je puisse l'exalter et j'en prendrai
soin."
23. Je m'inclinai devant le roi et je lui dit : "Vis, Ô mon seigneur le
roi, à jamais! Je te demande de prendre soin de lui et de l'aider. Qu'il
demeure dans ta maison, comme moi-même je t'ai servi et j'ai servi ton
père."
24. Alors le roi lui donna la main et jura de le garder près de lui avec
honneur et gloire. Je me levai et je dis : "Ainsi soit-il ô roi!"
25. J'instruisis mon fils Nadân et je lui transmis ma sagesse, je le
comblai de doctrine et de sagesse jusqu'à ce qu'il devint scribe comme
moi. Voici comment je l'instruisais et comment je lui parlais, moi, Ahikar
le sage :
Chapitre 2
1. O mon fils Nadân, écoute mes paroles, suis mes conseils et souviens-toi
de mes discours, comme l'a dit le Seigneur.
2. Oui, mon fils Nadân, si tu entends mes paroles, enfermes-les dans ton
coeur et ne les révèle pas à autrui, de crainte qu'une fournaise de feu ne
brûle ta langue et que tu ne cause de la douleur à ton corps et du mal à
ton intelligence, et que tu n'aies honte devant Dieu et devant les hommes.
3. O mon fils, si tu entends une parole ne la révèle à personne et ne dis
rien de ce que tu vois.
Pr 21. 23; Si 19. 7, 10; 41. 26
4. O mon fils, dirige ton sentier et ta parole, écoute et ne te hâte pas
de donner une réponse.
Pr 15. 23; 18. 13; Si 11. 8
5. O mon fils, Si tu entends quelque chose ne le cache pas.
6. O mon fils, ne délie pas un noeud caché et ne scelle pas un noeud
délié.
7. Mon fils, ne désire pas la beauté du dehors, car la beauté disparaît et
passe, mais une bonne mémoire et un bon renom demeure à jamais.
8. Mon fils, ne prends pas une femme aux paroles querelleuses, car
l'amertume suit les paroles, un poison mortel est enveloppé dans son filet
et tu seras pris dans son piège.
9. Mon fils, si tu vois une femme parée de beaux habits et parfumée
d'agréables parfums et que son caractère soit abject, querelleur et
impudent, que ton coeur ne la désire pas. Quand même tu lui donnerais tout
ce qu etu as, tu trouverais que cela ne tourne pas à ta gloire, mais tu
irriterais Dieu et tu le mettrais en colère contre toi.
10. Mon fils, ne te hâte pas de répondre et ne mets pas de jactance dans
tes réponses et tes discours, comme l'amandier qui pousse des feuilles et
verdoie avant tous les arbres et ne donne ses fruits qu'après tous les
autres ; sois comme l'arbre agréable, admirable, doux et plein de saveur,
comme le figuier qui incline ses branches, verdoie et pousse des feuilles
à la fin, bien que son fruit soit mangé avant tout autre.
11. Mon fils, n'incline pas ta tête, porte ta vue et regarde au bas et
prête ton attention. Sois instruit, soumis, réservé, tranquille. Ne sois
pas impudent et querelleur. N'élève pas ta voix lorsque tu ris avec
jactance et tumulte, car s'il suffisait d'une voix puissante pour
construire une maison, l'âne en bâtirait deux en un jour ; et si la
charrue était dirigé par la force, le chameau la conduirait au mieux.
12. Mon fils, il vaut mieux transporter des pierres avec un homme sage que
de boire du vin avec l'insensé.
13. Mon fils, verse ton vin et mêle-le sur le tombeau des justes, ne boit
pas avec les ignorants et les gens indignes.
14. Mon fils, joins-toi aux sages, aux hommes pieux, afin de leur
ressembler ; ne t'associe pas aux jeunes gens pour ne pas leur ressembler
et ne pas suivre leurs voies.
15. Mon fils, si tu aimes un camarade, éprouve-le d'abord et ensuite
prends-le pour ami. Tant que tu n'as pas éprouvé un homme, ne le loue pas,
mais éprouve-le et ensuite fréquente-le.
Si 6. 7
16. Mon fils, marche nu-pieds sur les épines et les ronces et fraie un
chemin à tes enfants et aux enfants de tes enfants. Mon fils, chaque fois
que le vent souffle dans l'air et que la mer n'est pas agitée, conduis ta
barque et ton navire au port, avant que le mer ne s'agite et ne se mette
en mouvement et ne multiplie ses flots et ses tempêtes et ne submerge le
navire.
17. Mon fils, lorsqu'un riche mange des serpents, on dit qu'il les manges
pour se guérir et que cela lui est utile ; si un pauvre en mange, on dit
qu'il en mange par faim ; car c'est sous de nombreuses parures qu'on croit
trouver l'homme bon et juste.
18. Mon fils, mange ta portion seulement et ne désire pas celle de ton
prochain.
19. Mon fils, va dans ta prospérité au devant de ceux qui te haïssent,
compatis aux maux qui leur arrivent et plains-les. Ne te réjouis pas au
moment de leur chute.
Pr 24. 17
20. Mon fils, si ton adversaire vient au-devant de toi pour le mal, va
au-devant de lui pour le bien et reçois-le.
Pr 25. 21-22
21. Mon fils, si le sage est malade, le médecin peut le soigner et le
guérir, mais il n'y a pas de remède pour les souffrances et les blessures
de l'insensé.
22. Mon fils, reçois chez toi celui qui est au-dessous de toi et celui qui
est moins riche que toi ; s'il s'en va et ne te rends pas, Dieu te le
rendra.
23. Mon fils, ne cesse pas de frapper ton enfant ; le châtiment du fils
est comme le fumier dans le jardin, comme le cordon de la bourse, comme le
licol de l'animal, et comme la barre de la porte.
24. Mon fils, arrache ton fils au mal pour te tranquilliser toi-même dans
ta vieillesse ; instruis-le et frappe-le tant qu'il est jeune, fais-le
obéir à tes ordres, afin que peu après il ne vocifère pas et ne se rebelle
pas contre toi, qu'il ne te fasse pas honte au milieu de tes camarades,
qu'il ne t'oblige pas à baisser la tête dans les places publiques et les
carrefours, que tu ne rougisses pas de la méchanceté de ses oeuvres et que
tu ne soies pas avili par son impudence perverse.
25. Mon fils, acquiers un boeuf trapu et un âne au pied solide ;
n'acquiers pas un boeuf cornu, et ne t'associe pas à un homme méchant.
N'acquiers pas un esclave querelleur ni une servante voleuse, car ils
perdront tout ce qui sera confié à leurs mains. Les paroles des hommes
menteurs et insensés ressemblent aux passereaux qui volent dans l'air et
sont gras ; celui qui n'a pas d'intelligence les écoute.
26. Mon fils, ne réduis pas tes enfants à la misère, de crainte qu'ils ne
te maudissent et que Dieu ne s'irrite contre eux car il est écrit : Celui
qui maudit son père et sa mère mourra de mort-- c'est là le tort qui
irrite Dieu--et : Celui qui honore son père et sa mère aura une longue vie
et des biens en abondance.
27. Mon fils ne te mets pas en route sans glaive et ne cesse pas de te
mémoriser Dieu en ton coeur, car tu ne sais pas quand les ennemis
mauvais--c'est-à-dire les Satans et les hommes méchants-- te
rencontreront. Sois prêt dans ta route, parce qu'il y aura de nombreux
ennemis.
28. Mon fils, tel un arbre opulent sous ses fruits, ses feuilles et ses
rameaux, ainsi est l'homme avec une femme excellente, et ses fruits sont
des enfants et des frères. L'homme qui n'a ni femme, ni enfants, ni frères
au monde sera dédaigné et méprisé de ses ennemis, comme un arbre sans
feuille et stérile : tous les passants le frappent du pied et mangent de
ses fruits, et l'animal sauvage fait tomber et choir ses feuilles.
29. Mon fils, ressemble à un arbre fructueux sur le bord de la route, dont
le fruit est mangé par tous et les bêtes du désert se reposent sous son
ombre et mangent de ses feuilles.
30. O mon fils! Chaque mouton qui erre hors de son chemin et ses
compagnons deviennent la nourriture du loup.
31. Mon fils, ne dis pas: "Mon seigneur est fou et moi je suis sage" ;
mais il faut que tu le regarde comme excellent, quand bien même il aurait
quelques défauts, et tu en seras aimé. Ne t'estime pas être du nombre des
sages lorsque près des hommes tu n'appartiens pas à ce groupe.
Pr 3. 7
32. Mon fils, ne sois pas de ceux auxquels leur maître dit : "Va de devant
ma face", mais de ceux auxquels il dit : "Approche et demeure près de
moi."
33. Mon fils, lorsque tu as des serviteurs, n'aime pas l'un et ne hais pas
l'autre, car tu ne sais pas lequel d'entre eux tu choisiras à la fin.
34. O mon fils! N'aie pas peur de ton Seigneur qui t'as créé, de peur
qu'Il ne soit silencieux à ton égard.
35. Mon fils, adoucis ta langue à l'aide des paroles de Dieu et rends
bonne les paroles de ta bouche. Parle à chacun avec bonté et élégance, car
c'est la queue du chien qui lui donne du pain et sa gueule lui attire des
coups et des pierres. Mon fils, ne laisse pas ton prochain te marcher sur
le pied, de crainte qu'il ne te marche sur la poitrine ; c'est-à-dire ne
permets pas à l'adversaire satan de te faire commettre une petite faute,
de crainte qu'il ne t'en fasse commettre une grande.
36. Mon fils, frappe le sage et tu seras comme une fièvre dans son coeur,
mais frapperais-tu l'insensé de nombreux coups de bâton qu'il
n'apprendrait et ne comprendrait rien de ce qui est bien.
37. Mon fils, si tu envoies un homme sage pour faire ton travail, ne lui
donnes pas de longs conseils ou avertissements, car il fera ton travail
comme ton coeur le veut ; mais si tu envoies un homme insensé, ne parle
pas avec lui devant quelqu'un, mais va t'en plutôt et ne l'envoie pas, car
il ne fera pas ton travail selon ta volonté, quelques longs conseils que
tu lui donnes.
38. Mon fils, si l'on t'envoie en chercher un autre plus fort que toi, ne
blesse pas l'homme puissant, de crainte qu'il ne résiste et ne te cause du
mal sans que tu le prévoies.
Si 8.1-2
39. Mon fils, éprouve ton fils et ton serviteur avec le pain, c'est-à-dire
dans les petites choses d'abord, ensuite confie-lui ce qui t'appartient et
tes possessions. Mon fils, celui dont la main est pleine est appelé sage
et honorable, et celui dont la main est vide est appelé méchant, pauvre,
besogneux et indigent, et personne ne l'honore.
40. Mon fils, j'ai mangé de l'absinthe et j'ai dévoré de la myrrhe, mais
je n'ai rien vu de plus amer que la pauvreté et l'indigence. Mon fils,
j'ai porté du fer et du plomb, et je n'ai rien vu comme l'opprobre et la
calomnie. Mon fils, j'ai porté du sel et de grandes pierres, et elles ne
m'ont pas pesé comme celui qui rit et se moque et qui demeure dans la
maison de son beau-père.
41. Mon fils, enseigne à ton fils la faim et la soif, pour qu'il dirige sa
maison selon ce qu'il a vu.
42. Mon fils, n'enseigne pas aux insensés des paroles sages et savantes,
car mes paroles sont pour eux comme celui qui enduit son corps de poix
pour l'engraisser.
Comparez Si 21. 15
43. Mon fils, si tu deviens indigent et pauvre, ne révèle pas tes affaires
à ton ami, de crainte qu'il ne devienne avare.
44. Mon fils, l'aveugle des yeux vaut mieux que l'aveugle de coeur, car
l'aveugle des yeux suit la voie de la vie, tandis que l'aveugle de coeur
va dans la voie profonde.
45. Mon fils, si un homme glisse et tombe, cela vaut mieux qu'une faute de
langue ; car s'il meurt de sa chute, il est délivré des traits tentateurs,
tandis que s'il faute par la langue il tombe en tentation.
Comparez Si 20. 18
46. Mon fils, un ami proche l'emporte sur un frère éloigné, et un bon
renom sur la richesse du monde, car la richesse s'évanouira et se
dispersera tandis qu'un bon renom subsiste toujours.
Pr 27. 10
47. Mon fils, la beauté périt, se corrompt et s'évanouit et le monde
cesse, s'en va et passe, tandis qu'un bon renom ne passe pas, ne cesse pas
et ne se corrompt pas.
48. Mon fils, pour l'homme qui n'a pas de repos durant sa vie la mort est
préférable à la vie. Le bruit des pleurs et des gémissements l'emporte sur
le bruit de la joie et des festins, car le bruit et l'audition des pleurs
font connaître à l'homme son tort et l'expient.
49. Mon fils, le morceau de pain que tu donnes de ta main à un pauvre dans
ta pauvreté l'emporte sur un talent que tu donnerais dans ta richesse. Une
chèvre proche vaut mieux qu'un taureau qui est loin, et un passereau que
tu tiens dans ta main l'emporte sur cent qui volent dans l'air. Si tu es
indigent et que tes enfants amassent auprès de toi, cela vaut mieux que
d'avoir une grande richesse et des enfants qui dissipent. Un renard vivant
vaut mieux qu'un lion mort ; c'est-à-dire un homme faible qui rend service
vaut mieux qu'un homme riche qui est avare et mauvais celui-ci meurt dans
le tort.
50. Mon fils, un talent de laine vaut mieux qu'un poids égal d'or ou
d'argent, car l'or et l'argent se cachent, sont enfermés dans les bourses
et ne sont vus d'aucun étranger, tandis que la laine se sort et se vend
dans les rues et les places publiques ; elle sert aussi pour les vêtements
et elle est belle à voir.
51. Mon fils, ensevelis et cache la parole dans ton coeur et ne révèle pas
le secret de ton camarade, car, si tu le révèles, tu as repoussé son
amitié loin de toi.
52. Un homme pauvre qui est juste vaut mieux qu'un homme riche mort dans
le péché.
53. Mon fils, si tu as entendu une parole du chef, recouvre-la et cache-la
dans ton coeur aussi longtemps que tu vivras en ce monde ; tant que tu la
médites dans ton coeur, ensevelis-la chez toi.
54. Mon fils, ne t'élève pas dans ton jugement contre les hommes illustres
et qui l'emportent en grandeur et puissance, car des plaisanteries et des
paroles méprisantes proviennent de la colère et de la discorde. Une parole
de colère éveille et suscite la fureur, et de cette fureur provient la
discorde puis, après la discorde, vient le meurtre. Si tu te trouves en ce
lieu et que tu y demeure, ou bien tu seras tué, ou bien ils t'appelleront
comme témoin ; ils demanderont et exigeront ton témoignage, après quoi tu
souffriras et, par honte ou par crainte, tu donneras, pour ta confusion,
un faux témoignage. Aussi, je te l'ordonne, hâte-toi de fuir l'endroit où
il y a dispute et ton âme sera dans le calme.
55. O mon cher fils, ne t'élève pas contre celui qui est plus âgé que toi
; il te donnera satisfaction au jugement et tu sortiras vainqueur. Ne sois
pas impudent, écarte les disputes et vaincs le mal à l'aide du bien.
56. Mon fils! ne t'éloigne pas de ton premier ami de crainte qu'il n'y en
ait aucun autre pour le remplacer.
57. Mon fils, visite les pauvres dans leur malheur et parle de lui en
présence du Sultan et fait ta diligence en le sauvant de la bouche du
lion.
Dt 15. 7; Pr 14. 31; 21. 13; 28. 27; Tob 4. 16; Si 7. 32
58. Mon fils, ne te réjouis pas de ton ennemi quand il meurt, après un peu
de temps tu seras son voisin et lui qui se moquait de toi, respecte et
honore-le et devance-le dans la salutation.
59. Mon fils, lorsqu'un homme se tiendra debout sans occuper de place,
lorsque l'oiseau volera sans ailes, lorsque le corbeau sera blanc comme la
neige, lorsque l'amer deviendra doux comme le miel, alors l'insensé
deviendra sage.
60. Mon fils, si tu veux être sage, refuse ta bouche au mensonge et ta
main au vol, et tu seras sage.
61. Mon fils! Laisse l'homme sage te battre avec un bâton, mais ne laisse
pas l'imbécile t'oindre d'huile odoriférante. Sois humble dans ta jeunesse
et tu seras honoré dans ta vieillesse.
62. Mon fils! Ne résiste pas à un homme aux jours de sa puissance, ni à la
rivière aux jours de son inondation.
63. Mon fils, n'interviens pas dans les fiançailles d'une femme, car si
elle en tire confusion, elle te maudira et si elle en est heureuse, elle
ne se souviendra pas de toi.
64. Mon fils, celui qui brille par son vêtement brille aussi par son
langage, et celui qui est méprisable dans son vêtement l'est aussi dans sa
parole.
65. Mon fils! Si tu as commis un vol, faits-le connaître au Sultan et
donne-lui une part de cela,
que tu puisses être délivré de lui, autrement tu supporteras l'amertume.
66. Mon fils! Fais-toi un ami de l'homme dont la main est satisfaite et
remplie, et ne te fais aucun ami de l'homme dont la main est fermée et
affamée.
67. Il y a quatre choses dans lesquelles ni le roi ni son armée ne peut
être à l'abri :
l'oppression par le vizir, un mauvais gouvernement, la perversion de la
volonté et la tyrannie sur le sujet ; et quatre choses qui ne peuvent pas
être cachées :
Le prudent et l'idiot et les riches et les pauvres.
Chapitre 3
1. Alors moi, Ahikar, lorsque j'eus enseigné cette doctrine à Nadan, fils
de ma soeur, je pensai qu'il la conserverait dans son coeur et resterait à
la cour, et je ne savais pas qu'il n'écoutait pas mes paroles, mais les
jetaient pour ainsi dire au vent.
2. Ensuite je m'assis immobile dans ma maison et donnai à Nadan tous mes
biens, les esclaves, les servantes, les chevaux, le bétail et tout le
reste que je possédais et tout ce que j'avais tiré profit; et le pouvoir
d'ordonner et d'interdire demeura dans la main de Nadan.
3. Et moi, Ahikar je m'assis me reposant et ma maison aussi et parfois
j'allais et réglais mes comptes au roi et rentrais à la maison.
4. Maintenant quand Nadan s'aperçu que le pouvoir d'ordonner et
d'interdire était dans sa propre main, il méprisa ma position et se moqua
de moi et se mit à me blâmer chaque fois que j'apparaissait, disant : "Mon
oncle Ahikar est vieux et il a perdu l'esprit."
5. Et Nadan, mon fils, s'adjugea mes troupeaux, dissipa mon bien et
n'épargna pas mes meilleurs serviteurs, qu'il frappa devant moi, ni mes
bêtes de somme et mes mules qu'il tua.
6. Quand je vis qu'il n'avait aucune compassion pour ses domestiques, ni
sur les membres de la maison, je me levai et l'expulsa de ma maison et
j'envoyai pour informer le roi qu'il avait dissipé
mes biens et ma nourriture.
7. Le roi se leva et appela Nadan et lui dit : "Tant que Ahikar sera en
santé, personne ne régnera sur ses biens, ni sur sa maison."
8. Et la main de Nadan fut enlevée de sur moi, Ahikar, et de toutes mes
marchandises et sur ces entrefaites il n'est allé ni dedans, ni dehors, ni
il ne fut salué non plus.
9 Sur ce, je me suis repenti de mon labeur avec Nadan le fils de ma soeur
et je fus très triste.
10. Nadan avait un frère plus jeune nommé Nabouzardan, donc je le pris à
la place de Nadan,
Et je le fis croître et je l'honorai d'un honneur supérieur. Et je lui
donnai tous
ce que je possédais et je le fis gouverneur de ma maison.
11 Maintenant quand Nadan s'aperçu de ce qui était arrivé, il fut saisi
d'envie et de jalousie et il commença à se plaindre à tous ceux qui
l'interrogeait et à se railler de moi, son oncle Ahikar, disant : "Mon
oncle m'a expulsé de sa maison et a préféré mon frère à moi, mais si le
Dieu Très-Haut me donne la puissance, j'apporterai sur lui le malheur
d'être tué."
12. Et Nadan continua à méditer dans son coeur quant au mal qu'il pourrait
inventer.
Il écrivit une lettre à Achish, le fils de Schah le sage, roi de Perse,
disant ainsi :
13. "Paix et santé et puissance et honneur de la part du roi Sennachérib
d'Assyrie et Ninive et de
son vizir et son secrétaire Ahikar salut, O grand roi! Que la paix soit
entre toi et moi.
14. Quand cette lettre te parviendra, sors aussitôt et va rapidement à la
plaine de Nisrin, en Assyrie et Ninive, je te livrerai le royaume sans
guerre et sans combat."
15. Il écrivit aussi une autre lettre au nom d'Ahikar à Pharaon roi
d'Égypte.
"Que la paix soit entre toi et moi, O puissant roi!
16. Quand cette lettre t'arrivera, sors au-devant de moi et va en Assyrie
et Ninive à la plaine de Nisrin, je te livrerai le royaume sans guerre et
sans combat."
17. Il conforma ces lettres aux lettres écrites de ma main.
18. Alors il plia les deux lettres et les scella de mon sceau; elles
étaient toutefois dans le palais du roi.
19. Alors il alla et écrivit également une lettre du roi à moi, son oncle
Ahikar : "Paix et santé à mon vizir, mon secrétaire, mon chancelier,
Ahikar.
20. O Ahikar, quand cette lettre t'arrivera, assemble tous les soldats qui
sont avec toi et laisse-les être parfaits dans les vêtements et dans le
nombres et apporte-les moi le cinquième jour dans la plaine de Nisrin.
21. Quand tu me verras venant là vers toi, hâte-toi et déplace l'armée
contre moi comme un ennemi qui se battrait avec moi, car j'ai avec moi les
ambassadeurs de Pharaon roi d'Égypte, qu'ils puissent voir la force de
notre armée et puissent nous craindre, car ils sont nos ennemis et ils
nous détestent."
22. Alors il scella la lettre et l'envoya à moi Ahikar par un des
domestiques du roi. Et il prit l'autre lettre qu'il avait écrite et
l'avait déroulée devant le roi et lui lu et lui montra le sceau.
23. Quand le roi entendit ce qui était dans la lettre il fut fortement
troublé et fut dans une terrible colère et dit : "Oh, je lui ai montré ma
sagesse! Qu'ai-je fait à Ahikar pour qu'il écrive ces lettres à mes
ennemis? Est-ce ma récompense de lui pour mes bénéfices pour lui?"
24. Nadan lui dit : "Ne sois pas en peine, o mon seigneur le roi!, Allons
à la plaine de Nisrin et voyons si le récit est vrai ou non."
25. Alors Nadan se leva le cinquième jour et prit le roi et les soldats et
le vizir et ils allèrent au désert à la plaine de Nisrin. Le roi regarda
et voilà! j'étais là avec mon armée.
26. Quand je le vis venir vers moi, je rangeai mon armée en bataille en
face de lui comme pour la guerre, sur la foi de la lettre que mon fils
m'avait envoyée, ne sachant pas les manigances que Nadan avait fait contre
moi.
27. Quand le roi vit ce que j'ai fait, il a été saisi d'inquiétude, de
terreur et de perplexité et fut
irrité d'une grande colère.
28. Mon fils dit au roi : "As-tu vu, o mon Seigneur le roi! Ce que ce
misérable a fait?
Mais ne sois pas en colère et ne sois pas peiné ni affligé, mais va à ta
maison et assis-toi sur ton trône, et je t'apporterai Ahikar attaché et
enchaîné avec des chaînes et je chasserai tes ennemis loin de toi sans
peine."
29. Le roi retourna à son trône, étant troublé au sujet de moi, Ahikar et
ne fit rien me concernant. Alors Nadan, mon fils, vint près de moi et me
dit : "Le seigneur roi m'a envoyé près de toi pour te dire : Tout ce que
tu as fait, tu l'as bien fait. Le roi te loue beaucoup.
30. Et maintenant il m'a envoyé vers toi pour que tu renvoie les soldats
et que tu viennes toi-même vers lui avec tes mains attachées derrière toi
et tes pieds enchaînés, que les ambassadeurs de Pharaon puissent le voir,
et que le roi puisse être craint , par eux et par leur roi."
31. Alors je répondis et dit : "Entendre c'est obéir." Je me levai tout de
suite et liai mes mains derrière moi et enchaînai mes pieds.
32. Nadan me pris et alla avec moi chez le roi. Quand j'entrai en la
présence du roi, je fis
la révérence devant lui sur le sol et lui souhaitai la puissance et une
vie éternelle.
33. Alors le roi dit : "O Ahikar, mon secrétaire, le gouverneur de mes
affaires, mon chancelier, le dirigeant de mon État, dis-moi quel mal
t'ai-je fait pour que tu me récompenses de cet acte méprisable."
34. Alors ils me montrèrent les lettres de mon écriture et avec mon sceau.
Quand je vis cela, mes membres tremblèrent et ma langue se lia
instantanément et j'étais incapable de dire un mot par crainte; je penchai
ma tête vers le sol et j'étais muet.
35. Quand le roi vit cela, il était certain que c'était de moi et il se
leva tout de suite et leur
commanda de me tuer et de frapper mon cou avec l'épée à l'extérieur de la
ville.
36. Alors Nadan cria et dit : "O Ahikar, o caractère ingrat! Quelle
utilité à ton plan ou ton pouvoir en faisant cela au roi.?"
37. Le nom du bourreau était Abu Samik (var. Nabousemak). Le roi lui dit :
" O bourreau! Va, fends le cou de Ahikar à la porte de sa maison et jette
sa tête loin de son corps à cent coudées."
38. Je tombai face contre terre, et je dis : "Seigneur roi, vis à jamais!
Tu veux donc me tuer, que ta volonté soit faite. Je sais que je ne suis
pas coupable mais l'homme mauvais doit rendre compte de sa méchanceté;
néanmoins, o mon seigneur le roi! Je t'implore et implore ton amitié,
permet au bourreau de donner mon corps à mes serviteurs, qu'ils puissent
m'ensevelir, et laisse ton serviteur être ton sacrifice."
39. Le roi se leva et commanda que le bourreau fasse selon mon désir.
40. Il commanda immédiatement que ses domestique m'amènent avec le
bourreau et que j'aille avec lui nu qu'il puisse me tuer.
41. Et moi, Ahikar, j'envoyai dire à ma femme : "Viens au-devant de moi et
amène avec toi mille jeunes filles habillées de fin lin, de pourpre et de
safran, qui danseront au-devant de moi et se lamenteront jusqu'à ma mort."
42. Prépare une table pour le bourreau et pour ses domestiques. Et apporte
une grande quantité de vin, qu'ils puissent boire."
43. Elle fit tout ce que je lui avais commandé. Elle fut remplie d'une
grande sagesse, fut intelligente et prudente. Et elle a uni tout le
potentiel de courtoisie et d'instruction.
44. Quand l'armée du roi et le bourreau arrivèrent, ils trouvèrent la
table mise en ordre, le vin et les viandes luxueuses et ils commencèrent à
manger et à boire jusqu'à ce qu'ils aient été rassasiés et ivres.
45. Alors moi, Ahikar je pris le bourreau à part de la troupe et je dis :
"O Abu Samik, ne sais-tu pas que quand Sarhédom le roi, le père de
Sennachérib, voulu te tuer, je t'ai pris et t'ai caché dans une place sûre
jusqu'à ce que la colère du roi diminue et il t'a demandé?
46. Quand je t'ai amené en sa présence il s'est réjoui de toi : et
rappel-toi maintenant la bonté que je t'ai faite.
47. Je sais que le roi se repentira à propos de moi et sera irrité avec
une grande colère à propos de mon exécution.
48. Car je ne suis pas coupable et ça sera quand tu me présenteras devant
lui dans son palais, tu le rencontreras avec une importante bonne fortune
et il saura que Nadan, le fils de ma soeur, m'a trompé et m'a fait cet
acte méprisable et le roi se repentira de m'avoir tué ; et maintenant j'ai
une cave dans le jardin de ma maison et personne ne le sais.
49. Cache-moi dedans et que ma femme le sache. Et j'ai un esclave dans la
prison qui mérite d'être tué.
50. Amène-le dehors et revêts-le de mes vêtements et demande à tes
domestiques, quand ils auront bu, de le tuer. Ils ne sauront pas qui ils
sont en train de tuer.
51. Jette sa tête loin de son corps à cent coudées et donne son corps à
mes serviteurs qu'ils puissent l'ensevelir. Tu emmagasineras un grand
trésor avec moi.
52. Ensuite le bourreau fit comme je lui avait commandé et il alla chez le
roi et lui dit : "Seigneur roi vis à jamais!"
53. Alors, ma femme descendit dans la cachette chaque semaine ce qui me
suffisais et personne ne le sus, mais seulement elle.
54. L'histoire fut annoncée et répétée et diffusée à l'étranger dans
chaque région, comment moi, Ahikar, le sage, je fus tué et mort et tous
les gens de cette ville prirent le deuil à cause de moi.
55. Et ils pleurèrent et dirent : "Hélas pour toi, O Ahikar! Et pour ton
savoir et ta courtoisie! Comme nous sommes triste à propos de toi et de ta
connaissance!
Où peut-on trouver un autre comme toi? Et où peut-il être un homme si
intelligent, si savant, si habile souverain pour te ressembler qu'il
puisse prendre ta place ?"
56. Cependant, le roi se repentit à propos de moi et son repentir ne lui
servi à rien.
57. Alors il appela Nadan, mon fils, et lui dit : "Va et prends tes amis
avec toi et faits des funérailles à ton père Ahikar et lamentes-toi sur
lui comme c'est la tradition, faisant honneur à sa mémoire."
58. Mais quand Nadan, l'idiot, l'ignorant, l'impitoyable, alla à ma
maison, il n'a ni pleuré, ni
ne s'est endeuillé, ni ne s'est lamenté, mais il assembla des gens cruels
et corrompus et se mis à manger et boire.
59. Alors, Nadan commença à saisir les servantes et les esclaves
m'appartenant et il les lia et les tortura et les roua douloureusement de
coups.
60. De plus, il ne respecta pas ma femme, elle qui l'a élevé comme son
propre garçon, mais il voulu qu'elle tombe dans le tort avec lui.
(fornication, adultère)
61. Mais moi, Ahikar, je fus jeté dans la cave et j'entendais les pleurs
de mes esclaves et mes voisins, et je louais le Dieu Très-Haut, le
miséricordieux, je le remerciais et je priais toujours le Dieu Très-Haut.
62. Et le bourreau venait de temps en temps me voir pendant que j'étais
dedans la cachette : et je venais et l'implorais. Il me consolait et
souhaitait ma délivrance.
63. Lorsque l'histoire fut annoncée dans d'autres pays que, moi Ahikar le
sage, je fus tué, tous les rois furent peinés et méprisèrent le roi
Sennachérib et ils pleurèrent sur moi, celui qui résout les énigmes.
Chapitre 4
1. Quand le roi d'Égypte s'est assuré que moi, Ahikar, j'étais mort, il se
leva immédiatement et écrivit une lettre au roi Sennachérib, lui rappelant
"La paix, la santé, la force et l'honneur que nous souhaitons
particulièrement pour toi, mon frère aimé, roi Sennachérib.
2. J'ai désiré construire un château entre le ciel et la terre et je veux
que tu m'envois un homme sage, intelligent de toi qui le construira pour
moi et qui répondra à toutes mes questions et que je puisses avoir les
impôts et les taxes douanières d'Assyrie pendant trois ans."
3. Alors il scella la lettre et l'envoya à Sennachérib.
4. Il la pris et la lut et la donna à ses vizirs et à la noblesse de son
royaume et ils furent perplexes et honteux et le roi fut irrité d'une
grande colère et fut embarrassé à propos de comment il devrait agir.
5. Alors il rassembla les anciens et les hommes savants, les hommes sages,
les philosophes, les devins, les astrologues et tous ceux qui sont dans
son pays et leur lut la lettre et leur dit : "Qui parmi vous ira chez le
Pharaon roi d'Égypte et répondra à ses questions?"
6. Ils lui répondirent : "O notre seigneur le roi! Sais-tu qu'il n'y a
personne dans ton royaume qui connaît ses questions sauf Ahikar, ton vizir
et secrétaire.
7. Mais quant à nous, nous n'avons aucune compétence, à moins que ce soit
Nadan, le fils de sa soeur, car il lui a appris toute sa sagesse, son
savoir et sa science. Appelle-le, peut-être qu'il pourra délier ce noeud
dur."
8. Alors, le roi appela Nadan et lui dit : "Regarde cette lettre et
comprends ce qui est dedans." Nadan la lut, et il dit : "O mon seigneur!
Qui est capable de construire un château entre le ciel et la terre?"
9. Quand le roi entendit le discours de Nadan il se mortifia d'une grande
douleur et avec chagrin, et descendit de son trône et alla s'assoire dans
les cendres et commença à pleurer et hurler sur Ahikar.
10. Disant : "O quel chagrin! O Ahikar, qui a vraiment connu les secrets
et les énigmes! Malheur à moi à cause de toi, O Ahikar, enseignant de mon
pays et gouverneur de mon royaume, où trouverai-je quelqu'un comme toi? O
Ahikar, o enseignant de mon pays, où me tournerai-je pour toi? Que je suis
triste pour toi! Comment aie-je pu te détruire! Et écouter le discours
d'un stupide, garçon ignorant sans savoir, sans religion, sans courage.
11.Oh! Et de nouveau Oh pour moi! Qui te rendra à moi, juste cette fois,
ou m'apportera le mot que Ahikar est vivant? Et je lui donnerai la moitié
de mon royaume.
12. D'où est-ce pour moi ? Oh, Ahikar! Que je puisse te voir juste cette
fois, que je puisse me rassasier de toi en te contemplant, et en me
réjouissant de toi.
13. O quel chagrin pour moi pour toujours! O Ahikar, comment ai-je pu te
tuer! Et je n'ai pas fait attention à ton cas jusqu'à ce que j'ai vu le
fond de cet affaire."
14. Ainsi, le roi continua à pleurer nuit et jour. Alors, quand le
bourreau vit la colère du roi et sa douleur pour Ahikar, son coeur
s'adouci envers lui et il alla en sa présence et lui dit :
15. "O mon seigneur! Commande que tes domestiques coupent ma tête." Alors
le roi lui dit : "Malheur à toi, Abu Samik, quelle est ta faute?"
16. Le bourreau lui répondit : "O mon maître! Chaque esclave qui agit
contrairement à la parole de son maître est tué et j'ai agi contrairement
à ton ordre."
17. Alors le roi lui a dit : "Malheur à toi, O Abu Samik, en quoi as-tu
agi contrairement à mon commandement?"
18. Et le bourreau lui dit : "O mon seigneur! Tu m'as vraiment ordonné que
je tue Ahikar et je savais que tu te repentirais à propos de lui et qu'il
avait été trompé et je l'ai caché dans une place sûre, et j'ai tué un de
ses esclaves et il est maintenant à l'abri dans la cave et si tu me
l'ordonnes, je te l'apporterai."
19. Le roi lui dit : "Malheur à toi, O Abu Samik! Tu t'es moqué de moi et
je suis ton seigneur."
20. Le bourreau lui dit : "Non, mais par la vie de ta tête, O mon
seigneur! Ahikar est à l'abri et vivant."
21. Quand le roi entendit cela, il était certain que c'était vrai et sa
tête se mit à défaillir et il s'évanoui de joie, et il leur ordonna
d'amener Ahikar.
22. Il dit au bourreau : "O domestique fidèle! Si ton discours est vrai,
je t'enrichirai avec joie et j'exalterai ta dignité au-dessus de tous tes
amis."
23. Alors, le bourreau s'en alla en se réjouissant jusqu'à ce qu'il soit
arrivé à ma maison. Et il ouvrit la porte de la cachette et descendit et
me trouva assis, louant Dieu et le remerciant.
24. Il cria en me disant : "O Ahikar, j'apporte beaucoup de joie, de
bonheur et de plaisir!"
25. Je lui dis : "Quelles sont les nouvelles, O Abu Samik?" Il me dit tout
du Pharaon du commencement à la fin. Alors il me pris avec lui et nous
sommes allés chez le roi.
26. Quand le roi me regarda, il me vit dans un état de misère et que mes
cheveux étaient devenus longs comme les bêtes sauvages et mes ongles,
comme les griffes d'un aigle et que mon corps était terni de poussière et
la couleur de mon visage avait changé et s'était défraîchi et était
maintenant comme la cendre.
27. Quand le roi vit cela il fut désolé et se leva immédiatement et
m'enlaça et m'embrassa,
et pleura sur moi et dit : "Que la louange soit à Dieu! Qui t'a ramené à
moi."
28. Alors il me consola et me réconforta. Ensuite. il enleva sa robe et la
mis sur le bourreau et il était très gracieux et lui donna une grande
richesse et il m'a donné le repos.
29. Alors, je dis au roi : "Que le roi vive à jamais! Ceux-ci sont les
actions des enfants du monde. J'ai cultivé un palmier que je puisse m'y
appuyer et il s'est plié sur le côté et m'a jeté en bas.
30. Mais, o mon seigneur! Depuis que je me suis présenté devant toi, ne
laisse plus les soucies t'opprimer." Alors, le roi me dit : "Béni soit
Dieu, qui t'a pris en pitié et savait que tu étais lésé et t'a sauvé et
délivré de la mort.
31. Mais va prendre un bain chaud et rase ta tête, coupe tes ongles,
change tes vêtements et amuse-toi pendant quarante jours, que tu puisse te
faire du bien et améliorer ta condition et la couleur de ton visage puisse
revenir.
32. Alors le roi enleva sa robe somptueuse et il la mit sur moi et je
remerciai Dieu et fis la révérence au roi et partis à ma demeure heureux
et content, louant le Dieu Très-Haut.
33. Et les gens de ma maison se réjouirent avec moi, et mes amis et tous
ceux qui avaient entendu dire que j'étais vivant se réjouissèrent aussi.
Chapitre 5
1. Je fis comme le roi me commanda et je me reposai pendant quarante
jours.
2. Alors je m'habillai dans ma robe la plus éclatante et j'allai voir le
roi, avec mes esclaves derrière moi et devant moi, me réjouissant et étant
enchanté.
3. Mais quand Nadan, le fils de ma soeur, s'aperçu de ce qui arrivait, la
crainte et la terreur s'emparèrent de lui et il fut troublé, ne sachant
que faire.
4. Quand je vis cela, j'entrai en la présence du roi et le saluai ; il me
rendit la salutation,
et il me fit asseoir à son côté, me disant : "O mon cher Ahikar! Regarde
ces lettres que le roi d'Égypte nous a envoyées, après qu'il entendit dire
que tu était mort.
5. Il nous a provoqué et nous a accablé et beaucoup de gens de notre pays
se sont enfuis en Égypte par crainte des impôts que le roi d'Égypte a
envoyés exiger de nous."
6. Alors je pris la lettre et la lus et compris tout son contenu.
7. Alors je dis au roi : "Ne soit pas peiné, 0 mon seigneur! J'irai en
Égypte et je rendrai les réponses au Pharaon, et je lui montrerai cette
lettre et je lui répliquerai au sujet des impôts et je renverrai tous ceux
qui se sont enfuis; et je mettrai tes ennemis dans la honte avec l'aide du
Dieu Très-Haut et pour le bonheur de notre royaume."
8. Quand le roi entendit mes paroles, il se réjouit d'une grande joie et
il me fit faveur.
9. Je dis au roi : "Accorde-moi un délai de quarante jours que je puisse
considérer cette question et m'occuper d'elle." Le roi me le permis.
10. J'allai à ma demeure et j'ordonnai que les chasseurs capturent deux
jeunes aiglons pour moi, ils les capturèrent et me les apportèrent : et
j'ordonnai aux les tisserands de cordes de tisser deux cordes de coton
pour moi, chacun d'eux, deux mille coudées de long et je fis apporter les
charpentiers et je leur ordonnai de faire deux grandes cages et ils le
firent.
11. Alors je pris deux petits garçons et je consacrai chaque jour à
sacrifier les agneaux et à nourrir les aigles et les garçons et à
pratiquer les garçons à monter sur le dos des aigles et je les liai d'un
noeud ferme et liai le câble aux pieds des aigles et les laissai s'élever
vers le haut peu à peu chaque jour, à une distance de dix coudées, jusqu'à
ce qu'ils grandissent habitués et ils étaient formés pour cela; et ils ont
élevé toute la longueur de la corde jusqu'à ce qu'ils aient atteint le
ciel; les garçons étant sur leurs dos. Alors je les ramenai à moi.
12. Quand je vis que mon désir était accompli, je chargeai les garçons que
quand ils seront portés en haut dans le ciel ils devront crier, disant :
13. Apportez-nous de la boue et du mortier que nous puissions construire
un château pour le roi Pharaon, car nous sommes inoccupés."
14. Je n'arrêtai jamais de les former et de les exercer jusqu'à ce qu'ils
aient atteint le point extrême d'habileté possible.
15. Alors les quittant, j'allai chez le roi et lui dis : "O mon seigneur!
Le travail est fini selon ton désir. Lève-toi avec moi que je puisse te
montrer le prodige."
16. Donc le roi se leva rapidement et s'assis avec moi et nous allâmes
dans un vaste endroit et j'envoyai chercher les aigles et les garçons, et
je les liai et les laissai planer dans l'air pour toute la longueur des
cordes et ils commencèrent à crier comme je leur avais appris. Alors je
les ramenai à moi et les mis à leurs places.
17. Le roi et ceux qui étaient avec lui s'émerveillèrent avec un grand
étonnement : et le roi m'embrassa entre les yeux et me dit : "Va en paix,
O mon bien-aimé! O fierté de mon royaume! en Égypte et réponds aux
questions du Pharaon et surmonte-le par la force du Dieu Très-Haut."
18. Alors je lui dis adieu et je pris mes troupes et mon armée et les
jeunes hommes et les aigles et j'allai vers les demeures de l'Égypte; et
quand j'arrivai, je me tournai vers le pays du roi.
19. Quand les gens de l'Égypte surent que Sennachérib avait envoyé un
homme de son conseil privé pour parler avec le Pharaon et répondre à ses
questions, ils portèrent la nouvelle au roi Pharaon et il envoya un
membres de ses conseillers privés pour m'amener devant lui.
20. Alors, je vins et j'entrai en la présence du Pharaon et lui fis la
révérence comme il se doit de faire aux rois.
21. Et je lui dis : "O mon seigneur le roi! Sennachérib le roi te salut
avec abondamment de paix, de puissance et d'honneur.
22. Il m'a envoyé, moi qui suis un de ses esclaves, que je puisses
répondre à tes questions et puisses accomplir tout tes désirs : car tu as
envoyé chercher de mon seigneur le roi un homme qui te construira un
château entre le ciel et la terre.
23. Et moi par l'aide du Dieu Très-Haut et ta noble faveur et la puissance
de mon seigneur le roi je le construirai pour toi comme tu le désires.
24. Mais O mon seigneur le roi! Ce que tu y as dit des impôts de l'Égypte
pendant trois ans--maintenant la stabilité d'un royaume c'est la justice
stricte et si tu gagnes et si ma main n'a aucune habileté à te répondre,
alors mon seigneur le roi t'enverra les impôts que tu as demandés.
25. Et si je réponds à tes questions, il te restera à envoyer tout ce que
tu as mentionné à mon seigneur le roi."
26. Quand le Pharaon entendit mon discours, il s'étonna et fut désemparé
face à la liberté de ma langue et le charme de mon discours.
27. Le roi Pharaon me dit : "O homme! Quel est ton nom?" Et je lui
répondis : "Ton serviteur est Abiqam et je suis une petite fourmi parmi
les fourmis du roi Sennachérib."
28. Alors, le Pharaon me dit : "Na-t-il pas, ton seigneur, personne de
plus haute noblesse que toi, pour qu'il m'envoie une petite fourmi me
répondre et s'entretenir avec moi?"
29. Je lui répondis : "O mon seigneur le roi! Je pourrais avec le Dieu
Très-Haut accomplir ce qui est dans ton esprit, car Dieu est avec le
faible pour qu'Il puisse confondre celui qui est puissant."
30. Alors le Pharaon commanda qu'ils préparent une demeure pour moi,
Abiqam et me pourvoir en nourriture, en viande, en boisson et tout ce que
j'avais besoin.
31. Et quand cela fut fini, trois jours après, le Pharaon s'habilla de
pourpre et d'écarlate et alla s'asseoir sur son trône et tous ses vizirs
et les magnats de son royaume étaient debout avec leurs mains croisées,
leurs pieds rapprochés et leurs têtes inclinées.
32. Ensuite le Pharaon envoya me chercher et quand je lui fus présenté, je
fis la révérence devant lui, et embrassai le sol devant lui.
33. Le roi Pharaon me dit : " O Abiqam, à qui puis-je ressembler? Et les
grands de mon royaume, à qui ressemblent- ils?"
34. Je lui répondis : "O mon seigneur le roi! Tu es comme l'idole Bel et
les grands de ton royaume ressemble à ses domestiques."
35. Il me dit : "Va et reviens ici demain." Ainsi j'allai comme le roi
Pharaon l'avait commandé.
36. Le lendemain j'entrai en la présence du Pharaon et fis la révérence et
me tins debout devant le roi. Et le Pharaon était paré de couleur écarlate
et les grands étaient parés de blanc.
37. Le Pharaon me dit "O Abiqam, à qui puis-je ressembler? Et les grands
de mon royaume, à qui ressemblent-ils?"
38. Je lui répondis : "O mon seigneur! Tu es comme le soleil et tes nobles
ressemblent à ses rayons." Et le Pharaon me dit : "Va à ta demeure et
viens ici demain."
39. Alors le Pharaon commanda que sa cour porte du blanc pur et le Pharaon
fut paré comme eux et s'assis sur son trône et leur commanda qu'ils
aillent me chercher. J'entrai et m'assis devant lui.
40. Le Pharaon me dit : "O Abiqam, à qui puis-je ressembler? Et mes
nobles, à qui ressemblent-ils?"
41. Je lui répondis : "O mon seigneur! Tu es comme la lune et tes nobles
ressemblent aux planètes et aux étoiles." Et le Pharaon me dit : "Va et
demain soit ici."
42. Alors le Pharaon commanda que ses domestiques portent des robes de
couleurs diverses et le Pharaon porta une robe de velours rouge et de
diverses couleurs et s'assis sur son trône et commanda qu'ils aillent me
chercher. Et j'entrai et fis la révérence devant lui.
43. Il dit : "O Abiqam, à qui puis-je ressembler? Et mes armées, à qui
ressemble-elles?" Et je répondis : "O mon seigneur! Tu es comme le mois
d'avril et tes armées ressemblent à ses fleurs."
44. Quand le roi entendit cela, il se réjoui d'une grande joie et dit : "O
Abiqam! La première fois tu m'as comparé à l'idole Bel et mes grands à ses
domestiques.
45. La deuxième fois tu m'as comparé au soleil et mes grands au rayon du
soleil."
46. Et la troisième fois tu m'as comparé à la lune et mes grands aux
planètes et aux étoiles.
47. Et la quatrième fois tu m'as comparé au mois d'avril et mes grands à
ses fleurs.
Mais maintenant, O Abiqam! Dis-moi, ton seigneur, roi Sennachérib, à qui
peut-il ressembler? Et ses grands, à qui ressemblent-ils?"
48. Moi, Ahikar, je criai d'une voix forte et dis : "Dieu me garde de
parler de mon seigneur le roi et pendant que toi, tu es assis sur ton
trône. Mais lève-toi sur tes pieds que je puisses te dire à qui mon
seigneur le roi ressemble et à qui ses grands ressemblent."
49. Pharaon fut désemparé par la liberté de mon discours et ma hardiesse à
répondre. Alors le Pharaon se leva de son trône et se tint debout devant
moi et me dit : "Dis-moi maintenant, que je puisses voir à qui ton
seigneur le roi ressemble et ses grands, à qui ils ressemblent.
50. Mon seigneur est comme le Dieu du ciel et ses grands sont comme les
éclairs et le tonnerre et quand il l'ordonne les vents soufflent et la
pluie tombe.
51. Il commande le tonnerre et les éclairs et la pluie et il garde le
soleil et il ne donne pas sa lumière et garde la lune et les étoiles et
ils ne tourne pas.
52. Et il commande la tempête et elle souffle et la pluie tombe et
elle piétine avril et détruit ses fleurs et ses maisons."
53. Quand le Pharaon entendit ce discours, il fut énormément troublé et
fut irrité d'une grande colère et me dit : "O homme! Dis-moi la vérité et
fais-moi savoir qui tu es vraiment."
54. Je lui dis la vérité : "Je suis Ahikar le scribe, le plus grand des
conseillers privés du roi Sennachérib, et je suis son vizir et le
gouverneur de son royaume et son chancelier."
55. Il me dit : "Tu as dit la vérité dans cette affirmation. Mais nous
avons entendu parler de Ahikar, que le roi Sennachérib l'a tué, pourtant
tu sembles vraiment être bien vivant."
56. Je lui répondis : "Oui, eh bien il l'était, mais loué soit Dieu, qui
connais ce qui est caché, car mon seigneur le roi avait commandé que je
sois tué et il a cru aux paroles d'un homme débauché, mais le Seigneur m'a
délivré, et béni est celui qui se confie en Lui."
57. Le Pharaon me dit : "Va et demain sois ici et dis-moi une parole que
je n'ai jamais
entendue de mes grands ni des gens de mon royaume et de mon pays."
Chapitre 6
1. J'allai à ma demeure et écrivit une lettre, y disant judicieusement :
2. "De Sennachérib roi d'Assyrie et de Ninive au Pharaon roi d'Égypte.
3. Que la paix soit avec toi, O mon frère! Et que nous vous faisons
connaître par ceci qu'un frère a besoin de son frère et les rois l'un de
l'autre et mon espoir de toi c'est que tu puisses me prêter neuf cents
talents d'or, car j'en ai besoin pour le ravitaillement de quelques uns de
mes soldats, que je puisses le dépenser pour eux. Et après un peu de
temps, je te les retournerai."
4. Alors je pliai la lettre et la présentai le lendemain au Pharaon.
5. Quand il la vit, il fut confu et me dit : "En vérité je n'ai jamais
entendu rien de semblable à cette parole de quiconque."
6. Alors moi, Ahikar, je lui dis : "Vraiment c'est une dette que tu as
envers mon seigneur le roi."
7. Le Pharaon l'accepta, disant : "O Ahikar, c'est comme toi qui est
honnête dans le service des rois.
8. Béni soit Dieu qui t'a fait parfait en sagesse et t'a orné de
philosophie et de connaissance.
9. Et maintenant, O Ahikar, il reste ce que nous désirons de toi, que tu
puisses nous faire construire un château entre le ciel et la terre."
10. Alors je dis : "Entendre c'est devoir obéir. Je te construirai un
château selon ton désir et ton choix; mais, O mon seigneur! Prépare-nous
la chaux, la boue, le mortier et les ouvriers et j'ai d'habiles
constructeurs qui construiront pour toi comme tu le désires."
11. Et le roi prépara tout cela pour moi et nous allâmes dans un vaste
endroit; et moi et mes garçons y allèrent et je pris les aigles et les
jeunes hommes avec moi ; et le roi et tous ces grands allèrent et la ville
entière s'assembla, afin qu'ils puissent voir ce que je ferais.
12. Alors je sortis les aigles des boîtes et attachai les jeunes hommes
sur leurs dos et liai les cordes aux pieds des aigles et les laissai
s'envoler dans l'air. Et ils montèrent vers le haut, jusqu'à ce qu'ils
soient entre le ciel et la terre.
13. Et les garçons commencèrent à crier, disant : "Apportez-nous de la
boue et du mortier que nous puissions construire un château pour le roi
Pharaon, car nous sommes inoccupés."
14. La foule fut étonnée et perplexe et s'émerveilla. Et le roi et ses
grands s'émerveillèrent.
15. Moi, Ahikar, et mes domestiques commencèrent à battre les ouvriers et
nous criâmes aux troupes du roi, leur disant : "Apportez aux habiles
ouvriers ce qu'ils veulent et ne les gêné pas dans leur travail."
16. Et le roi me dis : "Tu es fou; qui peut apporter quoi que ce soit
jusqu'à cette distance?"
17. Je lui répondis : "O mon seigneur! Comment construirons-nous un
château dans les airs? Et si mon seigneur le roi était ici, il aurait
construit plusieurs châteaux en un jour seul."
18. Le Pharaon me dit : "Va, O Ahikar, à ta demeure et repose-toi, car
nous avons renoncé à construire le château et demain vient me voir."
19. Alors j'allai à ma demeure et le lendemain je me présentai devant le
Pharaon. Et il dit : "O Ahikar, quelles sont les nouvelles du cheval de
ton seigneur? Car quand il hennit dans le pays d'Assyrie et de Ninive, et
nos juments entendent sa voix, elles abandonnent leur jeune."
20. Et quand j'entendis ce discours j'allai et pris un chat et le liai et
commençai à le flageller avec de violentes flagellations jusqu'à ce que
les Égyptiens l'entendent et ils allèrent et en parlèrent au roi.
21. Le Pharaon envoya me chercher et me dit : "O Ahikar, pour quelle
raison flagelles-tu ainsi et frappes-tu cette bête muette?"
22. Je lui répondis : "O mon seigneur le roi! En vérité ce chat m'a causé
du dommage et l'a mérité le rouant de coups et le flagellant, parce que
mon seigneur le roi Sennachérib m'avait donné un excellent coq et il avait
une pure voix forte et connaissait les heures du jour et la nuit.
23. Le chat s'est levé durant la nuit et a coupé sa tête et est partie; et
à cause de cela je l'ai traité durement."
24. Le Pharaon me dit : "O Ahikar, je vois de tout cela, que tu es
vieillissant et tu te trompes,
car entre l'Égypte et Ninive il y a soixante-huit parasanges et comment
est-il allé durant la nuit couper la tête de ton coq et revenir?"
25. Je lui répondis : "O mon seigneur! S'il y avait une telle distance
entre l'Égypte et Ninive, comment tes juments pourrait entendre quand le
cheval de mon seigneur hennit et abandonner leur jeune? Et comment la voix
du cheval pourrait atteindre l'Égypte?"
26. Et quand le Pharaon entendit cela, il sut que j'avais répondu à ses
questions.
27. Le Pharaon dit : "O Ahikar, je veux que tu me fasses des cordes de
sable."
28. Je lui répondis : "O mon seigneur le roi! Ordonne-leur de m'apporter
une corde semblable de la trésorerie que je puisse en faire une pareille
!"
29. J'allai derrière la maison et fit des trous dans le solide du rivage
de la mer,
Et je pris une poignée de sable dans ma main et quand le soleil se leva et
pénétra dans les trous, j'étendis le sable au soleil jusqu'à ce qu'il soit
devenu tissé comme des cordes.
30. Je dis : "Commande que tes domestiques prennent ces cordes et chaque
fois que tu le désireras, je t'en tisserai comme celles-ci."
31. Le Pharaon dit : "O Ahikar, nous avons une meule ici et elle a été
cassée et je veux que tu la couses."
32. Alors je regardai et trouvai une autre pierre.
33. Et je dis au Pharaon : "O mon seigneur! Je suis un étranger et je n'ai
aucun outil pour la couture.
34. Mais je veux que tu commandes à tes fidèles cordonniers de me tirer du
fil de cette pierre, que je puisse coudre cette meule."
35. Alors le Pharaon et tous ses grands rirent. Et il dit : "Béni soit le
Dieu Très-Haut, qui t'a donné cette intelligence et cette connaissance."
36. Quand le Pharaon vit que j'avais triomphé de lui et que j'avait rendu
ses réponses, il devint enthousiasmé, et commanda qu'ils rassemblent pour
lui les impôts de trois années et l'apporte à moi Ahikar.
37. Il se dépouilla de ses robes et les mis sur moi et sur mes soldats et
mes domestiques et me donna les dépenses de mon voyage.
38. Il me dit : "Va en paix, O force de son seigneur et fierté de ses
docteurs! Y a-t-il entre n'importe lequel des Sultans quelqu'un comme toi?
Donne mes salutations à ton seigneur le roi Sennachérib et dis-lui comment
nous lui avons envoyé des cadeaux, car les rois sont satisfaits de peu."
39. Alors, je me levai et embrassai les mains du roi Pharaon et embrassai
le sol devant lui et lui souhaitai la force et une longue vie et
l'abondance dans sa trésorerie et lui dis : "O mon seigneur! Je désire de
toi, qu'aucun de nos paysans reste en Égypte."
40. Le Pharaon se leva et envoya des hérauts pour proclamer dans les rues
de l'Égypte que pas un des gens d'Assyrie ou de Ninive devrait rester en
terre d'Égypte, mais qu'ils devraient aller avec Ahikar.
41. Alors j'allai et pris congé du roi Pharaon et voyageai, cherchant la
terre d'Assyrie et Ninive ;
et j'avais quelques trésors et beaucoup de richesses.
42. Quand la nouvelle parvint au roi Sennachérib que moi, Ahikar, je
venais, il partit me rencontrer et il se réjouit extrêmement à propos de
moi avec une grande joie et m'enlaça et m'embrassa et me dit : "Bienvenue
à la maison, O parent! Mon frère Ahikar, force de mon royaume et fierté de
mon règne.
43. Demande ce que tu veux de moi, même si tu désires la moitié de mon
royaume et de mes biens.
44. Alors, je lui dis : "O mon seigneur le roi, vis toujours dans les
générations des générations! Montre faveur, O mon seigneur le roi! À Abu
Samik dans mon lot de terrain, parce que ma vie était dans les mains de
Dieu et dans les siennes."
45. Alors le roi Sennachérib dit : "Que l'honneur soit sur toi, O mon
bien-aimé Ahikar! Je ferai le statu d'Abu Samik, le bourreau, plus haut
que tous mes conseillers privés et mes favoris."
46. Alors le roi commença à me demander comment j'avais triomphé du
Pharaon de ma première arrivée jusqu'à ce que je sois parti de sa présence
et comment j'avais répondu à toutes ses questions et comment je reçus les
impôts de lui et les changements de vêtements et les cadeaux.
47. Sennachérib le roi se réjouit d'une grande joie et me dit : "Prends ce
que tu voudrais avoir volontiers de ce tribut, car tout cela est dans ta
main."
48. Et je lui dis : "O mon seigneur le roi, vis toujours dans les
générations des générations! Je ne désires rien, mais la sécurité de mon
seigneur le roi et la continuité de sa grandeur.
49. O mon seigneur! Qu'est-ce que je peux faire avec la richesse? Mais si
tu me montrerais faveur, donne-moi Nadan, le fils de ma soeur, que je
puisse le récompenser pour ce qu'il m'a fait et m'accorde son sang et me
tienne innocent de cela."
50. Sennachérib le roi dit : "Prends-le, je te l'ai donné" Et je pris
Nadan, le fils de ma soeur et attachai ses mains avec les chaînes de fer
et l'amenai à ma demeure et je mis une lourde chaîne sur ses pieds et liai
cela avec un noeud serré et après l'avoir attaché ainsi, je le jetai dans
une pièce sombre et nommai Nebu-hal comme sentinelle sur lui et commandai
qu'il lui donne une miche de pain et un peu d'eau chaque jour.
Chapitre 7
1. Chaque fois que j'entrais ou je sortais, je grondais Nadan, le fils de
ma soeur, lui disant sagement :
2. O Nadan, mon garçon! Je t'ai fait tout ce qui est bon et aimable. Et tu
m'as récompensé pour cela avec ce qui est vilain et mauvais et avec le
meurtre.
3. "O mon fils! Il est dit dans les proverbes : Celui qui n'écoute pas
avec ses oreilles, ils le feront écouter avec la nuque de son cou."
4. Nadan dit : "Pour quelle raison est-tu irrité contre moi?"
5. Je lui répondis : "Parce que je t'ai élevé et t'ai enseigné et t'ai
donné l'honneur et le respect et
t'ai fait grand et t'ai élevé avec la meilleure éducation et t'ai assis à
ma place que tu puisses être
mon héritier dans le monde et tu m'as traité en voulant me tuer et m'as
récompensé avec ma ruine.
6. Mais le Seigneur savait que j'étais trompé et Il m'a sauvé du piège que
tu avais
fait pour moi, car le Seigneur guérit les coeurs brisés et fait obstacle à
l'envieux et à l'hautain.
7. O mon garçon! Tu as été pour moi comme le scorpion qui, quand il frappe
sur la roche, il la perce.
8. O mon garçon! Tu es comme la gazelle qui mangeait les racines de sumac
des courroyeurs et il lui a dit : "Mange- moi aujourd'hui et remplis-toi
et demain ils travailleront ta peau dans mes racines."
9. O mon garçon! Tu as été pour moi comme un homme qui a vu son camarade
nu dans le temps froid d'hiver; et il a pris de l'eau froide et l'a versée
sur lui.
10. O mon garçon! Tu as été pour moi comme un homme qui a pris une pierre
et l'a jeté jusqu'au ciel pour lapider son Seigneur avec.
Et la pierre n'a pas frappé et n'est pas parvenue assez haut, mais est
devenu la cause de sa culpabilité et sa fauté.
11. O mon garçon! Si tu m'avais honoré et m'avais respecté et avais écouté
mes mots tu aurais été mon héritier et aurais régné sur mes sujets.
12. O mon fils! Sais-tu que si la queue du chien ou du porc était de dix
coudées de long il n'atteindrait pas la valeur du cheval même si elle
était comme la soie.
13. O mon garçon! J'ai pensé que tu aurais été mon héritier à ma mort; et
par ton envie et ton insolence tu as désiré me tuer. Mais le Seigneur m'a
délivré de ta ruse.
14. O mon fils! Tu as été pour moi comme un piège qui a été construit sur
un tas de fumier et là est venu un moineau et a trouvé le piège. Et le
moineau a dit au piège : "Que fais-tu ici?" Le piège dit : "Je prie ici à
Dieu."
15. Et l'alouette a demandé aussi : "Qu'est-ce que le bout de bois que tu
tiens?" Le piège dit : "C'est un jeune chêne sur lequel je m'appuie au
moment de la prière.
16. L'alouette dit : "Et quelle est cette chose dans ta bouche?" Le piège
dit : "C'est du pain et des vivres pour lesquelles je porte pour tout
affamé et pauvre qui s'approche de moi."
17. L'alouette dit : "Maintenant alors puis-je venir et manger, car j'ai
faim?" Et le piège lui a dit "Viens." Et l'alouette s'est approché pour
manger.
18. Mais le piège se déclencha brusquement et saisi l'alouette par son
cou.
19. Et l'alouette a répondu et dit au piège : "Si c'est ton pain pour les
affamés Dieu n'acceptera pas ton aumône et tes bonnes actions.
20. Et si c'est tes jeûnes et tes prières, Dieu n'acceptera de toi ni ton
jeûne ni ta prière et Dieu ne parfairera pas ce qui est bon te
concernant."
21. O mon garçon! Tu as été pour moi comme un lion qui s'est lié d'amitié
avec un âne et l'âne continua à marcher devant le lion pour un temps; et
un jour le lion sauta sur l'âne et le mangea.
22. O mon garçon! Tu as été pour moi comme un charançon dans le blé, car
cela n'a rien fait de bien à quoi que ce soit, mais a gâté le blé et l'a
rongé.
23. O mon garçon! Tu ressembles à un homme qui a semé dix mesures de blé
et au temps de la moisson, il se leva et le récolta et le recueilli et le
battit et le travailla dur jusqu'à l'extrême et il s'est avéré qu'il
trouva seulement dix mesures et son maître lui dit : "O toi chose
paresseuse! Tu n'as pas grandi."
24. O mon garçon! Tu as été pour moi comme la perdrix qui fut jetée dans
le filet et elle ne put pas se sauver, mais elle appela les autres
perdrix, qu'elle puisse les jeter avec elle dans le filet.
25. O mon fils! Tu as été pour moi comme le chien qui était froid et il
est entré à la maison du potier pour se réchauffer.
26. Et quand il fut réchauffé, il commença à aboyer après eux et ils le
chassèrent dehors et le battirent, pour qu'il ne puisse plus les mordre.
27. O mon fils! Tu as été pour moi comme ce porc qui fut prendre un bain
chaud avec les grands et quand il sortit du bain chaud, il vit un trou
sale et il y est descendu et s'y est vautré.
2 Pierre 2.22
28. O mon fils! Tu as été pour moi comme la chèvre qui a rejoint ses
camarades sur leur chemin du sacrifice et elle fut incapable de se sauver
elle-même.
29. O mon garçon! Le chien qui n'est pas nourrit de sa chasse devient la
nourriture des mouches.
30. O mon fils! La main qui ne fait pas de travail et ne laboure pas et
qui est avide et rusé sera coupée de son épaule.
31. O mon fils! L'oeil qui ne voit pas lumière, le corbeau le picorera et
l'arrachera.
32. O mon garçon! Tu as été pour moi comme un arbre qui dit à ceux qui le
coupent : "Si vous n'aviez pas une partie de moi, en vérité vous seriez
incapables de me couper."
33. O mon garçon! Tu es comme le chat à qui ils ont dit : " Cesse de voler
jusqu'à ce que nous fassions pour toi une chaîne en or et nous te
nourrirons de sucre et d'amandes."
34. Le chat dit : "Je ne suis pas oublieux du métier de mon père et de ma
mère."
35. O mon fils! Tu ressemble au serpent allant dans un buisson d'épine
quand il fut au milieu d'une rivière et un loup le vit et dit : "Le
mauvais est monté sur le mauvais et un plus mauvais qu'eux deux les
emporte."
36. Et le serpent dit au loup : "Les agneaux, les chèvres et le mouton que
tu as mangé toute ta vie, vas-tu les rendre à leurs pères et à leurs
parents ou non?"
37. Le loup dit : "Non". Et le serpent lui dit : "Je pense d'après moi que
tu es le plus mauvais de nous."
38. O mon garçon! Je t'ai nourrit de bons aliments et tu ne m'as pas
nourrit de pain sec.
39. O mon garçon! Je t'ai donné de l'eau sucrée pour boire et le bon sirop
et tu ne m'as pas donné d'eau bonne à boire.
40. O mon garçon! Je t'ai enseigné et t'ai élevé et tu as creusé une
cachette pour moi et m'as dissimulé dedans.
41. O mon garçon! Je t'ai élevé avec la meilleure éducation et j'ai grandi
ta stature comme un grand cèdre; et tu m'as tordu et m'as plié durant ma
vie.
42. O mon garçon! C'était mon espoir te concernant que tu puisses me
construire un château fortifié, que je puisse être caché de mes ennemis et
tu es devenu pour moi comme un enterrement dans la profondeur de la terre;
mais le Seigneur a eu pitié de moi et m'a délivré de ta ruse.
43. O mon garçon! Je t'ai souhaité le bien et tu m'as récompensé avec le
mal et la haine et maintenant j'arracherais volontiers tes yeux et te
ferais nourriture pour les chiens et couperais ta langue et enlèverais ta
tête avec le bout de l'épée et te récompenserais de tes actes
abominables."
44. Quand Nadan entendit ce discours de moi, son oncle, il dit : "O mon
oncle! Traite- moi selon ta connaissance et pardonne-moi mes fautes, car y
a-t-il quelqu'un qui a fauté comme moi, ou y a-t-il quelqu'un qui pardonne
comme toi?
45. Accepte-moi, o mon oncle! Maintenant je servirai dans ta maison et
toiletterai tes chevaux et enlèverai les excréments de ton bétail et
nourrirai tes moutons, car je suis mauvais et tu es juste : je suis le
coupable et toi le pardonnant."
46. Je lui répondis : "O mon garçon! Tu es comme l'arbre qui était stérile
à côté de l'eau et son maître devait volontiers le couper et l'arbre lui
dit : "Transplante-moi à une autre place et si je ne porte pas fruit,
coupe-moi."
47. Son maître lui répondit : "Étant à côté de l'eau tu n'as pas porté de
fruits, comment porteras-tu des fruits si tu es dans un autre lieu?"
48. O mon garçon! La vieillesse de l'aigle est meilleure que la jeunesse
de la corneille.
49. O mon garçon! Ils ont dit au loup : "Tiens-toi loin du mouton de peur
que leur poussière ne te nuise." Et le loup dit : "La lie du lait du
mouton est bonne pour mes yeux."
50. O mon garçon! Ils ont envoyé le loup à l'école pour qu'il puisse
apprendre à lire et ils lui ont dit : "Dis A, B." Il a dit : "L'agneau et
la chèvre dans mon ventre."
51. O mon garçon! Ils ont mis l'âne à table et il est tombé et a commencé
à se rouler dans la poussière et quelqu'un a dit : "Laissez-le se rouler,
car c'est sa nature, il ne changera pas."
52. O mon garçon! La sentence qui court a été confirmée : "Si tu engendre
un garçon, appel-le ton fils, et si tu élève un garçon, appel-le ton
esclave."
53. O mon garçon! celui qui fait le bien rencontrera la bonté; et celui
qui le fait le mal rencontrera le mal, car le Seigneur récompense un homme
selon la mesure de son travail.
54. O mon garçon! Que te dirais-je de plus que ces exemples? Car le
Seigneur discerne ce qui est caché et connaît les mystères et les secrets.
55. Et Il vous récompensera et jugera entre moi et toi et te récompensera
selon ton mérite."
56. Et quand Nadan entendit mon discours, il gonfla immédiatement et est
devenu comme une vessie vide.
57. Et ses membres se gonflèrent ; ses jambes et ses pieds et son côté et
il fut déchiré et son ventre éclata et ses entrailles se dispersèrent et
il péri et mourut.
58. Sa fin était la perdition et il tomba dans la géhenne. Car celui qui
creuse une fosse pour son frère y tombera; et celui qui tend des pièges
sera attrapé par eux.
59. C'est ce qui est arrivé et ce que nous avons constaté du conte de
Ahikar et l'éloge soit à Dieu pour toujours. Amen et paix.
60. Cette chronique est finie avec l'aide de Dieu, qu'Il soit glorifié :
Amen, Amen, Amen.
* Le sagace: de "sagacité", pénétration, finesse d'esprit, c'est-à-dire
"le sage", "l'intelligent".
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